L’objectif zéro émission nette du CCG devrait stimuler les obligations et les prêts liés au développement durable

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Publié le Vendredi 22 avril 2022

L’objectif zéro émission nette du CCG devrait stimuler les obligations et les prêts liés au développement durable

  • Le financement vert, une tentative pour intégrer la durabilité dans un secteur bancaire traditionnel, a fait une importante percée dans le secteur privé
  • Dans sa situation actuelle, le secteur du financement vert du Conseil de coopération du Golfe a fait des progrès significatifs au sein du secteur public

DUBAÏ: Le financement vert, une tentative pour intégrer la durabilité dans un secteur bancaire traditionnel, a fait une importante percée dans le secteur privé – une première dans les pays du Golfe. Le géant de la vente au détail Landmark Group devient ainsi la première entreprise privée des Émirats arabes unis (EAU) à signer un prêt lié au développement durable avec Standard Chartered.

Le prêt est considéré comme un engagement à favoriser un financement vert durable pour la majorité des activités de l’entreprise.

«Dans la région, nous disposons d’une équipe sur le terrain. Elle est à la pointe du financement vert et a structuré le tout premier prêt du genre dans la région Mena depuis 2018 pour DP World», explique Rola Abou Manneh, la PDG de Standard Chartered Bank, dans un entretien accordé à Arab News.

«Ces solutions de financement durable permettent aux entreprises de mettre en avant leurs critères environnementaux, sociaux et de gouvernance [ESG] auprès de leurs parties prenantes. Elles pourraient également puiser dans de nouvelles réserves de liquidités et contribuer à sécuriser l’accès au marché à long terme, au moment où les critères ESG et le climat sont de plus en plus intégrés dans les marchés financiers», ajoute-t-elle. L’accord est important dans la mesure où il témoigne de l’intérêt du secteur privé pour des pratiques plus vertes dans le secteur financier traditionnel.

Dans sa situation actuelle, le secteur du financement vert du Conseil de coopération du Golfe (CCG) a fait des progrès significatifs au sein du secteur public.

Selon des données récentes publiées par Bloomberg, l’émission de titres de créance verts liés au développement durable dans la région Mena a atteint 6,4 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro) au premier semestre de 2021, soit une augmentation de 37% par rapport aux 4,7 milliards de dollars de 2020. «Par conséquent, vous pouvez imaginer l’ampleur de l’implication du secteur privé», souligne Jelena Janjusevic, professeure agrégée, responsable académique de la comptabilité, de l’économie, des finances et de la formation des cadres à l’université Heriot-Watt de Dubaï. «Il s’agit certes d’une étape importante pour la région Mena.»

Projets renouvelables

Elle souligne que le Royaume a fait des progrès considérables dans l’acquisition de projets d’énergies renouvelables dans le cadre de son projet Vision 2030, au moyen duquel les sources renouvelables devraient représenter 50% de la production d’énergie de l’Arabie saoudite d’ici à 2050. Ces dernières années, la participation du secteur privé a été fortement encouragée au sein du Royaume.

L’année dernière, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a annoncé un nouveau programme qui vise à renforcer le partenariat avec le secteur privé.

Cela fait partie de la stratégie de diversification économique du pays qui vise à investir 5 000 milliards de riyals saoudiens (soit 1 300 milliards de dollars) d’ici à 2030 dans ce programme.

«En les combinant au programme des énergies renouvelables du Royaume, les potentiels investissements du secteur privé dans le financement vert contribueront sans aucun doute à un boom du financement vert», se félicite-t-elle.

Vision positive

Une étude récente de Bloomberg montre que le marché syndiqué de la région pour les obligations et les prêts verts en lien avec le développement durable continuera de croître, les émissions totales ayant atteint 18,64 milliards de dollars en 2021, contre 4,5 milliards de dollars en 2020.

«Bien que le marché ne représente qu’un faible pourcentage des volumes internationaux, il n’y a aucun doute que la région Mena a largement dépassé la croissance par rapport à 2021», précise-t-elle.

Financement durable

«Le marché du financement durable a explosé à l’échelle mondiale au cours des dernières années. Un certain nombre d’accords historiques – des premières mondiales – ont vu le jour dans la région», poursuit-elle. «Avec l’engagement qu’ont pris récemment plusieurs gouvernements régionaux [Arabie saoudite, EAU et Bahreïn] pour atteindre l’objectif zéro émission nette, nous nous attendons à ce que les entreprises de la région se concentrent davantage sur les critères ESG et sur la manière dont elles pourraient atteindre ce but. Le financement durable est un outil clé pour mener à bien leurs objectifs et nous nous attendons à voir une croissance continue dans ce domaine.»

Le retard dans la mise en place du cadre réglementaire et institutionnel requis pour les projets de financement vert est l’une des principales raisons de sa lente progression dans la région.

Cependant, nous assistons actuellement à des changements à ce niveau. L’une des raisons de l’essor de l’émission totale de prêts liés au développement durable en 2021 est l’implication accrue des banques, notamment la Banque de Riyad, la Banque nationale du Koweït et la Banque nationale du Qatar.

«La mise en œuvre de cadres de financement durable et d’infrastructures nécessaires au financement par emprunt des critères ESG est la première étape qui devrait être entreprise pour que le financement  vert puisse prospérer», dit Jelena Janjusevic. «Bien que le financement vert n’en soit toujours qu’à ses débuts dans la région, les initiatives continues et la participation du secteur privé généreront certes des résultats exceptionnels dans un avenir proche», conclut-elle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.