Tunisie: Ghannouchi président?

Le chef du parti islamiste tunisien, Rached Ghannouchi, arrive à une cérémonie de passation de pouvoirs à Carthage, Tunis. (Fethi BELAID/AFP)
Le chef du parti islamiste tunisien, Rached Ghannouchi, arrive à une cérémonie de passation de pouvoirs à Carthage, Tunis. (Fethi BELAID/AFP)
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Publié le Vendredi 16 octobre 2020

Tunisie: Ghannouchi président?

  • Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du mouvement Ennahdha se rêverait toujours en président de la République
  • M. Abdelhamid Jelassi, ancien vice-président d’Ennahdha qui a démissionné au mois de mars 2020 en raison de divergences avec M. Ghannouchi, tient pour «plausible» le rêve présidentiel du président du parti islamiste

TUNIS: Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du mouvement Ennahdha se rêverait toujours en président de la République. Ce serait la raison de son acharnement à garder le contrôle de son parti au-delà des deux mandats de quatre ans autorisés par les statuts.

À la veille de son retour en Tunisie le 30 janvier 2011, après vingt ans d’un exil doré au Royaume-Uni, Rached Ghannouchi avait fait un serment à Londres. D’après le site Internet d’Al Jazeera, il s’était déclaré «déterminé à poursuivre l’action politique, culturelle et sociale dans les rangs du peuple, mais pas au pouvoir ni dans un poste politique (sous-entendu à la tête du parti, ndlr)», car «ce sont les membres plus jeunes [du] mouvement qui vont participer à la direction du pays». Concernant le mouvement Ennahdha, M. Ghannouchi s’était engagé, «comme promis lors du précédent congrès», à passer le témoin «dans un an ou moins».

Ce n’est pas une année, mais neuf qui se sont écoulées depuis. Et le leader nahdhaoui dirige toujours son parti. Pis, alors que son deuxième mandat – et dernier, d’après les statuts – s’est achevé depuis près de cinq mois, M. Ghannouchi, qui occupe ce poste depuis vingt ans sans discontinuer, en plus d’une parenthèse de trois ans dans les années 1980 (de 1984 à 1987), ne veut pas le quitter.

Par conséquent, aucune date n’a encore été fixée pour le onzième congrès, qui aurait dû se tenir en mai 2020 au plus tard – on parle de la fin de l’année en cours comme nouvelle échéance –, car le président sortant veut imposer un amendement des statuts afin de pouvoir se maintenir.

Pourquoi M. Ghannouchi tient-il tant à rester aux commandes du parti islamiste? Des sources concordantes imputent cela au désir du vieux président de l’ARP – 80 ans au mois de juin prochain – de conserver ses chances de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2024. Un projet qu’il n’est pas sûr de pouvoir concrétiser s’il lâche les manettes du mouvement. Car ses statuts stipulent que c’est son président qui candidate aux hautes charges de l’État ou, à défaut, désigne un candidat. Et il n’a peut-être pas tort puisque les instances du parti l’ont contraint, pendant l’été 2019, de renoncer à la candidature à la présidentielle, finalement confiée à une autre figure du parti, Me Abdelfattah Mourou.

Le rêve présidentiel

Abdelhamid Jelassi, ancien vice-président d’Ennahdha qui a démissionné au mois de mars 2020 en raison de divergences avec Rached Ghannouchi, tient pour «plausible» le rêve présidentiel du président du parti islamiste. Il estime que ce dernier «veut couronner sa carrière politique» en accédant à la magistrature suprême.

L’ex-numéro deux du parti islamiste révèle d’ailleurs que c’est pour cette raison que M. Ghannouchi «n’était guère heureux» que Me Abdelfattah Mourou ait été chargé de défendre les couleurs d’Ennahdha à la présidentielle de 2019. Cette décision l’avait obligé à changer son fusil d’épaule et à se porter candidat aux législatives.

Ainsi dans l’entourage du leader d’Ennahdha ne dément-on pas catégoriquement son appétit pour le fauteuil présidentiel. «Même s’il en a envie, c’est trop tôt pour qu'il discute de ce sujet. Ce qui l'intéresse le plus pour l’instant, c’est le prochain congrès», note un ancien ministre.

Mais le cas échéant, le président de l’Assemblée a-t-il des chances de se faire élire à la présidence de la république? A priori non, car il détient le record de l’impopularité en Tunisie. En effet, selon le baromètre mensuel sur la cote de confiance des personnalités que publie le cabinet indépendant Sigma Conseil, fondé et dirigé par Hassen Zargouni, M. Ghannouchi se classe toujours dernier parmi les vingt personnalités politiques les plus en vue en termes de taux global de confiance (items «tout à fait confiance/plutôt confiance») et obtient le taux le plus élevé des items «pas confiance/pas du tout confiance».

Toutefois, le président d’Ennahdha pourrait quand même parvenir à assouvir son obsession présidentielle d’une autre manière, du moins pour un temps. En effet, si comme on lui en prête l’intention le parti islamiste lance et parvient à faire aboutir une procédure de destitution du président Kaïs Saïed, c’est en effet M. Ghannouchi qui lui succéderait – en sa qualité de président de l’ARP – pendant quatre-vingt-dix jours, le temps d’organiser de nouvelles élections présidentielles.

 

Ghannouchi n’est pas un président «leader»

Longtemps secret, le débat sur la question controversée du maintien ou non de Rached Ghannouchi à la tête d’Ennahdha a été porté à la mi-septembre sur la place publique par cent dirigeants et cadres du parti islamiste. Ces derniers ont remis à leur chef, puis publié, une pétition dans laquelle ils lui demandent d’organiser le 11e congrès avant la fin de 2020, comme décidé en juin dernier par Majlis Choura, la plus haute instance du parti islamiste entre deux congrès, de ne pas amender l’article 31 des statuts et de déclarer officiellement qu’il n’a pas l’intention de se représenter.

La réaction du président du mouvement n’a pas tardé, irrespectueuse à l’égard des cent contestataires et, surtout, empreinte d’un évident manque de modestie, voire de mégalomanie, puisque M. Ghannouchi, dans sa réponse, refuse d’être considéré comme un «simple» président. Il serait d’après lui un leader à l’instar «de Jacques Chirac, François Mitterrand et Tony Blair», auquel ne s’appliquent pas de restrictions comme la limitation du nombre de mandats. 

Ayant probablement pris conscience après coup de l’impair commis par son beau-père, Rafik Abdessalem, l’ancien ministre des Affaires étrangères, a essayé d’y remédier en mettant en doute l’authenticité de la lettre réponse de M. Ghannouchi. Mais le démenti n’a guère convaincu l’ancien ministre de la Santé – et l’un des signataires de la pétition – Abdellatif Mekki, qui a assuré que «la lettre dont la paternité a été imputée au président du mouvement est authentique et constitue sa réaction à chaud».


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com