Marine Le Pen présidente? Réactions et positions des citoyens franco-maghrébins

Ali, 20 ans, est un fils d’immigrés algériens de la troisième génération. Il déclare ne pas soutenir la candidature du président sortant, Emmanuel Macron. Capture d'écran.
Ali, 20 ans, est un fils d’immigrés algériens de la troisième génération. Il déclare ne pas soutenir la candidature du président sortant, Emmanuel Macron. Capture d'écran.
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Publié le Vendredi 22 avril 2022

Marine Le Pen présidente? Réactions et positions des citoyens franco-maghrébins

  • «Nous sommes à quelques jours d’un scrutin crucial pour notre pays et notre devoir est de tout faire pour que Marine Le Pen n’arrive pas au pouvoir», confie à Arab News en français Sophia, une Franco-Tunisienne
  • «Il n’est plus possible d’entendre des propos racistes, sexistes, xénophobes ici, en France, le pays où je suis née», affirme Sylia, une jeune Franco-Algérienne

PARIS: À quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, près de vingt-trois mille personnes ont battu le pavé samedi dernier pour dire non à l’extrême droite et au fascisme. Cette manifestation organisée à l’appel de plus de soixante-dix associations, organisations, et collectifs, a été une occasion pour des dizaines de milliers de citoyens franco-maghrébins vivant en France de s’exprimer sur une possible élection de Marine Le Pen le dimanche 24 avril.

Nombreux sont ceux qui ont déclaré ne pas soutenir pour autant la candidature du président sortant, Emmanuel Macron. «Je suis là pour combattre les idées de l’extrême droite fasciste, pour répondre à l’urgence démocratique. Nous sommes à quelques jours d’un scrutin crucial pour notre pays et notre devoir est de tout faire pour que Marine Le Pen n’arrive pas au pouvoir», confie à Arab News en français Sophia, une Franco-Tunisienne venue de la région parisienne pour appeler à faire barrage à l’extrême droite. Elle précise que, au second tour, elle n’hésitera pas à voter Macron «même si sa politique n’est pas assez axée, selon elle, sur la justice ni sur l’égalité de tous les citoyens, notamment ceux qui souffrent dans les quartiers et les zones rurales», précise-t-elle. «Je comprends leur colère, mais, aujourd’hui, l’urgence consiste à sauver notre démocratie de l’arrivée au pouvoir d’un parti dont les idées extrémistes et xénophobes n’ont absolument pas changé.»

Pour Jules, professeure de philosophie à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, «cela fait plaisir de voir que beaucoup de gens sont choqués par la situation dans laquelle on se trouve. Les résultats ont été très inquiétants parce qu’il y a deux candidatures qui sont quasiment à droite ou à l’extrême droite l’une et l’autre», explique-t-elle.
«Bien évidemment, on n’a aucune motivation pour voter pour une candidate de l’ex-Front national dont le père a torturé en Algérie, et on n’est pas non plus motivé pour se prononcer pour une personne qui a tellement réprimé et qui a cassé l’ensemble des services publics. C’est un président des riches», lance-t-elle.

Sylia, une jeune Franco-Algérienne militante de SOS Racisme, est convaincue du danger que peut représenter l’éventuelle élection d’une candidate de l’extrême droite. «Aujourd’hui, je suis dans la rue pour manifester contre l’extrême droite, car il me fallait un lieu pour exprimer ma colère, celle qui consiste à dire qu’il n’est plus possible d’entendre des propos racistes, sexistes, xénophobes ici, en France, le pays où je suis née, qui vient nier mon existence de fille d’immigrés.»

Sylia dit lutter contre «tous ces discours et toutes ces propositions de Marine Le Pen qui consistent à mettre en place la priorité nationale et voudraient faire des discriminations entre les étrangers et les Français, puis entre les Français et ceux qui ont des origines étrangères». Pour elle, «recourir à la discrimination de façon légale ne peut être possible». La militante de SOS Racisme précise que l’extrême droite n’est même pas encore élue alors que, déjà, «des milices fascistes sortent dans la rue pour aller réprimer des manifestations d’étudiants. Les milices d’extrême droite nous ont lynchés lors du meeting d’Éric Zemmour, en décembre dernier», déplore-t-elle.

