Procès du 13-Novembre: ultime interrogatoire de Salah Abdeslam

Le principal accusé au procès du 13-Novembre est interrogé mercredi une ultime fois (Photo, AFP).
Le principal accusé au procès du 13-Novembre est interrogé mercredi une ultime fois (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 13 avril 2022

Procès du 13-Novembre: ultime interrogatoire de Salah Abdeslam

  • Son dernier interrogatoire doit se concentrer sur son emploi du temps le soir du 13 novembre 2015, alors que Paris sombre dans l'effroi et la sidération
  • Le communiqué de revendication de l'organisation Etat islamique (EI) mentionne une attaque dans le XVIIIe arrondissement de la capitale, et il est le seul membre des commandos à s'y être rendu

PARIS: Salah Abdeslam gardera-t-il une nouvelle fois le silence ? Le principal accusé au procès du 13-Novembre est interrogé mercredi une ultime fois, sur les heures ayant suivi les attentats auxquels il a dit avoir "renoncé" et sur sa cavale de quatre mois. 

Lors de son précédent interrogatoire, le 30 mars, le seul membre encore en vie des commandos djihadistes qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis avait surpris et déçu une salle comble, en décidant, pour la première fois en sept mois d'audience, de faire usage de son droit de se taire. 

La cour d'assises spéciale de Paris devait alors le questionner sur cette nuit de terreur, s'il avait bien fait "marche arrière" en n'actionnant pas sa ceinture d'explosifs comme il l'avait laissé entendre six semaines plus tôt. 

Mais elle a attendu vainement les plus amples explications promises alors. Tout juste Salah Abdeslam a-t-il consenti à réaffirmer qu'il avait "renoncé à enclencher" son gilet explosif et qu'il l'avait caché près d'une poubelle. 

Son dernier interrogatoire doit se concentrer sur son emploi du temps le soir du 13 novembre 2015, alors que Paris sombre dans l'effroi et la sidération. 

A 21H59, Salah Abdeslam abandonne sur une place du XVIIIe arrondissement de Paris la voiture avec laquelle il a convoyé les trois kamikazes du Stade de France, toujours muni de son gilet explosif. 

Les explosions ont déjà retenti devant l'enceinte sportive, trois hommes parmi lesquels se trouvait le frère aîné de Salah Abdeslam, Brahim, ont mitraillé les terrasses à l'est de Paris et le massacre du Bataclan a commencé depuis douze minutes.

Salah Abdeslam envisageait-il "autre chose" ? Le communiqué de revendication de l'organisation Etat islamique (EI) mentionne une attaque dans le XVIIIe arrondissement de la capitale, et il est le seul membre des commandos à s'y être rendu. 

Aurait-il pu viser le métro comme a pu le suggérer un fichier retrouvé dans un ordinateur d'une planque bruxelloise ? 

Salah Abdeslam appelle ensuite plusieurs de ses "copains" à Bruxelles, Mohammed Amri puis Hamza Attou, aujourd'hui ses coaccusés, pour qu'ils viennent le récupérer et le ramènent en Belgique.

 

- "Dixième homme" -

 

Interrogés mardi, les deux hommes ont regretté "l'erreur" d'une vie, répétant qu'ils ne s'étaient à "aucun moment" doutés que leur "pote" de la commune bruxelloise de Molenbeek était impliqué dans les attaques. 

Mohammed Amri est contacté le premier, vers 22H30. "Il me dit qu'il avait fait un sale +crash+ (de voiture, NDLR), qu'il était en France - il a pas dit Paris je précise - et que je devais venir le chercher", a-t-il assuré dans le box. 

Ce dernier refuse, mais Salah Abdeslam insiste. Quand Mohammed Amri quitte à 2H00 du matin son travail au Samu social de Bruxelles, il prend la route avec Hamza Attou. 

Le seul membre encore en vie des commandos a alors rejoint Châtillon, au sud de Paris, où il patiente dans une cage d'escalier, engageant la discussion avec deux adolescents. 

Il est récupéré au petit matin par Mohammed Amri et Hamza Attou. 

Dans la voiture, Salah Abdeslam leur dit qu'il "a menti" pour les faire venir, "que les attentats, c'est eux" et qu'il est le "dixième homme". Qu'il "devait se faire sauter mais que ça n'a pas fonctionné". 

Selon Mohammed Amri, il leur a aussi dit "qu'il était rentré dans un café, qu'il y avait que des jeunes et qu'il a renoncé". 

"Choqués" par ce qu'ils avaient entendu, ni Mohammed Amri ni Hamza Attou ne dénonceront Salah Abdeslam. Ils seront interpellés dès le 14 novembre 2015. L'homme qu'ils sont allés chercher ne sera arrêté que le 18 mars 2016, après quatre mois de cavale. 

Pendant leur interrogatoire mardi, Salah Abdeslam a longuement et ostensiblement discuté avec son voisin de box, se faisant rappeler à l'ordre par le président de la cour. 

Au deuxième jour du procès, le 9 septembre, Salah Abdeslam avait dédouané Mohammed Amri, Hamza Attou et un troisième coaccusé, Ali Oulkadi. "Ils m'ont rendu des services alors qu'ils ne savaient rien du tout", avait lancé le Français, aujourd'hui âgé de 32 ans. 


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".