Présidentielle: Macron en tête talonné par Le Pen dans les derniers sondages du premier tour

Cette photo prise le 6 avril 2022 à Marseille, dans le sud de la France, montre des tracts électoraux d'Emmanuel Macron ( à gauche), Jean-Luc Mélenchon (au centre) et Marine Le Pen avant le premier tour de l'élection présidentielle française. (AFP).
Cette photo prise le 6 avril 2022 à Marseille, dans le sud de la France, montre des tracts électoraux d'Emmanuel Macron ( à gauche), Jean-Luc Mélenchon (au centre) et Marine Le Pen avant le premier tour de l'élection présidentielle française. (AFP).
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Publié le Vendredi 08 avril 2022

Présidentielle: Macron en tête talonné par Le Pen dans les derniers sondages du premier tour

  • La courbe d'intentions de vote d'Emmanuel Macron n'a cessé de baisser ces derniers jours, a contrario de celle de Mme Le Pen, en constante hausse
  • En 2017, Emmanuel Macron avait recueilli 24,01% des suffrages exprimés contre 21,30% pour sa concurrente d'extrême droite

PARIS: Emmanuel Macron est annoncé en tête du premier tour de l'élection présidentielle, plus que jamais talonné par Marine Le Pen, à bonne distance de Jean-Luc Mélenchon, selon les ultimes enquêtes de cinq instituts de sondage vendredi, à deux jours du scrutin.

Le chef de l'Etat sortant recueille 26% d'intentions de vote pour les instituts Elabe, OpinionWay et Ifop Fiducial, 26,5% selon Ipsos Sopra Steria et 27% d'après l'étude de Harris Interactive.

Mme Le Pen est donnée à 22% par OpinionWay, 23% par Ipsos, 24% pour l'Ifop et Harris Interactive et 25% pour Elabe, soit à un point du chef de l'Etat.

Compte tenu de la marge d'erreur, l'ordre d'arrivée dimanche semble particulièrement incertain, d'autant que la courbe d'intentions de vote d'Emmanuel Macron n'a cessé de baisser ces derniers jours, a contrario de celle de Mme Le Pen, en constante hausse.

En 2017, Emmanuel Macron avait recueilli 24,01% des suffrages exprimés contre 21,30% pour sa concurrente d'extrême droite.

Jean-Luc Mélenchon, donné à 16,5% (Ipsos), 17% (OpinionWay, Ifop), 17,5% (Elabe) voire 18% (Harris Interactive), continue également sa progression mais semble hors d'atteinte du second tour.

Au second tour, dans l'hypothèse où Emmanuel Macron affronterait Marine Le Pen, l'ensemble des études donnent toujours un faible avantage au chef de l'Etat, mais en constant rétrécissement et dans la marge d'erreur.

Seul OpinionWay donne une confortable avance au président sortant (54% contre 46%), alors qu'Ipsos lui octroie 53% des intentions de vote (contre 47%), l'Ifop 52% (contre 48%), Harris interactive 51,5% (contre 48,5%) et Elabe 51% (contre 49%).

Les cinq instituts mettent en outre en évidence un match entre Valérie Pécresse et Eric Zemmour pour la quatrième place au premier tour.

L'Ifop et Opinionway placent les deux candidats à égalité (9%), tandis qu'Elabe, Harris Interactive et Ipsos donnent un léger avantage à M. Zemmour (8,5% contre 8% pour les deux premiers; 9% contre 8,5% pour le troisième).

La participation au premier tour est estimée entre 70% et 74% pour Elabe et Ipsos. OpinionWay table sur 71% et Harris Interactive et Ifop sur 73%.

Bien qu'en hausse par rapport aux derniers jours, elle reste inférieure à la participation du premier tour de 2017 qui s'était établie à 77,77%.

Enquête OpinionWay pour Les Echos et Radio classique réalisée du 1er au 8 avril par questionnaire auto-administré en ligne selon la méthode des quotas auprès de 2.000 personnes inscrites sur les listes électorales. Marge d'erreur entre 1 et 2,2 points.

Enquête Ipsos Sopra Steria pour Le Parisien - Aujourd'hui en France et FranceInfo réalisée du 6 au 8 avril par internet selon la méthode des quotas auprès de 1.709 personnes inscrites sur les listes électorales. Marge d'erreur entre 1 et 2,4 points.

Enquête Ifop-Fiducial pour Paris Match, LCI et Sud Radio réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 5 au 8 avril auprès de 3.016 personnes représentatives selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 0,8 et 1,8 point.

Enquête Harris Interactive - Toluna pour Challenges réalisée en ligne du 7 au 8 avril auprès d'un échantillon de 1.889 personnes inscrites sur les listes électorales selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1 et 2,3 points.

Enquête Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR réalisée par inernet les 7 et 8 avril auprès de 1.691 personnes inscrites sur les listes électorales selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1 et 2,8 points.

Les intentions de vote ne constituent pas une prévision du résultat du scrutin. Elles donnent une indication des rapports de force et des dynamiques au jour de la réalisation du sondage.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.