Algérie: inflation et dépréciation du dinar plombent le pouvoir d’achat

Sur papier, si l’Algérie parait comme moins exposée à une crise alimentaire, la stagnation des salaires – couplée à un taux d’inflation à pratiquement deux chiffres – s’est traduite par une détérioration du pouvoir d’achat des ménages (Photo, AFP).
Sur papier, si l’Algérie parait comme moins exposée à une crise alimentaire, la stagnation des salaires – couplée à un taux d’inflation à pratiquement deux chiffres – s’est traduite par une détérioration du pouvoir d’achat des ménages (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 19 avril 2022

Algérie: inflation et dépréciation du dinar plombent le pouvoir d’achat

  • Au mois de janvier 2022, l’Office national des statistiques rapportait que les prix à la consommation avaient progressé de 9% sur un an
  • Cette progression de l'inflation est accentuée par la chute de la valeur du dinar

RABAT: À l’instar de leurs voisins,  les Algériens font face à une dégringolade du pouvoir d’achat qui s’inscrit dans la durée, poussant de nombreux ménages au bord de la précarité.

En octobre 2021, la Banque d’Algérie faisait déjà état d’un taux d’inflation de 9.2%, en hausse de 5,96% sur une année. En ce même mois, c'étaient surtout les biens alimentaires qui avaient connu la plus grande hausse, passant de 1.8% pour le même mois de l’année précédente à 14,4%.

Au mois de janvier 2022, l’Office national des statistiques rapportait que les prix à la consommation avaient progressé de 9% sur un an.

Dans une contribution adressée au quotidien El Watan, l’économiste Abderrahmane Mebtoul évoque une situation alarmante, prévoyant un taux d’inflation à deux chiffres au cours de l’année 2022. Pour l’économiste, «le processus inflationniste a atteint un niveau intolérable: plus 100% pour les pièces détachées et les voitures, entre 50 et 100 % pour certains produits alimentaires, parallèlement à une pénurie de nombre de produits».

Cette tendance inflationniste semble s’installer dans la durée dans une conjoncture de tensions sur les prix des matières premières à l’échelle internationale, notamment le blé dont les prix ont été fortement impactés par la guerre en Ukraine, les deux pays étant de larges producteurs de cette denrée essentielle.

D’autre part, les effets de la Covid-19 sur les chaînes d’approvisionnement mondiales couplés à la hausse des prix des hydrocarbures ont sans doute appuyé cette hausse, dans un pays sensiblement dépendant de ses importations.

Chute du dinar

Cette inflation est également accentuée par la chute de la valeur du dinar depuis plusieurs années.

En 2015, la Banque d’Algérie rapportait une valeur moyenne du dinar face au dollar de 100,46 dinars pour 1 dollar, au taux officiel. L’année suivante, le dollar s’échangeait à 109 dinars. Au 3e trimestre de 2021, la valeur moyenne du dinar oscillait autour de 135 dinars, soit une augmentation de 35% par rapport à 2015.

Ce mardi, le dollar s’échangeait à 143, 65 dinars au taux officiel – un taux qui en pratique n’est pas accessible au citoyen lambda – et 196 dinars sur le marché parallèle, un marché des devises non régulé par l’État, accessible à tous.

Si beaucoup attribuent cette dépréciation au financement non conventionnel (planche à billets) déployé par le gouvernement en 2017 pour faire face à la crise de liquidités, d’autres ne sont pas du même avis, à l’instar du professeur d’économie Raouf Boucekkine, qui dans un entretien accordé à Radio M en novembre dernier, qualifiait cette théorie d’«idiotie». Il estimait que la tendance inflationniste dans le pays est «un phénomène qui est alimenté par l’inflation importée expliquant que les prix des matières premières et les produits alimentaires ont connu une croissance importante».

Pour sa part, la Banque d’Algérie avertissait déjà en janvier 2019 qu’un tel financement «risque d’entrainer l’économie dans une spirale inflationniste et de dépréciation de la monnaie nationale, fortement dommageable».

L’Algérie serait «moins exposé» que ses voisins

Dans une publication de l'International Crisis Group parue le 14 avril, les experts de l’ONG estiment que les répercussions de la guerre en Ukraine dans la région Mena seront «multidimensionnelles» (économiques, politiques et militaires) étant donné la dépendance de plusieurs pays de la région aux importations alimentaires et énergétiques, le cas du Liban ou encore de la Tunisie venant à l’esprit. Pour l’ONG, les pays producteurs d’hydrocarbures pourraient mieux résister à ces répercussions.

En ce qui concerne l’Algérie, les experts de l’ONG estiment que le pays est «moins exposé» que d’autres pays d’Afrique du Nord, puisque la Russie et l’Ukraine ne compte que pour 3% des importations algériennes de blé. D’autre part, les revenus supplémentaires engrangés par la hausse des prix des hydrocarbures compenseront la hausse de la facture alimentaire, selon cette même publication.

Sur papier, si l’Algérie apparaît moins exposée à une crise alimentaire aiguë, la stagnation des salaires – couplée à un taux d’inflation à pratiquement deux chiffres – s’est traduite par une détérioration du pouvoir d’achat des ménages.

Face à cette détérioration, la Confédération des syndicats algériens (CSA) – jugeant insuffisante la hausse des salaires des fonctionnaires prévue par le gouvernement – est montée au créneau en annonçant des mouvements de protestations, dont les dates n’ont pas encore été déterminées. Pour l’organisation syndicale, la hausse des prix a «sonné le glas de la classe moyenne».


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.

 


La Bourse de Paris attendue en petite hausse à l'ouverture

La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). (AFP)
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  • Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points
  • "Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre"

PARIS: La Bourse de Paris est attendue en petite hausse à l'ouverture, l'optimisme régnant parmi les investisseurs avec l'imminence de la levée du "shutdown" (paralysie budgétaire) aux Etats-Unis mais aussi avec les espoirs de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le contrat à terme du CAC 40 prenait 0,36% une quarantaine de minutes avant l'ouverture du marché à 09H00 heure de Paris. Mardi, l'indice vedette de la place parisienne a terminé en hausse de 1,25%, à 8.156,23 points.

"Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir dans le vert (mercredi) portés par la réouverture (des services) du gouvernement américain et par les spéculations croissantes sur une baisse des taux de la Réserve fédérale dès décembre, à la suite d'un nouveau rapport sur l'emploi confirmant un affaiblissement tangible du marché du travail", commente John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

"ADP a publié de nouveaux chiffres, contredisant son précédent rapport qui annonçait 42.000 créations d'emplois privés en octobre", souligne également Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. "En réalité, les embauches ont ralenti dans la seconde moitié du mois".

Le baromètre ADP est d'ordinaire regardé avec prudence par les analystes mais ces données sur le marché du travail ont pris de l'importance faute de données officielles à cause du blocage budgétaire aux Etats-Unis.

Ces nouveaux chiffres corroborent le rapport mensuel publié par le cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, qui avait montré que les suppressions d'emplois en octobre aux Etats-Unis étaient au plus haut pour ce mois depuis plus de 20 ans, à plus de 153.000, note Mme Ozkardeskaya.

"C'est certainement un problème pour les politiques, mais pas pour les investisseurs", poursuit-elle. "Ces derniers espèrent que les données seront suffisamment faibles pour justifier une nouvelle baisse de taux (...) par la Réserve fédérale en décembre, ce qui aurait un effet positif sur les valorisations grâce à des coûts d'emprunt plus faibles."

Les marchés saluent également la fin imminente du "shutdown" aux Etats-Unis.

La Chambre des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire", a estimé Donald Trump.

Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu possiblement dans la soirée.