Policiers agressés à Herblay: un suspect détenu mis en examen

Des policiers français protestent contre leurs conditions de travail devant le commissariat de Champigny-sur-Marne, à l'extérieur de Paris, le 12 octobre 2020 (Photo, AFP)
Des policiers français protestent contre leurs conditions de travail devant le commissariat de Champigny-sur-Marne, à l'extérieur de Paris, le 12 octobre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 14 octobre 2020

Policiers agressés à Herblay: un suspect détenu mis en examen

  • Dès le début de leur enquête, les policiers ont établi la présence de trois suspects sur les lieux de l'agression
  • Le budget immobilier va lui aussi augmenter de 12 millions d'euros, a dit le ministère, qui espère obtenir jusqu'à 740 millions d'euros dans le cadre du plan de relance

PARIS-BOBIGNY : Six jours après la violente attaque qui a visé deux policiers à Herblay (Val-d'Oise), l'un des trois suspects a été mis en examen pour « tentative de meurtre » et placé en détention mardi, pendant que ses deux complices présumés restaient toujours introuvables.

A l'issue d'une garde à vue de quatre-vingt seize heures, cet homme de 28 ans a été mis en examen pour « tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique » et pour « détention d'arme en réunion », a indiqué le parquet de Pontoise.

Membres de la police judiciaire de Cergy-Pontoise, les deux fonctionnaires, âgés de 30 et 45 ans, ont été attaqués alors qu'ils se trouvaient dans une voiture banalisée en surveillance dans une zone industrielle d'Herblay, le 7 octobre autour de 22H30.

Leurs agresseurs les ont d'abord roués de coups au sol, notamment au visage et à la tête, avant de leur voler leurs armes de service et d'ouvrir le feu sur eux à plusieurs reprises, les blessant grièvement.

Les deux enquêteurs étaient toujours hospitalisés mardi, selon le parquet, mais l'état de santé du brigadier, dont le pronostic vital était engagé, restait stationnaire mardi.

Dès le début de leur enquête, les policiers ont établi la présence de trois suspects sur les lieux de l'agression.

L'homme de 28 ans, qui s'est rendu vendredi à la police à Versailles, affirme avoir été sur les lieux de l'agression avec deux autres hommes très alcoolisés qui se seraient déchaînés sur les deux fonctionnaires, a indiqué son avocat, Me Joseph Cohen-Sabban.

« Il est maintenant acquis qu'il n'a pas tiré sur les policiers » et « les policiers savent lequel des trois a tiré », a-t-il précisé.

« Massacrés »

Les deux autres suspects étaient toujours recherchés mardi soir par environ 300 policiers, appelés en renfort sur cette affaire, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

Les agresseurs auraient pris les fonctionnaires pour « des gitans déguisés en flics », selon des sources policières.

Selon la version du jeune homme racontée par son avocat, « le ton serait ensuite monté » entre ses deux comparses et les fonctionnaires, après que ceux-ci eurent décliné leur profession.

Cette attaque a suscité l'indignation de l'exécutif et de nombreuses réactions dans la classe politique.

Le Premier ministre Jean Castex avait condamné un acte d'une « grande sauvagerie » ayant « pris pour cible la République ». Ces policiers ont été « massacrés » avait renchéri le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Marine Le Pen s'en est prise à l'exécutif. « Que faut-il faire pour que le gouvernement prenne la situation au sérieux et décrète un énorme tour de vis contre la criminalité ? », avait-elle tweeté. Quant au président des Républicains Christian Jacob, il a accusé Emmanuel Macron et le gouvernement de « laxisme, laisser-faire, manque de réaction ».

Darmanin avance de nouvelles mesures

Ces développements intervenaient alors que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin présentait mardi une série de mesures pour améliorer le « quotidien » des policiers, des annonces aussitôt saluées par leurs syndicats, qui doivent être reçus jeudi par le président Emmanuel Macron sur fond de « ras-le-bol » après une série de violences.

Le ministre de l'Intérieur a notamment dévoilé la création d'une prime pour les « nuiteux », les 22.000 policiers travaillant de nuit. Réclamée de longue date par les organisations syndicales, elle permettra aux fonctionnaires concernés de toucher en moyenne 60 à 100 euros de plus par mois.

La rencontre mardi entre M. Darmanin et les représentants des policiers intervenait sur fond de malaise policier après l'attaque aux mortiers d'artifice du commissariat de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) dans la nuit de samedi à dimanche et l'agression par balles de deux policiers, mercredi à Herblay (Val-d'Oise).

Lors de cet échange en visioconférence pour cause de situation sanitaire, Gérald Darmanin a également détaillé aux organisations syndicales le budget 2021 de son ministère, « en hausse de 325 millions d'euros ».

