Vague d’optimisme avec le retour des ambassadeurs saoudien et koweïtien au Liban

Vue de la circulation au cœur de Beyrouth le 5 avril 2022 (Photo, AFP).
Vue de la circulation au cœur de Beyrouth le 5 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 avril 2022

Vague d’optimisme avec le retour des ambassadeurs saoudien et koweïtien au Liban

  • Selon le grand mufti du Liban, le retour des ambassadeurs annonce «une nouvelle époque d'espoir et de confiance dans l'avenir arabe du Liban»
  • L’entente de niveau de services entre le Liban et le FMI ajoute à l'optimisme

BEYROUTH: Les ambassadeurs saoudien et koweïtien au Liban, Walid Bukhari et Abdul-Al Sulaiman Al-Qenaei, sont de retour à Beyrouth. Les deux diplomates sont arrivés vendredi après-midi en pleine période  d'espoir d'un rétablissement des relations diplomatiques avec le Liban.
Ils ont atterri à l'aéroport de Beyrouth moins de 24 heures après que l'annonce de leur retour par le Royaume et le Koweït. Les relations diplomatiques étaient rompues depuis cinq mois entre le Golfe et le pays du Cèdre.
Pour le Grand Mufti du Liban, Cheikh Abdel Latif Derian, «cette décision établit une nouvelle phase d'espoir et de confiance dans l'avenir, l'identité, l'appartenance et la coopération arabes du Liban avec les pays du Golfe et le reste des pays arabes frères».
L'Arabie saoudite, le Koweït et d'autres États du Golfe avaient rappelé leurs ambassadeurs du Liban en octobre 2021 pour protester contre les propos injurieux de l'ancien ministre de l'Information George Qordahi concernant la guerre au Yémen.
Ce jeudi, le ministère saoudien des Affaires étrangères a annoncé le retour de Boukhari à Beyrouth. Le ministère a affirmé que cette décision avait été prise en réponse aux «appels des forces politiques nationales modérées au Liban, et en confirmation de la déclaration du Premier ministre libanais Najib Mikati sur l'engagement du gouvernement à prendre les mesures nécessaires et requises pour renforcer la coopération avec le Royaume et les pays du CCG et de mettre fin à toutes les activités politiques, militaires et sécuritaires qui peuvent toucher le Royaume et les pays du CCG».
Le ministère a souligné l'importance du retour du Liban à ses origines arabes, représentées par ses institutions et agences nationales, afin que le pays jouisse de la paix et de la sécurité et que son peuple profite de la stabilité.
Ce vendredi, le ministère koweïtien des Affaires étrangères a annoncé le retour de son ambassadeur à Beyrouth en réponse à «l'engagement du gouvernement libanais d'arrêter toutes les activités agressives et les déclarations offensantes envers les pays arabes».
Mikati a souligné dans un tweet que le Liban est fier de son affiliation arabe, en mentionnant que «le Liban est attaché aux meilleures relations avec les États du Golfe, qui ont été et resteront toujours un vrai soutien pour nous».
Tammam Salam, l'ancien Premier ministre libanais a téléphoné à Boukhari, louant «le rôle fraternel distingué que le Royaume a joué et continue de jouer envers le Liban et les Libanais».
Le ministre libanais de l'Intérieur Bassam Mawlawi a de son côté déclaré que «l'Arabie saoudite a prouvé que le Liban est dans son cœur et sa conscience, et qu'elle ne l’abandonnera jamais».
Le Mouvement du futur a affirmé qu'il espérait que la décision sera une étape sur la voie de l'ouverture d'une nouvelle page dans les relations entre le Liban et le Golfe. Le mouvement a également souligné la nécessité de ne pas utiliser le Liban comme plate-forme politique, sécuritaire et médiatique dans le but d’insulter les États du Golfe et leurs leaders.
Le retour des relations diplomatiques avec les pays du Golfe a coïncidé avec l'annonce d'un accord au niveau du personnel entre le Liban et le Fonds monétaire international, qui à son tour a contribué positivement à une soudaine vague d’optimisme.
Le FMI a publié le texte intégral du projet d'accord avec le gouvernement libanais, ce vendredi.
Le vice-Premier ministre Saadeh Al-Shami a révélé qu' «un accord préliminaire a été conclu pour une facilité de financement prolongée de quatre ans. Ce programme de réforme économique et financière vise à stimuler la croissance, à créer des opportunités d'emploi et à mettre le Liban sur la voie de la reprise après que l'économie a reculé de plus de 60 % au cours des deux dernières années, que la monnaie locale s'est effondrée, que l'inflation a atteint des niveaux très élevés et que la pauvreté a illustré des taux sans précédent».
Cette entente nécessite l'approbation du FMI, du gouvernement et du parlement libanais, notamment en ce qui concerne les lois urgentes qui doivent être approuvées avant d'obtenir l'approbation finale du conseil d'administration du FMI pour ce programme.
«Ce programme est basé sur la création d'un environnement propice à l'activité économique en mettant en œuvre les réformes structurelles nécessaires afin de relancer la croissance  et garantir les opportunités d'emploi et restructurer le secteur bancaire, afin de rétablir son rôle dans le financement de l'économie. Cela va, sans doute, améliorer la finances de manière à assurer la viabilité de la dette tout en augmentant les dépenses dans les secteurs sociaux et les infrastructures», a poursuivi Al-Shami.
«Il s'agit également de réformer le secteur public et ses institutions, en particulier le secteur de l'électricité, afin de garantir un meilleur approvisionnement en électricité, ce qui contribue à alléger les charges des citoyens et à relancer le mouvement économique, en plus d'unifier le taux de change, d'améliorer la gouvernance et la lutte contre la corruption avec l'assistance technique du FMI».
Al-Shami a averti que «plus nous tardons à mettre en œuvre les réformes requises, plus le coût sera élevé pour l'économie nationale et, par conséquent, pour les citoyens».
Le gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé a déclaré à Reuters souhaiter «que les conditions préalables fixées par le FMI seront remplies afin d'obtenir l'approbation de ce programme», qualifiant l'accord d'«événement positif pour le Liban qui contribuera certainement à l'unification du taux de change», évoquant que la Banque centrale a entièrement coopéré pour faciliter la mission.
S'adressant à l'agence de presse du Moyen-Orient, Salamé a déclaré que «les réserves d'or de la Banque centrale s'élevaient à 17,547 milliards de dollars en février, de sorte que le Liban maintient sa position avec les deuxièmes plus grandes réserves d'or de la région arabe, avec une richesse estimée à environ 286 tonnes d'or».
«En février, le total des réserves de liquidités en devises étrangères s'élevait à 12,748 milliards de dollars et le portefeuille d'actions s'élevait à 4,197 milliards de dollars et comprend des obligations en euros, ce qui constitue une légère augmentation par rapport au mois de janvier» a-t-il ajouté.
«Les envois de fonds des Libanais travaillant à l'étranger se sont élevés à environ 6,4 milliards de dollars en 2021».
«La crise qui a touché le secteur financier au Liban est abordée dans le plan de relance qui est en cours de préparation par le gouvernement libanais en coopération avec le FMI» a poursuivi Salamé.
Il a soutenu que «les rumeurs sur la faillite de la Banque centrale sont fausses car la banque exerce son rôle qui lui est confié en vertu de l'article 70 du Code de la monnaie et du crédit et continuera à le faire, malgré les pertes qui ont affecté le secteur financier au Liban.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: affrontements interpalestiniens meurtriers dans la foulée du cessez-le-feu

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
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  • "Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain
  • "Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés"

GAZA: Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ont indiqué des témoins sous le couvert de l'anonymat, disant craindre pour leur sécurité.

"Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain.

"Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés", a-t-il poursuivi.

Un autre voisin a livré une version similaire des faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT), et une source au sein du ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a reconnu qu'il y avait eu des morts dans les deux camps.

Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.

Ces derniers jours, "il suffisait d'appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison", a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush.

Le ministère de l'Intérieur de Gaza a déclaré dimanche ouvrir une "période d'amnistie générale" pour les "membres de bandes criminelles" qui n'ont pas commis de meurtres au cours de la guerre.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des membres des forces de sécurité du Hamas déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.