En Direct : La France aux urnes pour un choix historique

Affiches de campagne d'Emmanuel Macron et deMarine Le Pen à Eguisheim, dans l'est de la France, le 21 avril 2022 (Photo, AFP ).
Affiches de campagne d'Emmanuel Macron et deMarine Le Pen à Eguisheim, dans l'est de la France, le 21 avril 2022 (Photo, AFP ).
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Publié le Lundi 25 avril 2022

En Direct : La France aux urnes pour un choix historique

  • Emmanuel Macron a été réélu dimanche à la présidence de la République avec 58,55% des voix face à Marine Le Pen (41,45%)
  • Les programmes des deux candidats sont à l'opposée et proposent une vision radicalement différente sur l'Europe

PARIS: Les Français votent dimanche pour élire leur prochain président et choisir, comme en 2017, entre deux France et deux visions du monde: d'un côté Emmanuel Macron, président sortant donné favori, et de l'autre Marine Le Pen, dirigeante d'extrême droite qui n'a jamais paru si proche des portes du pouvoir.

La participation au second tour de l'élection présidentielle s'élève en métropole à 63,23% à 17h, en baisse de plus de deux points par rapport à 2017 (65,30%), lors du même duel entre M. Macron et Mme Le Pen, a annoncé le ministère français de l'Intérieur.

Ce chiffre marque également un recul de près de deux points par rapport au premier tour (65,00%) le 10 avril.

Les bureaux de vote – 48,7 millions d’électeurs sont appelés aux urnes – doivent fermer à 19h et à 20h dans les grandes villes.

Emmanuel Macron a été réélu dimanche à la présidence de la République avec 58,55% des voix face à Marine Le Pen (41,45%) selon les résultats définitifs.

En Direct

01h42 - Ce direct est maintenant terminé. Merci à tous de l'avoir suivi sur Arab News en français.

01h41 - Le ministère de l'Intérieur dévoile les résultats définitifs du second tour. Emmanuel Macron l'emporte avec 58,55% des suffrages exprimés avec plus de 18,7 millions de voix. Marine Le Pen, elle, a obtenu près de 13,3 millions de voix, soit 41,45% des suffrages exprimés.

Quant à l'abstention, celle-ci s'établit à 28,01% – le plus haut niveau depuis 1969.

01h18 - Voici les résultats partiels à 00h45:

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00h28 - Carte de France représentant les candidats arrivés en tête par département au second tour de l'élection présidentielle 2022, selon des résultats partiels lundi à 00h00:

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00h20 - Le président ukrainien Volodymyr Zelensky félicite à son tour Emmanuel Macron:

 

00h08 - La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, exprime ses «chaleureuses félicitations» à Emmanuel Macron:

00h00 - Christophe Castaner, Président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, félicite Emmanuel Macron pour sa victoire:

22h37 - Emmanuel Macron quitte le Champ de Mars, sous les applaudissements et les cris de joie de ses partisans.

22h22 - Emmanuel Macron prend un bain de foule au Champ de Mars et salut ses partisans.

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Emmanuel Macron célèbre après sa victoire à l'élection présidentielle française, au Champ de Mars à Paris, le 24 avril 2022. (Photo, AFP)

21h57 - Emmanuel Macron a affirmé que "la colère et les désaccords" qui ont conduit à voter pour le projet de l'extrême droite "doivent trouver une réponse", lors d'une allocution prononcée devant ses partisans depuis le Champ de Mars à Paris. "Je sais que pour nombre de nos compatriotes, qui ont choisi aujourd'hui l'extrême droite, la colère et les désaccords, qui les ont conduits à voter pour ce projet, doivent aussi trouver une réponse. Ce sera ma responsabilité et celle de ceux qui m'entourent", a-t-il déclaré.

21h55 - Emmanuel Macron a promis une "méthode refondée" pour gouverner la France, assurant que "nul se sera laissé au bord du chemin". "Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s'achève", a-t-il assuré, appelant à être "bienveillants et respectueux" dans un pays "pétri de tant de doutes, tant de divisions".

21h50 - Demandant à ses partisans de ne pas huer son adversaire du deuxième tour de la présidentielle, Marine Le Pen, M. Macron, lors de son discours au le Champ de Mars, a déclaré: "Non, ne sifflez personne. Depuis le début je vous ai demandé de ne jamais siffler. Parce que dès à présent je ne suis plus le candidat d'un camp mais le président de tous".