Les crédits consacrés au matériel et aux équipements vont ainsi augmenter de 15 millions d'euros et ceux dédiés au parc automobile de 125 millions d'euros. Cela doit permettre le renouvellement d'un véhicule sur quatre, selon le ministère. 

Le budget immobilier va lui aussi augmenter de 12 millions d'euros, a dit le ministère, qui espère obtenir jusqu'à 740 millions d'euros dans le cadre du plan de relance, afin de rénover les commissariats notamment.

Des mesures sur le déroulement de carrière des gardiens de la paix et des agents de la « filière investigation », en crise, ont aussi été évoquées, avec notamment une « revalorisation » de la prime d'officier de police judiciaire.

« S'il arrive à mener à bien tous ces projets dans les prochains mois, on pourra enfin dire qu'il y a une reconnaissance du métier de policier », a réagi Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance police nationale.

« Dans le bon sens »

« Les mesures vont dans le bon sens », a ajouté Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie-Officiers. « Maintenant on attend la rencontre avec Emmanuel Macron jeudi, on a des choses à lui dire, notamment sur la réponse pénale ».

Les syndicats doivent s'entretenir jeudi avec le chef de l'Etat pour évoquer cette fois la question de la « protection des policiers », selon l'Intérieur, une rencontre qu'ils sollicitaient sans succès depuis de longs mois.

Quelques heures avant de recevoir les syndicats, le ministre de l'Intérieur avait présenté à la mi-journée, pour la première fois, aux côtés de la ministre déléguée Marlène Schiappa, une série d'indicateurs de l'activité policière du mois de septembre. Ces statistiques ont notamment fait état d'une hausse des saisies de cannabis (4,2 tonnes sur un mois) et des interpellations de trafiquants de stupéfiants (1.189).

Depuis son arrivée à Beauvau, M. Darmanin a fait de la lutte contre le trafic de stupéfiants « l'alpha et l'oméga » de sa politique de sécurité, en assurant qu'il ne menait pas une « politique du chiffre » mais « une politique du résultat ».

Il a également annoncé mardi qu'il réunirait de nouveau les organisations syndicales en novembre pour leur présenter le livre blanc de la sécurité intérieure, avant qu'il ne soit « rendu public ».

La publication de ce travail, objet de longs mois de consultations dans les cénacles sécuritaires, n'a cessé d'être repoussée. Et avec elle, la perspective d'une réforme structurelle et en profondeur de la police nationale.

La présentation du livre blanc coïncidera avec l'examen à partir du 17 novembre à l'Assemblée nationale de la proposition de loi LREM sur le continuum de sécurité.

Ce texte traite notamment des polices municipales, de l'utilisation des images réalisées par les caméras portatives des forces de l'ordre et du floutage des images des visages des policiers.


A Béziers, Robert Ménard instaure un couvre-feu pour les moins de 13 ans

Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
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  • «Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales»
  • En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges

MONTPELLIER: Le maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, a instauré un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans dans plusieurs quartiers, a-t-il indiqué mardi, jour où syndicats et associations de gauche vont manifester "contre les idées d'extrême droite" dans cette ville.

Ex-proche de Marine Le Pen aujourd'hui fâché avec le Rassemblement national, M. Ménard a signé lundi un arrêté municipal stipulant que "tout mineur âgé de moins de 13 ans ne pourra, sans être accompagné d'une personne majeure, circuler de 23H00 à 06H00 sur la voie publique" dans trois "quartiers prioritaires".

L'interdiction s'applique "toutes les nuits" du 22 avril au 30 septembre. "En cas d'urgence ou de danger immédiat pour lui ou pour autrui", ces mineurs pourront être "reconduits à (leur) domicile ou au commissariat", prévoit l'arrêté.

"Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales", prévient le texte.

Dans son arrêté, le maire de Béziers justifie sa décision par le "nombre croissant de jeunes mineurs livrés à eux-mêmes en pleine nuit", ainsi que par une "aggravation du nombre de faits", notamment de "violences urbaines", citant l'incendie d'une école il y a quatre ans, en 2019, et les "émeutes de juillet 2023".

Interrogé par l'AFP, M. Ménard n'a pas cité de chiffres précis mais affirme que la délinquance des moins de 13 ans constitue un "angle mort" des statistiques parce qu'on ne les amène pas devant le juge et qu'on ne les condamne pas".

Responsabilité pénale  

En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges des enfants qui les suivent.

Selon la "première photographie de la délinquance et insécurité en 2023", publiée début 2024 par le ministère de l'Intérieur, les moins de 13 ans ont représenté 2% des mis en cause dans les atteintes aux personnes (contre 36% pour les 30 à 44 ans) et 1% des mis en cause pour vols violents (contre 44% pour les 18 à 29 ans).

