L'armée israélienne à «l'offensive», deux Palestiniennes tuées en Cisjordanie

Les forces de sécurité israéliennes montent la garde dans la zone de la mosquée Ibrahimi, ou le tombeau des Patriarches, pendant la première prière du vendredi du mois sacré musulman du Ramadan, le 8 avril 2022 à Hébron, en Cisjordanie occupée. (AFP)
Les forces de sécurité israéliennes montent la garde dans la zone de la mosquée Ibrahimi, ou le tombeau des Patriarches, pendant la première prière du vendredi du mois sacré musulman du Ramadan, le 8 avril 2022 à Hébron, en Cisjordanie occupée. (AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 10 avril 2022

L'armée israélienne à «l'offensive», deux Palestiniennes tuées en Cisjordanie

  • Une Palestinienne «s'est présentée à un point de contrôle de la police des frontières pour poignarder un officier», qui a été «légèrement blessé», a indiqué cette unité de police
  • L'incident s'est produit près du Caveau des patriarches, nommé aussi Mosquée Ibrahimi, un lieu saint à la fois pour le judaïsme et pour l'islam

JENINE: L'armée israélienne a mené dimanche une nouvelle opération musclée dans le secteur de Jénine, bastion des factions palestiniennes armées en Cisjordanie occupée, théâtre d'incidents sécuritaires ayant coûté la vie à deux Palestiniennes.

A la suite de deux attaques meurtrières perpétrées en deux semaines à Tel-Aviv par des Palestiniens originaires de la région de Jénine, des soldats israéliens ont conduit dimanche une série d'opérations ayant mené à des échanges de tirs et à une vingtaine d'arrestations, a indiqué à l'AFP une source de sécurité israélienne.

Les forces israéliennes, qui ont limité ce weekend l'accès au secteur de Jénine, ont indiqué avoir saisi des armes volées en Israël lors de ces opérations qui ont au fait une dizaine de blessés, selon le ministère palestinien de la Santé.

En soirée, la situation restait tendue à Jénine, ont indiqué des sources locales faisant état de tirs de l'armée israélienne au lendemain d'une opération de l'armée ayant fait un mort, un combattant du Jihad Islamique, principal mouvement islamiste armé après le Hamas.

"L'Etat d'Israël est passé à l'offensive (...) et fera tout ce qui est nécessaire pour venir à bout du terrorisme. Nous réglerons les comptes avec tout ceux qui sont liés, directement ou indirectement aux  attaques" meurtrières qui ont frappé Israël ces dernières semaines, a déclaré dimanche le Premier ministre israélien Naftali Bennett.

Ailleurs en Cisjordanie, près de Bethléem, une quadragénaire veuve et mère de six enfants qui se dirigeait de façon "suspecte" vers des militaires malgré des "coups de semonce", a succombé à ses blessures infligées par des tirs de soldats israéliens, ont indiqué l'armée et le ministère palestinien de la Santé.

Et à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, la police israélienne a indiqué avoir abattu une Palestinienne qui avait poignardé et blessé "légèrement" un officier dans le centre de cette ville-poudrière.  

«Un jour difficile»

Depuis le 22 mars, Israël a été frappé par quatre attaques, les deux premières perpétrées par des Arabes israéliens liés à l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Ces attaques ont fait 14 morts au total.

Selon un décompte de l'AFP, douze Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués dans des violences depuis cette même date.

La dernière attaque en date en Israël, jeudi, a coûté la vie à trois Israéliens -Eitam Megini et Tomer Morad, des amis d'enfance âgés d'une vingtaine d'années, et Barak Lufan, père de trois enfants âgé de 35 ans- en plein coeur de la métropole Tel-Aviv.  

Des milliers d'Israéliens se sont rassemblés dimanche pour assister aux funérailles des trois hommes qui ont eu lieu dans la ville de Kfar Saba (centre) et au kibboutz Ginosar (nord).

"Tu m'es apparu hier dans un rêve en me disant que tout n'était qu'une blague. Je t'ai cru, et je me suis alors réveillé", a dit la copine de Tomer Morad, Ariel Weinblat, lors de son oraison funèbre. "Je t'aime, mon coeur saigne", a-t-elle ajouté. 

"C'est un jour difficile", a déclaré à propos des funérailles, le Premier ministre Bennett qui a répété dimanche avoir donné carte blanche aux forces armées dans sa "guerre contre le terrorisme". 

Manifestation en soutien à Jénine

"Nous ferons tout ce qu'il faut, tout ce qui est nécessaire et ce, aussi longtemps et partout où cela sera nécessaire pour rétablir la sécurité", avait aussi prévenu plus tôt ce weekend le chef de l'armée israélienne Aviv Kochavi.

Les mouvements islamistes du Hamas et du Jihad islamique, qui disposent de milliers de combattants dans la bande de Gaza mais aussi de nombreux membres dans des camps de réfugiés en Cisjordanie, avaient salué l'ensemble des attaques anti-israéliennes 

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, chef du parti laïc Fatah,  avait quant à lui condamné les deux attaques récentes perpétrées par des Palestiniens dans la région métropolitaine de Tel-Aviv.  

Plus tard dimanche, une manifestation est prévue dans le centre de Ramallah, ville de Cisjordanie où siège l'Autorité palestinienne, en soutien à la population de Jénine.


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Short Url
  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com