L'Azerbaïdjan frappe en Arménie, le conflit s'intensifie

Un missile BM-30 Smerch non explosé à la périphérie de Stepanakert le 12 octobre 2020, durant le conflit militaire en cours entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan (Photo, AFP)
Un missile BM-30 Smerch non explosé à la périphérie de Stepanakert le 12 octobre 2020, durant le conflit militaire en cours entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 15 octobre 2020

L'Azerbaïdjan frappe en Arménie, le conflit s'intensifie

  • Pour la première fois, l'armée azerbaïdjanaise a annoncé avoir bombardé des « systèmes de lancement de missiles »
  • Erevan se réserve le droit de cibler « toute installation militaire et tout mouvement de combat sur le territoire de l'Azerbaïdjan »

BAKHARLY : L'Azerbaïdjan a annoncé mercredi avoir frappé des sites de lancement de missiles sur le territoire arménien, une première laissant craindre une escalade du conflit dans la région séparatiste du Nagorny Karabakh.

Pour le cinquième jour consécutif, et malgré les appels appuyés de Moscou comme des Occidentaux, le cessez-le-feu négocié en Russie censé être en vigueur depuis samedi est resté lettre morte.

Pour la première fois, l'armée azerbaïdjanaise a annoncé avoir bombardé des « systèmes de lancement de missiles » déployés dans la nuit sur le territoire arménien et qui, selon Bakou, servaient à viser l'Azerbaïdjan.

La porte-parole de l'armée arménienne a confirmé les frappes sur son sol mais démenti toute volonté de viser des zones civiles en Azerbaïdjan, précisant toutefois qu'Erevan se réserve le droit de cibler « toute installation militaire et tout mouvement de combat sur le territoire de l'Azerbaïdjan ».

Le Nagorny Karabakh, territoire majoritairement peuplé d'Arméniens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan peu avant la dislocation de l'URSS, entraînant une guerre ayant fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés des deux camps dans les années 1990.

Bakou accuse depuis l'Arménie d'occuper son territoire et les heurts armés y sont réguliers. Mais les hostilités en cours sont les plus graves depuis 1994. Après environ trente ans d'impasse diplomatique, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a juré de reprendre le contrôle de ce territoire par la force si nécessaire.

Les belligérants se rejettent la responsabilité de ces nouvelles hostilités qui ont fait plus de 620 morts, selon des bilans partiels qui pourraient être bien plus lourds, l'Azerbaïdjan ne communiquant pas les décès parmi ses troupes.  

Déluge de feu

Depuis le début des violences, chaque camp assure infliger de graves revers à l'autre. 

Le président du Nagorny Karabakh, Araïk Haroutiounian, et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian ont toutefois reconnu mercredi que les troupes séparatistes avaient reculé au nord et au sud de la ligne de front.

De son côté, Ilham Aliev a revendiqué sur Twitter de nouvelles conquêtes de son armée. 

Proche du front, le petit village de Bakharly, en territoire azerbaïdjanais, était soumis mercredi à un déluge de feu. 

Sur les 800 familles qui y vivent, pour la plupart des réfugiés ayant fui le Nagorny Karabakh après la guerre des années 1990, seuls une centaine d'hommes sont restés.

« En restant là, on sent qu'on se bat aussi », veut croire Sakhib Adket, 66 ans, debout près d'une tranchée creusée dans son jardin. 

Côté séparatiste, la capitale Stépanakert était pour sa part calme mercredi. Jusqu'au cessez-le-feu signé samedi, cette ville de quelque 55.000 habitants était touchée par des bombardements réguliers qui ont fait fuir la majorité des habitants.

« Efforts solidaires »

La Turquie, qui a pris fait et cause pour l'Azerbaïdjan depuis le début des derniers affrontements le 27 septembre, et la Russie, qui est engagée dans une alliance militaire avec l'Arménie, sont les arbitres du conflit.

Lors d'un entretien téléphonique, le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont ainsi convenu mercredi de « l'urgente nécessité d'efforts solidaires pour mettre fin le plus rapidement au bain de sang et assurer une transition vers un règlement pacifique » dans le conflit, selon le Kremlin.

Officiellement, il s'agissait du premier appel entre MM. Poutine et Erdogan depuis la reprise des hostilités.

Ankara a estimé mardi qu' « il est temps de trouver un nouveau mécanisme » pour résoudre la question du Nagorny Karabakh. De tels pourparlers acteraient l'impuissance du Groupe de Minsk, médiateur historique du conflit co-présidé par la Russie, la France et les Etats-Unis.

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont néanmoins évoqué mercredi l'espoir que la Turquie apporte une « contribution constructive » à une désescalade au sein du Groupe de Minsk, dont elle est l'un des membres permanents.

La diplomatie russe a aussi évoqué la possibilité de déployer des « observateurs militaires » le long du front pour aider à garantir la trêve. 

Outre une potentielle crise humanitaire, la crainte est de voir ce conflit s'internationaliser, la Turquie étant accusée d'avoir envoyé des combattants pro-turcs de Syrie se battre aux côtés des Azerbaïdjanais, des accusations démenties par Ankara.

Pour sa part, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompéo, a affirmé mercredi que la Turquie avait commencé à « renforcer l'Azerbaïdjan » et a appelé les acteurs internationaux à ne pas intervenir dans la région pour ne pas « renforcer les troubles ».


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.