En 2018, le Conseil d'Etat avait annulé un arrêté similaire pris en 2014 par Robert Ménard pointant l'absence "d'éléments précis de nature à étayer l'existence de risques particuliers relatifs aux mineurs de moins de 13 ans".

M. Ménard a assuré que sa décision n'avait aucun lien avec la "Marche pour les libertés, contre les idées d'extrême droite" organisée à Béziers mardi à l'initiative de plusieurs syndicats et à laquelle doivent participer la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et celui de la FSU, Benoit Teste.

Mardi, le maire Horizons de Nice, Christian Estrosi, a estimé sur BFMTV que "le maire de Béziers a raison" et qu'il souhaitait "renouveler" un arrêté sur les mineurs de moins de 13 ans, qui avait été en vigueur entre 2009 et 2020.

Un tel couvre-feu "relève davantage de la politique de façade", a regretté l'élue d'opposition (Ecologiste), Juliette Chesnel-Le Roux, reprochant à M. Estrosi "le rabotage des budgets école et logement".

En 2009, le couvre-feu à Nice avait aussi suscité la perplexité de syndicats de policiers nationaux, se disant peu enclins "à faire la nounou".

Depuis lundi, un couvre-feu pour les mineurs est en vigueur à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour une durée d'un mois "renouvelable".

D'autres villes en France ont pris des arrêtés similaires pour les mineurs sur des durées limitées, comme Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) qui le fait depuis 2004 pour les moins de 13 ans.


L'intelligence artificielle va «simplifier» les démarches administratives, promet Attal

Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit
  • Attal a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins

SCEAUX: Gabriel Attal a souhaité mardi mettre l'intelligence artificielle (IA) développée en France "au service" des usagers et des fonctionnaires et annoncé la création de 300 maisons France Services supplémentaires d'ici 2026 pour "simplifier" le quotidien des Français dans leurs démarches administratives.

"Osons mettre l'IA au service des Français. Débureaucratisons l'administration et simplifions les quotidiens", a affirmé le Premier ministre après avoir visité la maison France Services de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, qui utilise déjà une IA générative 100% française.

Gabriel Attal a effectué ce déplacement après avoir réuni une quinzaine de ministres à Matignon pour un 8e comité interministériel de la Fonction publique (CITP).

L'administration fiscale va déployer une IA 100% française nommée Albert, conçue par la direction interministérielle du numérique (Dinum), "pour rédiger les réponses aux 16 millions de demandes annuelles en ligne", a-t-il précisé.

Chaque réponse sera néanmoins validée ou modifiée le cas échéant par un agent. "Mais l'analyse de la réglementation sera automatisée, les réponses drastiquement accélérées et le travail des agents rendu moins pénible et plus intéressant", a-t-il fait valoir.

De même 4.000 projets environnementaux déposés chaque année dans les directions régionales de l'environnement seront désormais "pré-instruits par une IA", comme des projets de parcs éoliens ou d'aménagement urbain.

Toutes options 

Cette IA servira aussi "dès la fin de l'année" à automatiser la retranscription d'audiences judiciaires, le dépôt de plaintes ou les compte-rendus médicaux. Elle sera également mise au service de la détection des feux de forêts ou de la gestion RH des fonctionnaires.

"A l’IA les tâches rébarbatives, et aux agents publics, le lien avec nos concitoyens", a promis Gabriel Attal.

Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit, "ministère par ministère, pour passer en revue l’intégralité des contenus en ligne et des formulaires" et rendre le langage administratif "intelligible, accessible".

Le chef du gouvernement a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins.

Depuis mi-avril, il est possible, pour peu que l'on dispose d'une carte d'identité nouvelle version, de donner sa procuration pour les élections européennes du 9 juin en ligne, sans avoir à se déplacer en commissariat ou en brigade de gendarmerie.

Gabriel Attal a également annoncé l'extension des espaces France Services, qui permettent aux usagers de se faire aider dans la plupart de leurs démarches administratives, à 300 villes moyennes d'ici 2026, ce qui portera ces "maisons" à 3.000.


À Paris, un Français crache sur une femme musulmane qui porte un hijab

Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
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  • Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime
  • L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste»

PARIS: Un incident a récemment suscité l'indignation: à Paris, un Français a craché sur une femme musulmane qui portait un hijab.  

Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime. 

 

Cette jeune femme de 22 ans a affirmé qu'un homme d'âge moyen qui faisait son jogging alors qu'elle se trouvait sur un trottoir a craché sur son hijab. 

Saidi a filmé son agresseur, qui a craché à nouveau, sur la caméra cette fois. 

Fatima Saidi a décidé de porter plainte contre cet individu auprès du commissariat de police de Paris Centre.  

L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste».