Attentats de novembre 2015: procès en Belgique de la nébuleuse des complices présumés

Quatorze complices présumés des commandos djihadistes à l'origine des attentats du 13 novembre 2015 à Paris sont jugés à partir de mardi en Belgique (Photo, AFP).
Quatorze complices présumés des commandos djihadistes à l'origine des attentats du 13 novembre 2015 à Paris sont jugés à partir de mardi en Belgique (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 16 avril 2022

Attentats de novembre 2015: procès en Belgique de la nébuleuse des complices présumés

  • Ce procès devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, délocalisé à l'ancien siège de l'Otan, est prévu jusqu'au 20 mai
  • Le jugement, mis en délibéré, devrait être rendu le 30 juin au plus tard

BRUXELLES: Quatorze complices présumés des commandos djihadistes à l'origine des attentats du 13 novembre 2015 à Paris sont jugés à partir de mardi en Belgique, où se sont joué les prémices de l'équipée sanglante qui a fait 130 morts.

Ce procès devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, délocalisé à l'ancien siège de l'Otan, est prévu jusqu'au 20 mai. Le jugement, mis en délibéré, devrait être rendu le 30 juin au plus tard.

Parallèlement au procès d'assises qui se tient actuellement à Paris --pour vingt accusés dont quatorze présents--, il s'agit de juger des suspects écartés de la procédure judiciaire française mais soupçonnés par la Belgique d'avoir transporté, hébergé ou aidé financièrement certains auteurs des attaques de Paris et de Saint-Denis, en banlieue parisienne.

Une aide depuis le sol belge qui a pu intervenir pendant la phase préparatoire des attentats, par exemple une conduite à l'aéroport pour un voyage en Syrie, ou se matérialiser après le 13 novembre.

Sont notamment visés des proches de Salah Abdeslam soupçonnés d'avoir eu connaissance des intentions du groupe ou d'avoir protégé la cavale de quatre mois de ce djihadiste resté le seul membre en vie des commandos dont les attentats ont été revendiqués par le groupe Etat islamique (EI).

L'un des suspects, Abid Aberkane, cousin des Abdeslam et quasiment leur voisin à Molenbeek, est jugé pour avoir caché au domicile de sa mère le djihadiste en fuite les derniers jours précédant son arrestation le 18 mars 2016.

Parmi les autres prévenus figurent des amis d'Abdelahamid Abaaoud --le coordinateur des attentats--, des deux frères El Bakraoui, qui se sont fait exploser lors des attaques de Bruxelles le 22 mars 2016 (32 morts), ainsi qu'un frère de Mohamed Abrini. Connu comme "l'homme au chapeau", celui-ci a renoncé à mourir ce jour-là à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem.

Ibrahim Abrini, dernier de la fratrie, est soupçonné d'avoir facilité le déplacement en Syrie de Mohamed --en lui achetant un téléphone--, quand ce dernier s'y est rendu fin juin 2015 sur les traces de Souleymane, leur frère tué en zone de combat l'année précédente.

«Paris Bis»

Dans ce dossier baptisé "Paris Bis", deux des quatorze suspects seront jugés par défaut car ils sont présumés morts en Syrie.

Il s'agit de Sammy Djedou, dont la mort a été annoncée par le Pentagone en décembre 2016, et de Youssef Bazarouj, un autre Belge soupçonné d'avoir été associé en Syrie à la cellule des opérations extérieures de l'EI. Il aurait aussi été tué en zone de guerre.

Djedou, un Bruxellois né d'un père ivoirien et parti combattre en Syrie dès octobre 2012, se voit reprocher un rôle de "dirigeant" d'une organisation terroriste, ce qui peut valoir jusqu'à quinze ans de prison.

La plupart des prévenus doivent répondre de "participation aux activités d'un groupe terroriste" et encourent cinq ans d'emprisonnement. Deux sont jugés pour des délits connexes, l'un pour infractions aux lois sur les armes et les explosifs, l'autre --la seule femme du dossier-- pour avoir fourni des faux papiers aux membres de la cellule à l'origine des attentats de Paris et de Bruxelles. Tous comparaissent libres.

Le procès promet de vifs échanges entre accusation et défense sur le degré de connaissance qu'avaient les prévenus des intentions "terroristes" de ceux qu'ils ont aidés.

