Climat : les actionnaires des grands groupes favorables à l’environnement

Marche d’activistes verts du groupe Extinction Rebellion vers les bureaux de la Shell au centre de Londres le 8 septembre (Niklas Hall’en / AFP)
Marche d’activistes verts du groupe Extinction Rebellion vers les bureaux de la Shell au centre de Londres le 8 septembre (Niklas Hall’en / AFP)
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Publié le Vendredi 16 octobre 2020

Climat : les actionnaires des grands groupes favorables à l’environnement

  • Les actionnaires sont toujours plus nombreux en assemblée générale à soutenir des résolutions favorables à l'environnement
  • Entre conscience écologique tardive, volonté de redorer leur image et craintes pour l'avenir de leurs portefeuilles financiers, une proportion grandissante d'investisseurs s'engage davantage

PARIS : Les cordons de la Bourse verdiraient-ils ? Les actionnaires sont toujours plus nombreux en assemblée générale à soutenir des résolutions favorables à l'environnement, augmentant la pression sur les entreprises, même si ces votes sont loin d'être majoritaires.

"Ce n'est pas une tendance toujours continue mais on observe nettement une montée en puissance" de la participation des grands gérants d'actifs aux votes pro-climat, affirme à Matt Scott, de l'organisation Proxy Insight, à Londres.

Selon les chiffres de cette société qui surveille le vote des actionnaires sur les résolutions liées à l'environnement lors des AG, 118 ont été présentées dans le monde entre juillet 2019 et juin 2020, soutenues par 19,4% des investisseurs, contre 89 résolutions et un taux moyen de soutien de 16,6% une année plus tôt.

Parmi elles, figurent des résolutions visant à mettre en conformité les actions de lobbying avec les questions climatiques ou à réduire les émissions carbone.

"Les gérants d'actifs jouent un rôle de plus en plus important" dans cette bataille, souligne Mark van Baal, fondateur de Follow This, une organisation militante néerlandaise.

Sa stratégie pour faire changer les mentalités est d'acheter des actions d'entreprises pétrolières pour ensuite voter en assemblée générale et tenter de convaincre les autres actionnaires d'en faire autant.  

 

"Voter ou vendre"

"La seule manière pour peser est de voter ou de vendre. Le reste n'est que palabre", martèle-t-il.

A son tableau de chasse, les majors pétrolières Shell, BP, Equinor, et Total. Certaines résolutions ont été soutenues par une proportion croissante d'investisseurs privés brassant des dizaines de milliards de dollars.

Passée inaperçue en mai en raison du Covid, une résolution soutenue par la Banque Postale AM, Crédit Mutuel ou Meeschaert visant à renforcer la contribution du groupe à l'atteinte de l'objectif de l'Accord de Paris de réduire le réchauffement climatique a recueilli 16,8% de votes.

"C'est efficace. Pas parce que nous obtenons une majorité mais car une minorité croissante soutient ces initiatives", argumente-t-il.

D'autres résolutions marquantes liées à l'Accord de Paris ont été soumises cette année au sein de la banque britannique Barclays, et de la japonaise Mizuho.

Entre conscience écologique tardive, volonté de redorer leur image et craintes pour l'avenir de leurs portefeuilles financiers, une proportion grandissante d'investisseurs s'engage davantage.

"Si vous allez voir ces gens autour d'une tasse de café dans un endroit très chic en disant qu'il faut que cela bouge, il ne se passe rien", confie Jean-Philippe Desmartin, responsable de l'investissement responsable chez Edmond de Rothschild AM, en référence aux groupes pétroliers.

"On a un dialogue continu, mais on veut, pour que cela avance, que cela passe aussi par des dynamiques plus fortes" ajoute le gérant.

D'autant que les conséquences dramatiques du Covid-19 sur l'économie ont rappelé l'urgence de la situation.

"On est beaucoup plus vulnérables aux risques (de catastrophes, ndlr) qu'on ne le croyait", souligne Helena Vines Fiestas, Responsable Stewardship & Policy de BNP Paribas AM, estimant que l'impact observé du Covid-19 laisse présager pire "par rapport au climat".

