Le secteur du luxe continue sa croissance malgré l'actualité

Des sacs à main Hermes Luxury estimés entre 20 000 et 26 000 dollars exposés lors d'un aperçu presse avant la vente aux enchères Christie's Luxury Week, à New York, le 3 décembre 2021. (Kena Betancur / AFP)
Des sacs à main Hermes Luxury estimés entre 20 000 et 26 000 dollars exposés lors d'un aperçu presse avant la vente aux enchères Christie's Luxury Week, à New York, le 3 décembre 2021. (Kena Betancur / AFP)
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Publié le Vendredi 22 avril 2022

Le secteur du luxe continue sa croissance malgré l'actualité

  • En mars, les grands groupes mondiaux de luxe ont annoncé fermer temporairement leurs magasins en Russie mais tous s'accordent pour dire que cela a peu d'incidence sur leur chiffre d'affaires
  • La guerre en Ukraine a débouché sur une baisse de l’euro qui «n’est pas défavorable au secteur, largement exportateur»

PARIS : Guerre en Ukraine, inflation, confinements en Chine: l'actualité ne semble pas avoir infléchi les résultats du secteur du luxe dont les ventes continuent de progresser au premier trimestre 2022 après une excellente année 2021.

LVMH, numéro un mondial du luxe, a réalisé au premier trimestre 18 milliards d'euros de ventes, soit 29% de plus qu'à la même période de l'année précédente. Hermès a réalisé 2,76 milliards d'euros de chiffre d'affaires (+33%), Kering 4,96 milliards d'euros (+27%) et L'Oréal, tiré par sa division Luxe, franchit les 9 milliards (+19%). Patrizio Bertelli, PDG de Prada, dont l'exercice est décalé, a également déclaré début mars que «les premiers mois de 2022 ont été très prometteurs».

«Sur le trimestre avant fin février, il n’y avait pas la guerre en Ukraine et les confinements plus massifs en Chine (liés à la pandémie de Covid-19) ne sont apparus que depuis début mars», souligne Arnaud Cadart, gérant de portefeuille chez Flornoy.

«Le premier trimestre est bon, début avril est dans la même veine... après, ce que cela va donner dépend de beaucoup de choses, au niveau de la conjoncture sanitaire en Chine et au niveau de la conjoncture géopolitique en Europe. On peut dire +so far, so good+ (jusqu'ici tout va bien, NDLR)», a déclaré le PDG de LVMH Bernard Arnault à la presse en marge de son assemblée générale.

En mars, les grands groupes mondiaux de luxe ont annoncé fermer temporairement leurs magasins en Russie mais tous s'accordent pour dire que cela a peu d'incidence sur leur chiffre d'affaires.

«L'impact n'est pas significatif pour le groupe», selon Éric du Halgouët, directeur général finances chez Hermès, «les ventes en Russie représentent moins de 1% des ventes du groupe» qui possède trois magasins à Moscou.

Chez Kering, même ligne: «On a une exposition extrêmement limitée, inférieure à 1%», indique le directeur financier Jean-Marc Duplaix.

- «Du vent dans le dos» -

Et si 1% du chiffre d'affaires de groupes gagnant plusieurs milliards d'euros n'est pas négligeable, le manque à gagner est compensé par les marchés européens et américains en forte progression.

«L'élan sur des marchés clés tels que l'Amérique du Nord, l'Europe et le Japon se poursuit, tandis que la Chine a été assez favorable jusqu'à fin février», confirme RBC dans une note début avril.

«Aujourd’hui le monde entier est acheteur de produits de luxe et cela continue avec une clientèle toujours plus jeune, ce qui est un atout incroyable pour ce secteur», qui «a du vent dans le dos», confirme Arnaud Cadart.

UBS a mené une enquête en Chine, aux Etats-Unis et en Europe de novembre à février qui montre que «malgré l'incertitude persistante suscitée par les tensions géopolitiques, les pressions inflationnistes et pics récurrents de Covid, la consommation mondiale de luxe est restée résiliente».

«Néanmoins, depuis que l'enquête a été menée, le contexte géopolitique de plus en plus complexe et les verrouillages sélectifs en Chine» augmentent les risques, nuance UBS.

«La Chine, ce n'est pas une question de demande, la demande est là. Mais c'est une question d'évolution des restrictions sanitaires actuelles», selon Bernard Arnault.

«Nous pouvons être touchés à court terme mais nous ne sommes pas inquiets sur le long terme», avait expliqué Jean-Jacques Guiony, directeur financier de LVMH, lors d'une visioconférence. De l'expérience de 2020, le groupe a retenu qu'une fois que les restrictions sanitaires sont levées, la clientèle est de retour exactement comme avant le confinement.

Quant à l'inflation, si les groupes estiment «trop tôt» pour en évaluer les conséquences, Arnaud Cadart rappelle que le secteur «peut passer 3 à 5% de hausse de prix, ça ne fait pas peur à la clientèle».

En outre, la guerre en Ukraine a débouché sur une baisse de l’euro qui «n’est pas défavorable au secteur, largement exportateur». «Trois quarts de la planète a gagné du pouvoir d’achat en euros depuis deux mois. 80% de ce que vendent les groupes de luxe est en dehors de la zone euro, alors que le coût de production est en euros», souligne-t-il.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".