«Nous l'avons fait!»: le cri du cœur de Ketanji Brown Jackson, première femme noire à la Cour suprême

La juge Ketanji Brown Jackson s'exprime lors d'un événement célébrant sa confirmation à la Cour suprême des États-Unis avec le président américain Joe Biden sur la pelouse sud de la Maison Blanche le 8 avril 2022 à Washington (Photo, AFP).
La juge Ketanji Brown Jackson s'exprime lors d'un événement célébrant sa confirmation à la Cour suprême des États-Unis avec le président américain Joe Biden sur la pelouse sud de la Maison Blanche le 8 avril 2022 à Washington (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 avril 2022

«Nous l'avons fait!»: le cri du cœur de Ketanji Brown Jackson, première femme noire à la Cour suprême

  • L'entrée de Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême est un indéniable succès pour Joe Biden
  • «Tous les Américains peuvent être fiers de ce moment»

WASHINGTON : "Il a fallu 232 ans (...) avant qu'une femme noire ne soit choisie pour servir à la Cour suprême des Etats-Unis, mais nous l'avons fait!" Ovationnée, Ketanji Brown Jackson a livré vendredi à la Maison Blanche un puissant message d'espoir dans une Amérique divisée.

L'éminente juriste et magistrate bardée de diplômés, dont le visage s'illumine le plus souvent d'un immense sourire, s'est faite grave pour conclure le discours que l'avait invitée à prononcer le président Joe Biden, au lendemain de la confirmation par le Sénat de sa nomination à la plus haute juridiction américaine.

"Tous les Américains peuvent être fiers de ce moment", a dit cette femme de 51 ans, vêtue de sombre comme pour rappeler la robe noire des juges, reçue avec les honneurs dans les jardins du 1600 Pennsylvania Avenue.

Derrière elle, de multiples drapeaux américains agités par la brise d'une radieuse matinée de printemps, et la blancheur éclatante de la demeure du président des Etats-Unis, une mise en scène comme le pouvoir politique américain excelle à en inventer.

Et devant elle, des élus et de nombreuses figures de la communauté afro-américaine, au total des centaines de personnes qui se sont plusieurs fois levées pour l'acclamer ou qui, comme elle, ont parfois essuyé quelques larmes.

"Dans ma famille, il n'a fallu qu'une génération pour passer de la ségrégation à la Cour suprême", a dit Ketanji Brown Jackson, aux côtés de qui se tenait Kamala Harris, première femme, et première Afro-Américaine à être vice-présidente.

Sa voix s'est étranglée, quand, pour rendre hommage aux militants des droits civiques et à leurs combats passés, elle a dit ces lignes de la grande poétesse et militante Maya Angelou.

"Apportant les présents que mes ancêtres m’ont donnés, je suis le rêve et l'espérance de l’esclave", a dit la magistrate, dont la nomination était une promesse de campagne de Joe Biden.

Biden espère se relancer après une nomination historique à la Cour suprême

L'entrée de Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême est un indéniable succès pour Joe Biden, au moment où le président américain a bien besoin d'un nouveau souffle politique, à quelques mois d'élections législatives mal engagées.

Les Etats-Unis connaissent un rebond économique fulgurant et un marché de l'emploi florissant, sans que cela ne lui profite. Les ménages américains ne voient que les dollars de plus en plus vite engloutis à la pompe à essence et aux caisses du supermarché, pour cause d'inflation galopante.

S'il y a bien eu un léger effet positif après le début de l'invasion de l'Ukraine, qui a vu Joe Biden prendre les rênes de la réponse occidentale, il n'a pas duré, dans un pays où les clivages partisans ont été chauffés à blanc par Donald Trump.

Le président démocrate, savourant chaque moment d'une cérémonie qui est aussi pour lui une indéniable victoire politique, a lui rendu hommage à la "force" de Ketanji Brown Jackson et à ses parents, tous deux présents, qui ont connu "l'inhumanité de la ségrégation".

"Cette force a remonté le moral des millions d'Américains qui vous ont vue, juge Jackson, et en particulier des femmes de couleur", a-t-il dit.

Mais Joe Biden, qui doit en grande partie son élection à l'électorat afro-américain, a aussi rappelé qu'au-delà de cette journée de fête et d'unité, les clivages partisans étaient plus profonds que jamais aux Etats-Unis.

Il a estimé que sa candidate avait été la cible de la part des sénateurs républicains, lors d'auditions interminables et parfois tendues, "d'affirmations méprisables et sans fondement".


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.