 

Blackrock, mauvais élève

Tous les investisseurs ne jouent toutefois pas la même partition.

Souvent cité comme mauvais élève, le plus grand gérant d'actifs au monde avec 7.800 milliards de dollars, Blackrock, est accusé d'avoir régressé dans sa politique de vote, quelques mois seulement après un plaidoyer remarqué de son patron Larry Fink sur le climat.

Seulement 13% de résolutions pro-environnement ont été soutenues par le groupe cette année, contre 20% en 2019, selon Proxy Insight.

Le géant financier a récemment affirmé à l'AFP tenir compte dans ses choix de vote de l'importance de la bonne gouvernance de l'entreprise, et avoir déjà en place des programmes sur le climat.

"Beaucoup d'investisseurs, comme beaucoup de parents, confondent une bonne relation avec le fait de toujours céder", critique cependant Mark van Baal.

L'exemple Blackrock met en lumière une autre tendance, le fait que les gérants d'actifs européens s'engagent davantage que leurs concurrents américains. Un phénomène dont s'inquiète l'ONG britannique ShareAction, notant dans une étude fin 2019 que les vingt plus grands acteurs américains contrôlent environ 35% des actifs sous gestion dans le monde.

En Europe, "la pression réglementaire est beaucoup plus importante qu'aux Etats-Unis, où la pression vient avant tout de la population", décrypte Marie Sybille Connan, senior analyste ESG pour Allianz Global Investors. (AFP)

 


Le pavillon France à Dubaï : 56 entreprises au service de l’innovation alimentaire

Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
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  • 56 entreprises françaises ont exposé à Dubaï lors du Gulfood Manufacturing 2025, mettant en avant des solutions durables, connectées et performantes pour l’industrie agroalimentaire régionale
  • L’événement a confirmé le rôle de la France comme partenaire clé des Émirats arabes unis et du Golfe dans la construction d’une industrie alimentaire plus innovante et respectueuse de l’environnement

DUBAÏ: Le Gulfood Manufacturing 2025, qui s’est tenu du 4 au 6 novembre au Dubai World Trade Centre, a une nouvelle fois confirmé le dynamisme et le savoir-faire français dans le secteur agroalimentaire.

Durant trois jours, 56 entreprises françaises ont exposé leurs innovations au sein du pavillon France, coordonnés par Business France, pour répondre aux besoins d’une industrie régionale en pleine mutation.

Réparties entre le Sheikh Saeed Hall 1 pour les 35 fabricants d’équipements et d’emballages et le Sheikh Rashid Hall pour les 21 spécialistes des ingrédients, les entreprises françaises ont présenté un large éventail de solutions durables et performantes destinées aux marchés des Émirats arabes unis et du Golfe.

L'innovation au cœur des priorités du salon

Alignée sur les grandes thématiques du salon — approvisionnement durable, automatisation, digitalisation et sécurité alimentaire nouvelle génération — la participation française a mis en lumière une offre variée : protéines végétales et ingrédients reformulés, emballages écologiques soutenant les ambitions de durabilité et de neutralité carbone des Émirats, équipements intelligents et robotisés pour optimiser l’efficacité industrielle et technologies de traçabilité et d’hygiène avancée garantissant les standards internationaux les plus stricts.

Selon Axel Baroux, Directeur de Business France Proche et Moyen-Orient, « La force du pavillon français a été de réunir, sous une même bannière, des acteurs capables d’offrir des solutions intégrées, de la formulation des ingrédients à la ligne de production. C’est cette synergie qui fait de la France un partenaire privilégié pour les industries agroalimentaires du futur. »

Des solutions françaises pour accompagner la croissance régionale

Avec un secteur en croissance annuelle de 6,9 % entre 2022 et 2028, l’industrie agroalimentaire des Émirats arabes unis connaît une transformation rapide.

Les entreprises françaises ont su répondre à ces attentes en proposant des solutions sur mesure adaptées aux priorités locales : sécurité alimentaire, efficacité industrielle et développement durable.

Le pavillon français a offert une vitrine représentative d’une industrie qui allie innovation, durabilité et performance, au service des ambitions alimentaires et environnementales de la région.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.