Interrogée par Arab News en français sur sa position face à l’échéance du second tour de l’élection présidentielle, le 24 avril, Zohra Agsous, militante féministe engagée, déclare combattre les idées de l’extrême droite. «Ce sont des idées fascistes et fascisantes», souligne-t-elle. Selon elle, les Français vivent aujourd’hui dans une «démocrature» avec «un Emmanuel Macron qui représente cette partie du pouvoir. […] Les idées de l’extrême droite ont été essayées en Europe et dans le monde. C’est une catastrophe, pas seulement pour les femmes ou les immigrés; elles représentent un danger pour l’humanité», affirme-t-elle.

Ali, 20 ans, est un fils d’immigrés algériens de la troisième génération. Il déclare ne pas soutenir la candidature du président sortant, Emmanuel Macron. Militant de La France insoumise (LFI), le parti de Jean-Luc Mélenchon, il précise qu’il lutte contre les politiques ultralibérales qui sont menées en France depuis des années et qui, selon lui, ont exacerbé les injustices et les inégalités sociales. «Je suis français, même si mes racines sont d’ailleurs. […] On est ici pour manifester contre Marine Le Pen et contre Emmanuel Macron», nous explique Ali, qui a voté a pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour.

«Au second tour, mon choix sera soit Macron soit l’abstention», indique-t-il. «J’appréhende la politique ultralibérale; mais, d’un autre côté, je crains davantage la politique raciste, xénophobe, antisémite et homophobe – en plus d’être ultralibérale – qui sera menée par Marine Le Pen en cas de victoire», affirme-t-il.

Le duel du second tour sera-t-il départagé par la gauche populaire, qui a réussi à rassembler les oubliés et les Français issus de l’immigration? Même s’il ne suffit pas en lui-même faire élire un président, l’électorat des musulmans de France peut-il peser sur la phase finale de l’élection présidentielle? C’est l’une des inconnues du scrutin, mais une chose est sûre: il a déjà largement pesé, selon un sondage effectué au lendemain du premier tour, sur le résultat obtenu par Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France Insoumise (LFI), avec plus de 69% des voix. Ce résultat l’a placé comme troisième force politique en France.

 


Macron de retour sur le terrain mardi avec un débat sur les jeunes et l'internet

Le président Emmanuel Macron à l'Élysée à Paris, le 30 octobre 2025, en marge du Forum de Paris sur la paix. (AFP)
Le président Emmanuel Macron à l'Élysée à Paris, le 30 octobre 2025, en marge du Forum de Paris sur la paix. (AFP)
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  • Emmanuel Macron participe aux Assises de l’économie de la mer à La Rochelle pour évoquer les défis du secteur maritime face à la Chine et aux États-Unis
  • Le président échangera ensuite avec des élèves à Rochefort sur les effets des écrans et des réseaux sociaux, thème qu’il souhaite placer au cœur de la fin de son quinquennat, dans une réflexion sur la santé mentale et la démocratie numérique

PARIS: Emmanuel Macron est de retour mardi sur le terrain: il se rend aux Assises de l'économie de la mer à La Rochelle (Charente-Maritime), avant de débattre avec des jeunes de l'impact des réseaux sociaux sur leur vie quotidienne.

Les Assises de la mer, qui fêtent leur 20e anniversaire, réunissent chaque année plus de 1.500 professionnels  (marine marchande, chantiers navals, pêcheurs, scientifiques etc..) sur tous les grands enjeux du secteur.

Emmanuel Macron doit y prendre la parole vers midi à l'issue de deux tables rondes sur "l'Europe du maritime dans l'étau Chine et Etats-Unis" et les "menaces et opportunités économiques pour les transports et services maritimes", selon le programme des Assises.