Youssef El Ajmi, copain d'enfance des El Bakraoui à Bruxelles, ne conteste pas avoir accompagné Ibrahim deux fois à l'aéroport à l'été 2015, d'abord à Amsterdam-Schiphol puis un mois plus tard à Paris-Roissy. Mais durant l'enquête il a assuré ignorer que son ami voulait rejoindre la Syrie depuis la Turquie après un premier échec.

"Il n'était pas marqué sur son front qu'il allait combattre en Syrie, combien de Belges savaient à l'époque que le califat avait été proclamé là-bas?", interroge Michel Bouchat, avocat d'El Ajmi.

"Après coup, conduire un copain à l'aéroport est devenu participer à un groupe terroriste, c'était facile de faire des procès d'intention", grince-t-il.


A Béziers, Robert Ménard instaure un couvre-feu pour les moins de 13 ans

Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
Maire français de Béziers, Robert Ménard (Photo, AFP).
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  • «Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales»
  • En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges

MONTPELLIER: Le maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, a instauré un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans dans plusieurs quartiers, a-t-il indiqué mardi, jour où syndicats et associations de gauche vont manifester "contre les idées d'extrême droite" dans cette ville.

Ex-proche de Marine Le Pen aujourd'hui fâché avec le Rassemblement national, M. Ménard a signé lundi un arrêté municipal stipulant que "tout mineur âgé de moins de 13 ans ne pourra, sans être accompagné d'une personne majeure, circuler de 23H00 à 06H00 sur la voie publique" dans trois "quartiers prioritaires".

L'interdiction s'applique "toutes les nuits" du 22 avril au 30 septembre. "En cas d'urgence ou de danger immédiat pour lui ou pour autrui", ces mineurs pourront être "reconduits à (leur) domicile ou au commissariat", prévoit l'arrêté.

"Les parents des enfants concernés pourront faire l'objet de poursuites pénales", prévient le texte.

Dans son arrêté, le maire de Béziers justifie sa décision par le "nombre croissant de jeunes mineurs livrés à eux-mêmes en pleine nuit", ainsi que par une "aggravation du nombre de faits", notamment de "violences urbaines", citant l'incendie d'une école il y a quatre ans, en 2019, et les "émeutes de juillet 2023".

Interrogé par l'AFP, M. Ménard n'a pas cité de chiffres précis mais affirme que la délinquance des moins de 13 ans constitue un "angle mort" des statistiques parce qu'on ne les amène pas devant le juge et qu'on ne les condamne pas".

Responsabilité pénale  

En France, la responsabilité pénale d'un mineur peut être engagée, même si son âge et sa capacité de discernement sont pris en compte par les juges des enfants qui les suivent.

Selon la "première photographie de la délinquance et insécurité en 2023", publiée début 2024 par le ministère de l'Intérieur, les moins de 13 ans ont représenté 2% des mis en cause dans les atteintes aux personnes (contre 36% pour les 30 à 44 ans) et 1% des mis en cause pour vols violents (contre 44% pour les 18 à 29 ans).

En 2018, le Conseil d'Etat avait annulé un arrêté similaire pris en 2014 par Robert Ménard pointant l'absence "d'éléments précis de nature à étayer l'existence de risques particuliers relatifs aux mineurs de moins de 13 ans".

M. Ménard a assuré que sa décision n'avait aucun lien avec la "Marche pour les libertés, contre les idées d'extrême droite" organisée à Béziers mardi à l'initiative de plusieurs syndicats et à laquelle doivent participer la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et celui de la FSU, Benoit Teste.

Mardi, le maire Horizons de Nice, Christian Estrosi, a estimé sur BFMTV que "le maire de Béziers a raison" et qu'il souhaitait "renouveler" un arrêté sur les mineurs de moins de 13 ans, qui avait été en vigueur entre 2009 et 2020.

Un tel couvre-feu "relève davantage de la politique de façade", a regretté l'élue d'opposition (Ecologiste), Juliette Chesnel-Le Roux, reprochant à M. Estrosi "le rabotage des budgets école et logement".

En 2009, le couvre-feu à Nice avait aussi suscité la perplexité de syndicats de policiers nationaux, se disant peu enclins "à faire la nounou".

Depuis lundi, un couvre-feu pour les mineurs est en vigueur à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, pour une durée d'un mois "renouvelable".

