Bagadad redécouvre ses artistes, parmi lesquels Naziha Salim

Naziha Salim fut non seulement peintre, mais également professeure et l'une des artistes les plus influentes de la scène artistique moderne irakienne (Photo, Twitter).
Naziha Salim fut non seulement peintre, mais également professeure et l'une des artistes les plus influentes de la scène artistique moderne irakienne (Photo, Twitter).
Short Url
Publié le Vendredi 29 septembre 2023

Bagadad redécouvre ses artistes, parmi lesquels Naziha Salim

  • L’exposition des œuvres des pionniers de l'art moderne irakien au ministère de la Culture, à Bagdad, a été rendue possible grâce à la restitution et à la restauration de ces œuvres deux décennies après avoir été pillées
  • Le travail de Naziha Salim dépeint les femmes rurales irakiennes et la vie paysanne à travers des coups de pinceau audacieux et des couleurs vives

BEYROUTH : A l’heure où, à Bagdad, les amateurs redécouvrent à l’occasion d’une exposition au ministère de la Culture les pionniers de l'art moderne irakien, le moteur de recherche Google rend hommage à l’artiste, éducatrice et auteure Naziha Salim. A travers un « doodle », ces dessins quotidiens de la page d’ouverture qui attirent l’attention sur un fait ou un personnage marquant à travers le monde, Google a publié le 23 avril une combinaison de deux illustrations : l’une montre Naziha Salim tenant un pinceau et l’autre une de ses œuvres emblématiques, toujours concentrées sur les femmes rurales irakiennes.

Le travail de Naziha Salim dépeint les paysannes irakiennes et la vie rurale à travers des coups de pinceau audacieux et des couleurs vives. Ses œuvres sont exposées au musée d'art de Sharjah et aux archives d'art moderne irakiennes, et l’on peut être témoin de la magie qu'elle a créée à partir de pinceaux dégoulinants et de toiles à rebords. Le 23 avril 2020, Naziha Salim a été mise à l'honneur par la Barjeel Art Foundation dans sa collection d'artistes féminines, d'où le choix de cette date par Google, en 2022, pour la célébrer à nouveau.

Née dans une famille d'artistes irakiens en Turquie en 1927, Naziha Salim fut non seulement peintre, mais également professeure et l'une des artistes les plus influentes de la scène artistique moderne irakienne.

Elle étudie la peinture à l'Institut des Beaux-Arts de Bagdad et obtient son diplôme avec les honneurs. En raison de son travail acharné et de sa passion pour l'art, elle est la première femme irakienne à obtenir la bourse qui lui permettra de poursuivre ses études à Paris, à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. À la fin de ses études, elle passe plusieurs années à l'étranger où elle s’immerge dans le monde des arts.

En 2003, Naziha Salim est victime d’un accident vasculaire cérébral à la suite duquel elle est hospitalisée pendant quelques années. Elle décèdera à Bagdad à l'âge de 81 ans.

Parmi ses peintures les plus remarquables figurent «Dancers», dont la date reste inconnue, «One Night's Dream», datant de 1978, et «The Martyr’s Wife», aujourd’hui jointe à la collection Barjeel.

Pillées et saccagées

L’exposition des œuvres des pionniers de l'art moderne irakien au ministère de la Culture, à Bagdad, a été rendue possible grâce à la restitution et à la restauration de ces œuvres deux décennies après avoir été pillées.

Certaines de ces œuvres, de Jawad Salim ou Faeq Hassan notamment, avaient disparu en 2003 avec des milliers de pièces volées dans des musées et institutions irakiennes qui ont été pillés et saccagés dans le chaos ayant suivi l'invasion américaine qui renversa Saddam Hussein.

Retrouvées en Suisse, aux États-Unis, au Qatar ou encore en Jordanie, sculptures et peintures datant des années 1940, 1950 ou 1960 sont exposées depuis fin mars dans la vaste salle du ministère de la Culture.

"Ces œuvres font partie de l'histoire de l'art moderne en Irak. Elles ont été réalisées par les maîtres et les pionniers des arts plastiques du pays", s'enthousiasme Fakher Mohamed, haut responsable du ministère.

L'invasion de 2003 a sèchement mis fin au foisonnement artistique qui caractérisait l'Irak d'avant-guerre et en particulier Bagdad, ville de poètes, de peintres et d'artistes de tout poil.

La descente aux enfers de la guerre civile des années 2006-2008, puis l'occupation d'une partie de l'Irak par les jihadistes du groupe Etat islamique entre 2014 et 2017 lui ont donné le coup de grâce.

Des réseaux criminels organisés s'étaient ensuite chargés d'écouler les pièces volées hors d'Irak. Sur les 7 000 pièces volées en 2003, quelque 2 300 ont été restituées à l'Irak, confie l'artiste Lamiaa al-Jawari, la commissaire de l'exposition qui souhaite parvenir un jour à "montrer aux visiteurs tout ce patrimoine artistique".

"Des œuvres inestimables", s'émeut celle qui a rallié en 2004 un comité formé à l'initiative des artistes pour retrouver ces trésors du patrimoine.

«Les dernières restitutions ont eu lieu en 2021 et les autorités coordonnent leurs actions avec Interpol pour retrouver les œuvres manquantes,» affirme al-Jawari. (avec AFP)


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

Short Url
  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Short Url
  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
(SPA)
Short Url
  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com