La guerre en Ukraine, un boulet pour la reprise européenne selon le FMI

Le sceau du Fonds monétaire international près du siège de la Banque mondiale à Washington, DC, le 10 janvier 2022.
Le sceau du Fonds monétaire international près du siège de la Banque mondiale à Washington, DC, le 10 janvier 2022.
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Publié le Mardi 19 avril 2022

La guerre en Ukraine, un boulet pour la reprise européenne selon le FMI

Le sceau du Fonds monétaire international près du siège de la Banque mondiale à Washington, DC, le 10 janvier 2022.
  • L'invasion de l'Ukraine par la Russie a secoué brièvement les marchés mais aucune crise financière mondiale ne s'est «matérialisée», a souligné mardi le FMI
  • Le FMI s'attend désormais à 2,8% de croissance au sein des pays de la zone euro, un sérieux ralentissement après les 3,9% anticipés lors de ses précédentes prévisions en janvier et les 4,3% encore espérés lors de celles d'octobre

PARIS / LONDRES/ WASHINGTON : Les mois passent et les inquiétudes quant à un ralentissement économique en zone euro en raison de la guerre à ses portes se confirment: le Fonds monétaire international en a évalué mardi le coût à plus d'un point de PIB cette année. 

Le FMI s'attend désormais à 2,8% de croissance au sein des pays de la zone euro, un sérieux ralentissement après les 3,9% anticipés lors de ses précédentes prévisions en janvier et les 4,3% encore espérés lors de celles d'octobre.  

« Les principaux canaux par lesquels la guerre en Ukraine et les sanctions économiques imposées à la Russie affectent l'économie de la zone euro sont la hausse mondiale des prix de l'énergie et la sécurité énergétique », écrit l'institution de Washington dans ses prévisions économiques de printemps publiées mardi, et intitulées « La guerre fait reculer la reprise mondiale ».  

Le mois dernier, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) avait déjà dressé un constat proche, estimant que la croissance de la zone serait amputée d'environ 1,4 point et que l'inflation y augmenterait de 2,5 points sur un an si les effets de la guerre s'avéraient durables. 

« La guerre en Ukraine affecte sévèrement l'économie de la zone euro », avait aussi reconnu jeudi la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, pointant du doigt un recul de la confiance et la persistance des coûts élevés de l'énergie dans la vie quotidienne des ménages et des entreprises. 

La BCE a elle aussi revu son optimisme à la baisse le mois dernier, n'anticipant plus que 3,7% de croissance cette année et une inflation en forte hausse. 

La stabilité financière mondiale résiste à la guerre en Ukraine

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a secoué brièvement les marchés mais aucune crise financière mondiale ne s'est « matérialisée », a souligné mardi le FMI. 

Dans son dernier rapport sur la stabilité financière mondiale (GFSR), l'institution observe que l'attaque de Moscou contre son voisin n'est « pas un événement systémique mondial d'un point de vue financier ». Pour autant, ce conflit, qui a débuté le 24 février, teste « la résilience des marchés financiers mondiaux » qui présentaient déjà « des vulnérabilités préexistantes ». 

Inflation record 

Près de deux mois après le début du conflit, la guerre en Ukraine maintient une pression élevée sur les prix: le pétrole demeure au-dessus de 100 dollars par baril après avoir tutoyé ses niveaux historiques en mars, un mois au cours duquel le gaz, le blé, l'aluminium, le nickel et d'autres matières premières ont flambé à des niveaux record, menant l'inflation européenne au niveau inédit de 7,5%. 

Tous les États ne souffriront pas de la même manière face au choc économique de la guerre, prévient toutefois le FMI mardi. Ceux disposant d'« un secteur manufacturier relativement important et d'une plus grande dépendance à l'énergie russe » subiront les effets les plus lourds, Italie et Allemagne en tête, à qui Moscou livre beaucoup de gaz. 

Déjà fragilisée par les perturbations des chaînes de production mondiales dans le sillage de la crise sanitaire en 2021, l'Allemagne voit sa prévision de croissance pour 2022 rabaissée à 2,1% par le FMI, un plongeon de 1,7 point comparé à ses prévisions de janvier. L'Italie est attendue à 2,3% de croissance, une dégringolade de 1,5 point.  

Le FMI prévoit un léger mieux pour l'Allemagne en 2023 avec 2,7% (+0,2 point), du moins bon pour l'Italie à 1,7% (-0,5 point) et pour la zone euro dans son ensemble à 2,3% (-0,2 point).   

La France va elle aussi subir l'effet de souffle de la guerre avec un PIB en hausse de 2,9% cette année, soit 0,6 point de moins que lors des prévisions de janvier, et 1,4% en 2023 (-0,4 point). 

Devant le ralentissement économique mondial généralisé cette année et l'an prochain, l'institution de Washington appelle les États à continuer à soutenir l'activité lorsqu'ils le peuvent. 

« Bien que plusieurs États auront besoin de consolider leurs finances publiques, cela ne doit pas empêcher les gouvernements d'offrir une aide ciblée aux réfugiés déplacés par le conflit, aux ménages touchés par la hausse des prix des aliments et de l'essence et à ceux affectés par la pandémie », écrit le nouveau chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas. 

Royaume-Uni: forte révision à la baisse des prévisions de croissance du FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) a fortement révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour le Royaume-Uni, à cause de l'inflation galopante qui mine le pouvoir d'achat des consommateurs, et de taux d'intérêt qui freinent l'investissement. 

Le produit intérieur brut (PIB) est désormais attendu en hausse de 3,7% au Royaume-Uni cette année, soit 1 point de pourcentage de moins comparé aux prévisions de janvier, tandis que la croissance de 2023 est abaissée de 1,1 point à 1,2%. 


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com