Présidentielle: «aucune ambigüité» face à l'extrême droite au 2e tour, assure Jadot

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Publié le Vendredi 08 avril 2022

Présidentielle: «aucune ambigüité» face à l'extrême droite au 2e tour, assure Jadot

  • «Les écologistes n'ont jamais eu aucune ambigüité vis-à-vis de l'extrême droite et si (Marine Le Pen était qualifiée pour le 2e tour), nous n'aurions aucune ambigüité», a déclaré M. Jadot
  • Le candidat EELV, crédité autour de 5% des intentions de vote, a appelé les électeurs à faire «un vote de conviction, un vote de construction» dimanche

LYON: Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a assuré vendredi à Lyon qu'il appellerait sans "aucune ambigüité" à voter contre l'extrême droite si elle parvenait au second tour dimanche soir.

"Les écologistes n'ont jamais eu aucune ambigüité vis-à-vis de l'extrême droite et si (Marine Le Pen était qualifiée pour le 2e tour), nous n'aurions aucune ambigüité", a déclaré M. Jadot à la presse en marge d'une visite dans la plus grande chaufferie biomasse de France, dans le 7e arrondissement.

Appellera-t-il pour autant à voter pour Emmanuel Macron si ce dernier se qualifie face à Marine Le Pen ? "On verra, on a parlé de campagne confisquée, moi je n'ai pas envie que le premier tour soit confisqué par le second", a-t-il répondu, à quelques heures de la fin de la campagne officielle.

"Dans le vote écologiste, il n'y a pas d'ambigüité sur Marine Le Pen, ce qui n'est pas le cas de tout le monde", a-t-il poursuivi, sans préciser quels candidats il visait. 

Le candidat EELV, crédité autour de 5% des intentions de vote, a appelé les électeurs à faire "un vote de conviction, un vote de construction" dimanche. "Le premier tour, on choisit, le deuxième tour, on élimine", a-t-il ajouté, avant de marteler que "le seul vote efficace est le vote écologiste".

"Je continue à considérer que le vote de dimanche est un vote de civilisation dans la mesure où l'enjeu climatique, avec tout ce que cela signifie sur notre dépendance face au gaz russe, les complaisances face aux dictateurs et la question du pouvoir d'achat, doit être au coeur du vote", a encore dit M. Jadot.

Dressant le bilan de cette campagne, l'écologiste a concédé que la guerre en Ukraine avait "forcément, légitimement, écrasé cette campagne" même si elle a "aussi posé des questions fondamentales sur notre dépendance aux énergies fossiles".

Avec cette visite de cette chaufferie qui alimente actuellement 83.000 équivalents logements sur la métropole lyonnaise à partir de déchets forestiers, le maire EELV de Lyon Grégory Doucet a souligné que les écologistes souhaitaient mettre l'accent sur le "pouvoir d'achat et le réchauffement climatique, deux sujets qui préoccupent les Français". 

M. Doucet a fustigé leurs adversaires qui "essaient, encore et encore, de ramener" le débat autour de la sécurité, "certes qui préoccupe les gens". "Mais quand on ne parle que d'un seul sujet, on occulte les priorités, les attentes des Françaises et des Français", a-t-il regretté, expliquant ainsi s'attendre à un taux d'abstention "très probablement" élevé pour ce scrutin.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.