D'autres villes en France ont pris des arrêtés similaires pour les mineurs sur des durées limitées, comme Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) qui le fait depuis 2004 pour les moins de 13 ans.


L'intelligence artificielle va «simplifier» les démarches administratives, promet Attal

Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Le Premier ministre français Gabriel Attal visite les locaux de « France Services » à Sceaux, près de Paris, le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit
  • Attal a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins

SCEAUX: Gabriel Attal a souhaité mardi mettre l'intelligence artificielle (IA) développée en France "au service" des usagers et des fonctionnaires et annoncé la création de 300 maisons France Services supplémentaires d'ici 2026 pour "simplifier" le quotidien des Français dans leurs démarches administratives.

"Osons mettre l'IA au service des Français. Débureaucratisons l'administration et simplifions les quotidiens", a affirmé le Premier ministre après avoir visité la maison France Services de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, qui utilise déjà une IA générative 100% française.

Gabriel Attal a effectué ce déplacement après avoir réuni une quinzaine de ministres à Matignon pour un 8e comité interministériel de la Fonction publique (CITP).

L'administration fiscale va déployer une IA 100% française nommée Albert, conçue par la direction interministérielle du numérique (Dinum), "pour rédiger les réponses aux 16 millions de demandes annuelles en ligne", a-t-il précisé.

Chaque réponse sera néanmoins validée ou modifiée le cas échéant par un agent. "Mais l'analyse de la réglementation sera automatisée, les réponses drastiquement accélérées et le travail des agents rendu moins pénible et plus intéressant", a-t-il fait valoir.

De même 4.000 projets environnementaux déposés chaque année dans les directions régionales de l'environnement seront désormais "pré-instruits par une IA", comme des projets de parcs éoliens ou d'aménagement urbain.

Toutes options 

Cette IA servira aussi "dès la fin de l'année" à automatiser la retranscription d'audiences judiciaires, le dépôt de plaintes ou les compte-rendus médicaux. Elle sera également mise au service de la détection des feux de forêts ou de la gestion RH des fonctionnaires.

"A l’IA les tâches rébarbatives, et aux agents publics, le lien avec nos concitoyens", a promis Gabriel Attal.

Devant la multiplication des acronymes de l'administration, il a aussi annoncé le lancement d'un audit, "ministère par ministère, pour passer en revue l’intégralité des contenus en ligne et des formulaires" et rendre le langage administratif "intelligible, accessible".

Le chef du gouvernement a enfin confirmé que la procuration de vote en ligne, possible aux prochaines élections européennes, serait étendue aux autres scrutins.

Depuis mi-avril, il est possible, pour peu que l'on dispose d'une carte d'identité nouvelle version, de donner sa procuration pour les élections européennes du 9 juin en ligne, sans avoir à se déplacer en commissariat ou en brigade de gendarmerie.

Gabriel Attal a également annoncé l'extension des espaces France Services, qui permettent aux usagers de se faire aider dans la plupart de leurs démarches administratives, à 300 villes moyennes d'ici 2026, ce qui portera ces "maisons" à 3.000.


À Paris, un Français crache sur une femme musulmane qui porte un hijab

Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
Un homme marche dans une rue de la ville de Châteauroux, dans le centre de la France, près de Deols où se déroulera l'épreuve de tir des Jeux Olympiques de Paris 2024 au Centre National de Tir (CNTS), le 7 avril 2024. (Photo de Martin BUREAU / AFP)
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  • Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime
  • L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste»

PARIS: Un incident a récemment suscité l'indignation: à Paris, un Français a craché sur une femme musulmane qui portait un hijab.  

Fatima Saidi, une influenceuse marocaine qui a récemment visité la capitale française, a révélé sur son compte TikTok le racisme dont elle avait été victime. 

 

Cette jeune femme de 22 ans a affirmé qu'un homme d'âge moyen qui faisait son jogging alors qu'elle se trouvait sur un trottoir a craché sur son hijab. 

Saidi a filmé son agresseur, qui a craché à nouveau, sur la caméra cette fois. 

Fatima Saidi a décidé de porter plainte contre cet individu auprès du commissariat de police de Paris Centre.  

L’influenceuse a qualifié le comportement de cet homme de «raciste» et «machiste».