Le chef de l'Etat intervient régulièrement sur ces enjeux, de la décarbonation du transport maritime à la lutte contre la flotte fantôme de pétroliers mise en place par la Russie pour contourner les sanctions induites par la guerre en Ukraine.

Il clôturera aussi une année 2025 placée sous le signe des océans en France après la Conférence des Nations unies sur l'océan (Unoc) accueillie en juin à Nice.

Emmanuel Macron aura ensuite un échange avec des collégiens et lycéens de Rochefort (Charente-Maritime) sur l'impact des réseaux sociaux et des temps d'écran sur la santé mentale des jeunes et leur vie quotidienne, a précisé l'Elysée.

Le président entend faire des effets néfastes des écrans et des réseaux sociaux son nouveau cheval de bataille dans la dernière ligne droite du quinquennat avant les municipales de 2026 et la présidentielle de 2027.

Lors d'une réunion à l'Elysée avec 200 experts et acteurs de terrain, le 28 octobre, il a lancé un appel collectif à la réflexion afin de renforcer les "modèles démocratiques et républicains".

Parmi les sujets phare, les algorithmes créés par les plateformes pour capter l'attention des usagers et l'orienter à des fins idéologiques ou publicitaires. Et la désinformation et les ingérences étrangères via des trolls et bots.

Il visitera également la maison de l'écrivain voyageur Pierre Loti (1850-1923), qui a rouvert en juin à Rochefort après plus de cinq ans de travaux financés par le loto du Patrimoine.

Son dernier déplacement de terrain remonte au 19 septembre dans le Loir-et-Cher. Il s'était alors rendu à l'abbaye de Pontlevoy et avait effectué une visite surprise dans un bar-tabac de Montrichard.


Les députés s'apprêtent à baisser le rideau sur la partie «recettes» du budget de l'Etat

Les députés bouclent lundi huit jours de débats sur la partie "recettes" du budget de l'Etat, sans espoir de voter sur ce premier volet mardi comme initialement prévu. Mais à l'heure où chacun dresse un premier bilan, il semble peu probable que le texte puisse trouver une majorité dans l'hémicycle. (AFP)
Les députés bouclent lundi huit jours de débats sur la partie "recettes" du budget de l'Etat, sans espoir de voter sur ce premier volet mardi comme initialement prévu. Mais à l'heure où chacun dresse un premier bilan, il semble peu probable que le texte puisse trouver une majorité dans l'hémicycle. (AFP)
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  • Au menu lundi, la poursuite des discussions sur la justice fiscale, avec notamment des amendements sur la taxation des plus-values immobilières, ou les droits de succession
  • La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin devrait dresser un bilan des mesures adoptées jusqu'à présent

PARIS: Les députés bouclent lundi huit jours de débats sur la partie "recettes" du budget de l'Etat, sans espoir de voter sur ce premier volet mardi comme initialement prévu. Mais à l'heure où chacun dresse un premier bilan, il semble peu probable que le texte puisse trouver une majorité dans l'hémicycle.

Au menu lundi, la poursuite des discussions sur la justice fiscale, avec notamment des amendements sur la taxation des plus-values immobilières, ou les droits de succession.

La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin devrait dresser un bilan des mesures adoptées jusqu'à présent.

Les députés s'empareront mardi en séance du budget de la Sécurité sociale, rejeté en commission vendredi.

Celui-ci doit faire l'objet d'un vote solennel le 12 novembre, après lequel pourront reprendre les discussions sur le projet de loi de finances, jusqu'au plus tard le 23 novembre à minuit - les délais constitutionnels obligeant alors le gouvernement à transmettre le texte au Sénat. Le gouvernement tablait ces jours-ci sur un vote le 18 novembre pour la partie "recettes" du budget de l'Etat.

Mais d'ores et déjà le rapporteur général du Budget, Philippe Juvin (LR), anticipe son rejet: "Je ne vois pas très bien comment cette partie 1 pourrait être votée, parce qu'en fait elle ne va satisfaire personne", a-t-il dit sur LCI dimanche.

