Guerre en Ukraine: la cheffe de l'OMC met en garde contre la division de l'économie mondiale

La directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, assiste à une conférence de presse sur les prévisions commerciales de l'OMC à l'organisation intergouvernementale du commerce, à Genève, le 12 avril 2022. (Photo, AFP)
La directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, assiste à une conférence de presse sur les prévisions commerciales de l'OMC à l'organisation intergouvernementale du commerce, à Genève, le 12 avril 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 12 avril 2022

Guerre en Ukraine: la cheffe de l'OMC met en garde contre la division de l'économie mondiale

La directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, assiste à une conférence de presse sur les prévisions commerciales de l'OMC à l'organisation intergouvernementale du commerce, à Genève, le 12 avril 2022. (Photo, AFP)
  • «La guerre en Ukraine a engendré d'immenses souffrances humaines, mais elle a également endommagé l'économie mondiale à un moment critique», a déclaré Mme Ngozi Okonjo-IWeala
  • Avec peu de données solides sur l'impact économique du conflit, les économistes de l'OMC ont dû s'appuyer sur des simulations pour formuler des «hypothèses raisonnables» sur la croissance du PIB en 2022 et 2023

GENÈVE: La cheffe de l'Organisation mondiale du commerce a mis en garde mardi contre une division de l'économie mondiale en blocs rivaux dans le contexte de la guerre en Ukraine, appelant les pays à ne pas restreindre les échanges en cette période de crise. 

« La guerre en Ukraine a engendré d'immenses souffrances humaines, mais elle a également endommagé l'économie mondiale à un moment critique », a déclaré Mme Ngozi Okonjo-IWeala, à l'occasion de la présentation annuelle des perspectives du commerce international. 

« L'histoire nous enseigne que le fait de diviser l'économie mondiale en blocs rivaux et de tourner le dos aux pays les plus pauvres ne conduit ni à la prospérité, ni à la paix », a-t-elle indiqué. 

Avec peu de données solides sur l'impact économique du conflit, les économistes de l'OMC ont dû s'appuyer sur des simulations pour formuler des « hypothèses raisonnables » sur la croissance du PIB en 2022 et 2023. 

Selon ces simulations, le PIB mondial devrait progresser de 2,8% en 2022, après avoir augmenté de 5,7% en 2021. La croissance de la production devrait atteindre 3,2% en 2023, en tablant sur une incertitude géopolitique et économique persistante. 

Sous l'effet, en grande partie de la guerre en Ukraine, le volume du commerce des marchandises mondial devrait lui croître de 3% en 2022 - alors que l'OMC tablait en octobre sur une hausse de 4,7% - et de 3,4% en 2023, mais ces chiffres pourraient être revus en fonction de l'évolution du conflit. 

L'OMC a précisé que les prévisions concernant le PIB étaient déjà à la baisse avant même la guerre en Ukraine. 

Le variant « Omicron qui poursuit son expansion » et perturbe les échanges de marchandises, « une inflation qui réduit le pouvoir d'achat, des politiques budgétaires plus restritives et une augmentation des taux d'intérêts » sont autant de facteurs qui pesaient déjà, a déclaré Robert Koopman, économiste en chef à l'OMC. 

« Confinements en Chine »  

L'invasion russe le 24 février en Ukraine a non seulement créé une crise humanitaire d'une immense ampleur mais a également ébranlé l'économie mondiale, déjà fortement déstabilisée par la pandémie de Covid-19. 

Malgré leurs faibles parts dans le commerce et la production au niveau mondial, la Russie et l'Ukraine sont des fournisseurs majeurs de produits essentiels, comme les produits alimentaires, l'énergie et les engrais, dont l'approvisionnement est maintenant menacé par la guerre. Les expéditions de céréales via les ports de la mer Noire ont déjà été stoppées, ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la sécurité alimentaire dans les pays pauvres. 

« Une offre plus faible et des prix plus élevés pour les produits alimentaires pourrait signifier que les populations pauvres du monde soient contraintes de faire sans. Nous ne pouvons pas permettre cela. Ce n'est pas le moment de nous replier sur nous-mêmes », a souligné la cheffe de l'OMC. 

La poussée de Covid-19 en Chine inquiète aussi l'OMC. 

« Les confinements en Chine, destinés à empêcher la propagation de la Covid-19, perturbent de nouveau le commerce maritime, à un moment où les pressions dans les chaînes d'approvisionnement semblaient s'atténuer », ce qui pourrait conduire « à de nouvelles pénuries d'intrants manufacturiers et à une inflation plus élevée », selon l'organisation. 

Dans une première analyse, l'OMC avait déjà averti que le conflit en Ukraine pourrait effacer la moitié de la croissance du commerce mondial attendue en 2022, voire à long terme, mener à une « désintégration de l'économie mondiale en blocs distincts » qui seraient organisés en fonction de considérations géopolitiques. 

Ce scénario de dit de « découplage » de l'économie au plan mondial serait, selon l'OMC, « très coûteux », en particulier pour les régions les moins développées.  

« Ce n'est pas le moment de nous replier sur nous-mêmes. Dans une crise, plus de commerce est nécessaire pour garantir un accès stable et équitable aux produits de première nécessité. Restreindre les échanges mettra en péril le bien-être des familles et la prospérité des entreprises et rendra plus ardue la tâche qui consiste à instaurer une reprise économique durable après la Covid-19 », a souligné Mme Okonjo-Iweala. 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com