Turquie: vers la fin du marathon judiciaire pour le mécène Osman Kavala

Une affiche représentant l'homme d'affaires et philanthrope emprisonné Osman Kavala à l’entrée d'une conférence de presse de ses avocats le 31 octobre 2018. Osman Kavala a été arrêté il y a un an par les autorités turques et doit toujours être inculpé d'une infraction. (Ozan Kose / AFP)
Une affiche représentant l'homme d'affaires et philanthrope emprisonné Osman Kavala à l’entrée d'une conférence de presse de ses avocats le 31 octobre 2018. Osman Kavala a été arrêté il y a un an par les autorités turques et doit toujours être inculpé d'une infraction. (Ozan Kose / AFP)
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Publié le Vendredi 22 avril 2022

Turquie: vers la fin du marathon judiciaire pour le mécène Osman Kavala

  • M. Kavala, 64 ans, est accusé d'avoir financé les manifestations anti-gouvernementales de 2013 et d'avoir pris part au complot menant à la tentative de coup d'État de juillet 2016, ainsi que d'espionnage
  • Surnommé le «milliardaire rouge» par ses détracteurs, Osman Kavala était relativement inconnu du grand public quand il a été arrêté à l'aéroport d'Istanbul en octobre 2017

ISTANBUL : Le feuilleton judiciaire d'un des plus célèbres prisonniers de Turquie, le philanthrope Osman Kavala, détenu sans jugement depuis plus de quatre ans, devrait enfin connaître son épilogue à partir de vendredi à Istanbul.

M. Kavala, 64 ans, est accusé d'avoir financé les manifestations anti-gouvernementales de 2013 et d'avoir pris part au complot menant à la tentative de coup d'État de juillet 2016, ainsi que d'espionnage.

Ces charges, qu'il a toujours niées en dénonçant des accusations d'ordre politique, lui font encourir la prison à vie.

L'affaire, devenue le symbole de la répression du régime contre les opposants, consécutive au putsch raté de 2016, expose Ankara à la réprobation internationale et à des sanctions européennes.

Surnommé le «milliardaire rouge» par ses détracteurs, Osman Kavala était relativement inconnu du grand public quand il a été arrêté à l'aéroport d'Istanbul en octobre 2017, de retour d'un voyage à Gaziantep, dans le sud-est du pays.

Depuis, la reconduction régulière de sa détention malgré l'absence de jugement a fait de cette figure de la société civile le héros de l'opposition au président Recep Tayyip Erdogan.

Une dizaine de représentants du corps diplomatique occidental se rendent à chacune des audiences de l'affaire Kavala devant le tribunal d'Istanbul.

Osman Kavala est accusé d'avoir financé la vague de protestation anti-gouvernementale de 2013 (mouvement dit de Gezi) et d'avoir participé à l'organisation du coup d'Etat manqué contre M. Erdogan.

Acquitté de la première charge en février 2020, il avait été arrêté de nouveau par la police avant même d'être rentré chez lui et accusé de coup d'Etat.

Il fait désormais face à cette double accusation qu'il rejette également.

Les partisans de M. Erdogan le comparent fréquemment au milliardaire américain d'origine hongroise George Soros, l'accusant d'utiliser l'argent de l'étranger pour renverser le gouvernement.

«Jamais nous ne pourrons nous allier à des gens comme Kavala», avait lancé M. Erdogan en 2020.

- «Grave injustice» -

En février, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a lancé une «procédure en manquement» contre la Turquie, décision rarissime qui pourrait déboucher sur de possibles sanctions contre Ankara si Osman Kavala n'est pas rapidement libéré.

Le mois dernier, les procureurs ont réclamé sa condamnation pour «tentative de renversement» du gouvernement - soit une peine de prison à vie sans possibilité de libération anticipée.

Les avocats d'Osman Kavala ont indiqué que ce dernier comparaîtrait par vidéo depuis sa cellule de la prison de Silivri, en lisière d'Istanbul, et que l'audience pourrait se poursuivre lundi.

M. Kavala sera jugé en même temps que 16 autres accusés pour les manifestations de 2013. Neuf d'entre eux se trouvent cependant à l'étranger.

Les militants des droits humains espèrent encore une libération qui enverrait un signal positif, alors que la Turquie essaie de faciliter les pourparlers entre l'Ukraine et la Russie.

«Osman Kavala est l'un des plus éminents prisonniers de Turquie, mais l'attention qui lui est portée ne l'a pas empêché de subir de graves injustices aux mains du système», relève Guney Yildiz, d'Amnesty International en Turquie.

«Sa libération sans condition marquerait une dépolitisation du système judiciaire en Turquie», juge-t-il.

L'association basée à Londres ARTICLE 19 appelle aussi la Turquie à mettre fin au «harcèlement judiciaire» d'Osman Kavala et de ses co-accusés.

Mais M. Erdogan s'était raidi face aux condamnations internationales.

L'affaire Kavala avait déclenché à l'automne une crise diplomatique entre Ankara et une dizaine d'ambassadeurs occidentaux, dont celui des États-Unis, qui avaient été menacés d'expulsion par le président turc pour avoir réclamé sa libération.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.