En cas de rejet de cette première partie, le projet de budget partirait au Sénat dans sa version initiale.

"Ecœurement" 

L'adoption du texte nécessiterait l'abstention des socialistes et des écologistes (et le vote positif de la coalition gouvernementale). Or rien ne la laisse présager à ce stade.

Le chef des députés PS, Boris Vallaud, a ainsi fait part dans une interview à La Tribune Dimanche de son "écœurement", après le rejet vendredi de la taxe Zucman sur le patrimoine des ultra-riches, et alors que la gauche peine de manière générale à "mettre de la justice dans ce budget".

"Si on devait nous soumettre le budget aujourd'hui, nous voterions évidemment contre, en sachant tout ce que cela implique, à savoir la chute du gouvernement", a ajouté celui dont le groupe avait décidé de laisser sa chance à Sébastien Lecornu en ne le censurant pas.

Les écologistes se montrent eux aussi sévères, vis-à-vis du gouvernement mais aussi des socialistes, dont ils semblent critiquer une quête du compromis à tout prix: "Je ne comprends plus ce que fait le PS", a déclaré la patronne des députés écolos Cyrielle Chatelain sur franceinfo vendredi soir.

Mais le texte ne fait pas seulement des mécontents à gauche. Le gouvernement a lui aussi marqué ses réticences face à des votes souvent contraires à ses avis, qui ont abouti à alourdir la pression fiscale.

"Je pense qu'il faut qu'on arrête de créer des impôts (...) Aujourd'hui, si je compte les mesures sur l'impôt des multinationales, sur les rachats d'actions, sur la taxe sur les super-dividendes et l'ensemble des amendements qui ont été votés, le taux de prélèvements obligatoires atteindrait au moins (...) 45,1% du PIB, c'est plus qu'en 2013 où il était à 44,8%", a fustigé Amélie de Montchalin vendredi soir.

"Sorcellerie fiscale" 

Le ministre de l'Economie Roland Lescure a lui mis en garde contre la "sorcellerie fiscale" et le vote de mesures "totalement inopérantes". Particulièrement dans son viseur, une "taxe Zucman" sur les multinationales censées rapporter 26 milliards d'euros, selon son initiateur Eric Coquerel, le président LFI de la commission des Finances.

Montré du doigt par la droite pour son soutien à la mesure, le Rassemblement national a assumé son vote: le président du RN Jordan Bardella a défendu sur X un "mécanisme de lutte contre la fraude fiscale des grandes multinationales étrangères".

Sur France Inter dimanche, le vice-président du RN Sébastien Chenu a cependant fustigé un budget "de bric et de broc", qui crée "beaucoup d'impôts" sans s'attaquer "aux dépenses toxiques".

Vendredi, reconnaissant les limites de la discussion budgétaire pour parvenir à une copie d'ensemble cohérente, le Premier ministre a demandé "à l'ensemble des ministres concernés" de réunir les représentants des groupes pour "essayer de se mettre d'accord sur les grands principes de l'atterrissage d'un texte pour la Sécurité sociale et pour le projet de loi de finances".

 


France: les députés rejettent l'emblématique taxe Zucman, au grand dam de la gauche

Des députés du Rassemblement national applaudissent lors de l'examen des textes par la "niche parlementaire" du groupe d'extrême droite Rassemblement national, à l'Assemblée nationale, la chambre basse du parlement français, à Paris, le 30 octobre 2025. (AFP)
Des députés du Rassemblement national applaudissent lors de l'examen des textes par la "niche parlementaire" du groupe d'extrême droite Rassemblement national, à l'Assemblée nationale, la chambre basse du parlement français, à Paris, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’Assemblée nationale a refusé la proposition de taxe de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros (228 voix contre 172), symbole des tensions entre gauche et droite sur la justice fiscale
  • Le Premier ministre Sébastien Lecornu tente d’éviter une censure et de sauver le budget 2026 en multipliant les concessions à la gauche

PARIS: Les députés français ont rejeté vendredi l'emblématique taxe Zucman sur la taxation des ultra-riches, au grand dam de la gauche, à laquelle le Premier ministre Sébastien Lecornu a tenté de donner des gages pour parvenir à faire voter un budget.

