Ukraine: l'UE cherche à maintenir son unité sur de nouvelles sanctions

Une photo publiée par le service de presse présidentiel ukrainien montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) s'entretenant avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (au centre) à côté du haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell (à gauche) lors de leur rencontre à Kiev, le 8 avril 2022. (AFP).
Une photo publiée par le service de presse présidentiel ukrainien montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) s'entretenant avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (au centre) à côté du haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell (à gauche) lors de leur rencontre à Kiev, le 8 avril 2022. (AFP).
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Publié le Lundi 11 avril 2022

Ukraine: l'UE cherche à maintenir son unité sur de nouvelles sanctions

  • La plupart des ministres ont plaidé pour «une approche maximaliste» face à Moscou avec l'arrêt des achats de pétrole et de gaz russes dont les Européens sont très dépendants
  • Mais ils ont insisté, comme le Danois Jeppe Kofod et le Néerlandais Wopke Hoekstra, sur la nécessité de «maintenir le consensus sur les sanctions» et «l'unité au sein de l'Union européenne»

LUXEMBOURG : Horrifiés par les exactions imputées aux forces russes en Ukraine, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont commencé lundi à discuter d'un sixième paquet de sanctions contre la Russie, mais le consensus devient de plus en plus difficile à trouver.

"Discuter de l'Ukraine signifie discuter de l'efficacité de nos sanctions. Certaines ont déjà été décidées. Et les ministres discuteront certainement des prochaines étapes", a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell à son arrivée à Luxembourg.

La plupart des ministres ont plaidé pour "une approche maximaliste" face à Moscou avec l'arrêt des achats de pétrole et de gaz russes dont les Européens sont très dépendants (respectivement environ 25% et 45% des importations totales pour ces deux sources d'énergie). 

Ukraine: trois pays de l'UE annoncent une aide de 2,5 millions d'euros pour la CPI

L'Allemagne, les Pays-Bas et la Suède se sont engagés lundi à verser au total près de 2,5 millions d'euros pour aider la Cour pénale internationale (CPI) à enquêter sur des crimes de guerre présumés en Ukraine.

Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis à Luxembourg, se sont entretenus dans la matinée avec le procureur de la CPI Karim Khan, qui a ouvert des enquêtes le 3 mars, peu après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

"Il est crucial de préserver toutes les preuves dès maintenant, pour pouvoir juger ces crimes", a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock (Verts), en annonçant que Berlin avait fourni une aide supplémentaire d'un million d'euros à la CPI "il y a quelques jours".

Son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra, a aussi annoncé une aide d'un million d'euros pour la Cour basée à La Haye. La ministre suédoise, Ann Linde, a indiqué que Stockholm fournirait cinq millions de couronnes (485 000 euros) supplémentaires.

Paris avait annoncé le 5 avril "une contribution financière exceptionnelle de 490 000 euros" aux travaux de la CPI et "anticipé le versement de sa contribution annuelle qui s'élève à 13 millions euros", proposant aussi de mettre à disposition de la Cour deux magistrats et dix gendarmes. 

L'Union européenne a annoncé la semaine dernière l'octroi de 7,5 millions d'euros (8,2 millions de dollars) à la formation des procureurs ukrainiens pour les enquêtes sur de possibles crimes de guerre.

La procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova a indiqué dimanche que son pays avait ouvert 5.600 enquêtes pour crimes de guerre présumés depuis le début de l'invasion russe.

Elle a notamment cité la frappe de missile vendredi devant la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, qui a fait 57 morts dont au moins 5 enfants.

La ville de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, où ont été découverts début avril des dizaines de corps de civils après le retrait des troupes russes, est devenue un symbole des atrocités de la guerre en Ukraine. Près de 300 personnes y ont été enterrées dans des fosses communes, selon les autorités ukrainiennes, qui accusent les Russes de massacres, ce que Moscou dément en bloc, dénonçant une "manipulation".

Mais ils ont insisté, comme le Danois Jeppe Kofod et le Néerlandais Wopke Hoekstra, sur la nécessité de "maintenir le consensus sur les sanctions" et "l'unité au sein de l'Union européenne".

Les cinq paquets de sanctions européennes, dont un embargo sur le charbon russe, ont tous été adoptés à l'unanimité des 27, mais le Premier ministre hongrois Viktor Orban, proche du président russe Vladimir Poutine, refuse d'aller plus loin.

"Nous savons que c'est très difficile pour certains États membres", a reconnu le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney.

L'Allemagne, dont 55% du gaz vient de Russie, l'Autriche, l'Italie, la Hongrie sont encore très dépendantes de leurs achats de gaz à la Russie pour faire tourner leurs économies.

"Mais l'Union européenne dépense des centaines de millions d'euros pour importer du pétrole de Russie, ce qui contribue certainement à financer cette guerre. Nous devons mettre un terme à ce financement, même si cela crée d'énormes défis et problèmes", a-t-il insisté.

Mécontentement

Leur homologue allemande Annalena Baerbock ne dit pas non, mais demande une concertation pour faciliter l'adoption de ces mesures.

"Nous avons déjà clairement indiqué, en tant que gouvernement fédéral allemand, qu'il y aura un retrait complet de l'énergie fossile. En commençant par le charbon, puis le pétrole et le gaz, et afin de mettre cela en œuvre ensemble, nous avons besoin d'un plan convenu conjointement pour éliminer complètement les énergies fossiles dans l'Union européenne", a-t-elle expliqué.

L'adoption d'un 6e paquet de sanctions n'est pas pour lundi. "Aucune proposition n'est sur la table", a expliqué un haut responsable européen. Mais les ministres devraient demander à la Commission de soumettre rapidement des propositions.

Certains ministres ne cachent plus leur mécontentement face aux réserves de leurs partenaires.

"Qu'est-ce qui doit se passer pour que l'UE décide un embargo sur le pétrole, le gaz et d'autres produits de base ?", a demandé le ministre tchèque Jan Lipavsky, partisan de sanctions "plus sévères".

"Il faut se rendre à Boutcha pour comprendre pourquoi nous devons imposer des sanctions", a lancé son homologue lituanien Gabrielius Landsbergis, dont le pays a cessé d'acheter du gaz à la Russie.

Localité proche de Kiev, Boutcha, où près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes, est devenue le symbole des atrocités de la guerre en Ukraine.

"Je me réjouis que nous commencions à travailler sur un sixième paquet avec des options pétrolières. Cela signifie que le travail a déjà commencé pour réunir le consensus. Et j'espère que cette fois-ci, ça marchera", a-t-il ajouté.

Les ministres doivent par ailleurs valider lundi le déblocage de 500 millions d'euros supplémentaires pour financer et livrer de nouvelles armes à Kiev alors qu'une offensive russe, massive et meurtrière, est redoutée dans l'est de l'Ukraine. Cette somme s'ajoutera au milliard d'euros déjà approuvé par les Vingt-Sept.


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, «tentative de «manipulation»» répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

"Accroître la pression sur la Russie"

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

Conditions maximalistes de Poutine 

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.