Présidentielle: Macron et Le Pen cultivent leurs divergences sur l'interdiction du voile

La grande mosquée de Paris (GMP) et le Rassemblement des musulmans de France (RMF) ont appelé à voter vendredi pour Emmanuel Macron au second tour. (Photo, AFP)
La grande mosquée de Paris (GMP) et le Rassemblement des musulmans de France (RMF) ont appelé à voter vendredi pour Emmanuel Macron au second tour. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 16 avril 2022

Présidentielle: Macron et Le Pen cultivent leurs divergences sur l'interdiction du voile

La grande mosquée de Paris (GMP) et le Rassemblement des musulmans de France (RMF) ont appelé à voter vendredi pour Emmanuel Macron au second tour. (Photo, AFP)
  • Emmanuel Macron mine d'interroger: «il n'y a aucun pays au monde qui interdit le voile sur la voie publique, vous voulez être le premier?» 
  • Marine Le Pen propose de sanctionner d'une amende le port du voile dans l'espace public qu'elle assimile à un «uniforme» islamiste

PARIS: Emmanuel Macron et Marine Le Pen, interpellés à plusieurs reprises durant l'entre-deux-tours sur l'interdiction du voile promise par la candidate RN, assument leurs divergences sur ce thème controversé qui s'invite à nouveau dans le débat. 

Après le président sortant lors d'un bain de foule à Strasbourg mardi, c'est la candidate RN qui vendredi sur un marché de Pertuis (Vaucluse) a fait face à une femme voilée contestant son projet d'interdiction du voile dans l'espace public. 

Le sujet permet de souligner pour l'un son attachement strict à la laïcité dans l'esprit de la loi de 1905, pour l'autre la lutte contre l'islamisme. 

Mais les deux prétendants à l'Elysée jouent aussi les équilibristes. 

Dans la capitale alsacienne, M. Macron, interpellé sur son « féminisme » par une jeune femme voilée, a jugé « beau » que son interlocutrice qui déclare porter ce signe religieux « par choix », puisse lui poser une telle question.  

« C'est la meilleure réponse à toutes les bêtises que je peux entendre », a souligné le candidat, taclant au passage Marine Le Pen. 

Deux jours plus tard au Havre, il faisait mine d'interroger: « il n'y a aucun pays au monde qui interdit le voile sur la voie publique, vous voulez être le premier? » 

Un clin d'oeil à l'électorat musulman qui a largement voté en faveur de Jean-Luc Mélenchon au premier tour (69%) selon un sondage Ifop pour La Croix?  

La grande mosquée de Paris (GMP) et le Rassemblement des musulmans de France (RMF) ont appelé à voter vendredi pour Emmanuel Macron au second tour. 

« Des forces malveillantes s'expriment aujourd'hui et appellent au bannissement des musulmans », écrit le recteur de la GMP (proche de l'Algérie), Chems-Eddine Hafiz. « Votons Emmanuel Macron », ajoute-t-il. « Votons pour que l'esprit du juste milieu l'emporte sur les extrêmes ». 

Pour le RMF (proche du Maroc), présidé par Anouar Kbibech, « seul le vote pour Emmanuel Macron permet à notre pays de préserver les principes républicains et de consolider les valeurs d'ouverture, de tolérance et de solidarité qui l'ont toujours animé ». 

M. Macron se pose en champion de la défense de toutes les libertés religieuses: « si la candidate d'extrême droite Marine Le Pen interdit le voile, de par notre Constitution, elle va devoir interdire la kippa, elle va devoir interdire la croix, elle va devoir interdire les autres signes religieux ». 

Mais le candidat cherche également à solder les critiques provoquées par sa loi dite de « lutte contre le séparatisme » accusée d'avoir alimenté la défiance à l'égard de l'islam, ce dont la majorité s'est toujours défendue. 

« Erreur »  

C'est justement au moment des débats autour de cette loi que Marine Le Pen avait proposé une kyrielle de mesures « visant à combattre les idéologies islamistes », parmi lesquelles l'interdiction du voile reprise dans son programme présidentiel. 

Marine Le Pen propose de sanctionner d'une amende le port du voile dans l'espace public qu'elle assimile à un « uniforme » islamiste.  

« Les femmes qui ne le portent pas sont isolées, victimes de pression, insultées », égrène la candidate RN. 

Confrontée à une femme voilée dans le Vaucluse, elle est restée droite dans ses bottes sans cependant vouloir trop prolonger l'échange. 

« L'interdiction du voile est essentielle », a-t-elle mis en avant vendredi sur BFMTV, rétro-pédalant sur des propos tenus quelques secondes plus tôt où elle affirmait qu'il n'était pas « l'élément le plus fondamental, urgent » de sa proposition de loi.  

Dans son propre camp, la mesure ne fait pas l'unanimité. « C'est une erreur » et « pas possible à mettre en oeuvre », a glissé Robert Ménard, maire de Béziers et soutien de Mme Le Pen. 

Nourrie par les critiques du camp Macron, l'émergence de cette thématique la renvoie au volet identitaire de son projet présidentiel susceptible de la rendre plus clivante aux yeux des abstentionnistes ou d'une partie des électeurs de Jean-Luc Mélenchon dont elle guigne les suffrages pour l'emporter au second tour. 

Polémique autour du port du voile par une étudiante à l'Assemblée nationale, également dans les compétitions sportives, ou volonté de l'interdire pour les jeunes filles: le quinquennat n'a pas été avare en controverses autour de ce signe religieux qui creuse de profondes fractures en France depuis l'affaire de Creil (Oise) en 1989 où trois adolescentes avaient été exclues d'un collège pour port du voile.   


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.