Les parlementaires sont engagés dans de difficiles débats pour arriver à un compromis sur ce sujet qui relève du casse-tête dans un paysage politique très fragmenté, sans majorité nette à l'Assemblée nationale depuis la dissolution décidée en juin 2024 par Emmanuel Macron.

Défendue par la gauche, la taxe Zucman, qui visait à instaurer un impôt minimum de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros, a été rejetée par 228 députés contre 172.

Cette proposition, qui cristallisait les débats budgétaires, s'inspire des travaux du discret économiste Gabriel Zucman, chantre de la justice fiscale pour la gauche et adversaire des entreprises pour la droite et les libéraux, jusqu'au patron de LVMH, qui le qualifie de "pseudo universitaire".

Les députés ont également rejeté une version de compromis de cette taxe, proposée par les socialistes.

"Vous faites, par votre intransigeance, je le crains, le mauvais chemin", a dénoncé le socialiste Boris Vallaud. Le chef des députés PS a appelé dans la foulée à voter le rétablissement de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) supprimé en 2017.

De son côté, la droite s'est réjouie: "On est contre les augmentations d'impôts qui vont tuer de l'emploi et tuer de l'activité économique", a réagi le chef des députés Les Républicains (LR), Laurent Wauquiez.

Le Premier ministre Lecornu a réfuté l'existence d'un "impôt miracle pour rétablir la justice fiscale", et demandé à ses ministres de réunir les représentants de groupes politiques pour tenter de trouver une voie d'atterrissage et s'accorder sur un budget pour 2026.

Minoritaire, le quatrième gouvernement en moins d'un an et demi, le sixième depuis la réélection de M. Macron en mai 2022, a promis de laisser le dernier mot au Parlement. Mais la recherche d'un compromis reste très difficile entre un camp présidentiel fracturé, une gauche traversée de tensions et une extrême droite favorable à une union des droites.

- Le PS maintient la pression -

La pression est forte entre des délais très courts et l'inquiétude croissante sur la situation des finances publiques de la deuxième économie de l'UE dont la dette atteint 115% du PIB.

Tout en insistant sur la nécessité de réaliser d'importantes économies, le Premier ministre doit donc accepter des concessions, au risque de ne pas parvenir à doter l'Etat français d'un budget dans les temps ou de tomber comme ses prédécesseurs.

Pour convaincre les socialistes de ne pas le renverser, Sébastien Lecornu a déjà accepté de suspendre la réforme des retraites adoptée au forceps en 2023, une mesure approuvée vendredi en commission parlementaire.

Face à la colère froide de la gauche après les votes de vendredi, il s'est dit prêt en outre à renoncer au gel des pensions de retraite et des minimas sociaux, des mesures parmi les plus contestées de cette séquence budgétaire et dont la suppression était dans le même temps votée en commission des Affaires sociales.

Le gouvernement comptait faire jusqu'à 3,6 milliards d'économies sur ces sujets, et pourrait compenser cela, au moins en partie, par une hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG) sur le patrimoine.

Pour Sébastien Lecornu, il s'agit d'échapper à une censure du PS, qui maintient son étreinte et l'appelle à "encore rechercher le compromis" sous peine de devoir "repartir aux élections". A ce stade, "il n'y a pas de possibilité de voter ce budget", a lancé le patron des socialistes, Olivier Faure.

Si le Parlement ne se prononce pas dans les délais, le gouvernement peut exécuter le budget par ordonnance. Une loi spéciale peut aussi être votée permettant à l'Etat de continuer à percevoir les impôts existants l'an prochain, tandis que ses dépenses seraient gelées, en attendant le vote d'un réel budget.