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Emmanuel Macron célèbre après sa victoire à l'élection présidentielle française, au Champ de Mars à Paris, le 24 avril 2022. (Photo,AFP)

21h46 - Emmanuel Macron a remercié les électeurs ayant voté pour lui "non pour soutenir" ses idées "mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite", ajoutant qu'il avait "conscience que ce vote (l)'oblige pour les années à venir", lors d'une allocution prononcée devant ses partisans depuis le Champ de Mars à Paris. "Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l'extrême-droite. Et je veux ici les remercier et leur dire que j'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir", a déclaré le président réélu, arrivé sur le Champ de Mars entouré d'enfants et de son épouse, Brigitte Macron, sur fond d'Ode à la joie de la 9e symphonie de Beethoven, l'hymne européen

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Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron arrivent après sa victoire à l'élection présidentielle française, au Champ de Mars à Paris, le 24 avril 2022. (Photo, AFP)

21h30 - Emmanuel Macron vient d'arriver au Champ de Mars et prononcera un discours dans les minutes à suivre 

21h16 - Le chancelier allemand Olaf Scholz a félicité dimanche Emmanuel Macron pour sa victoire à la présidentielle française, estimant que ses électeurs ont envoyé «un signal fort en faveur de l'Europe». «Félicitations», a tweeté le dirigeant social-démocrate en français, avant de poursuivre en allemand : "Félicitations, cher président @EmmanuelMacron. Tes électeurs ont envoyé aujourd'hui un signal fort en faveur de l'Europe. Je me réjouis que nous poursuivions notre bonne collaboration !»

21h00 - Le cortège du président réélu, Emmanuel Macron, se dirige vers le Champ de Mars

20h50 - L'ancien candidat Reconquête à la présidentielle, Eric Zemmour, a appelé «le bloc national à s'unir et se rassembler» pour les législatives, et a fait part de sa «déception» après la réélection d'Emmanuel Macron. «C'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen», avait-il auparavant attaqué, en référence aux candidatures malheureuses successives de Jean-Marie Le Pen et de sa fille Marine.

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Eric Zemmour prononce un discours après l'annonce de l'élection présidentielle française à Paris le 24 avril 2022. (Photo, AFP)

20h47 - Le Premier ministre britannique Boris Johnson a félicité Emmanuel Macron pour sa victoire à la présidentielle française, se disant «heureux de continuer à travailler» avec lui et affirmant que la France est l'un des alliés «les plus proches» du Royaume-Uni. «Félicitations à @EmmanuelMacron pour votre réélection à la Présidence de la République Française. La France est l'un de nos alliés les plus proches et les plus importants. Je suis heureux de continuer à travailler ensemble sur les sujets-clés pour nos deux pays et pour le monde», a déclaré dimanche le dirigeant conservateur dans un tweet en français.

20h36 - Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a estimé dimanche que la victoire d'Emmanuel Macron à la présidentielle française représentait «une magnifique nouvelle pour toute l'Europe». «La victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle française est une magnifique nouvelle pour toute l'Europe», a réagi M. Draghi dans un communiqué officiel.

20h35 - Emmanuel Macron est «le plus mal élu des présidents de la Vème République», mais la défaite de Marine Le Pen «est une très bonne nouvelle pour l'unité de notre peuple», a estimé dimanche l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon. «Madame Le Pen et Monsieur Macron ont à peine plus du tiers des électeurs inscrits», a souligné M. Mélenchon. Concernant la candidate de l'extrême droite, il a souligné que «la France a refusé clairement de lui confier la présidence et «c'est une très bonne nouvelle pour l'unité de notre peuple».

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20h21 - La candidate battue au second tour de l'élection présidentielle avec environ 42% des suffrages, Marine Le Pen, a estimé que son score était «une éclatante victoire». «Le résultat représente en lui-même une éclatante victoire», a-t-elle déclaré depuis son QG électoral, ajoutant: «Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français (...) Je mènerai cette bataille».

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Marine Le Pen prononce un discours au Pavillon d'Armenonville à Paris le 24 avril 2022 après l'annonce des premières projections par les sociétés de sondage des résultats du second tour de l'élection présidentielle française. (Photo, AFP)

20h10 - Les partisans d'Emmanuel Macron sont aux anges

20h00 - Emmanuel Macron a été réélu dimanche à la présidence de la République avec 57,6 à 58,5% des voix face à Marine Le Pen (41,5-42,4%) selon les premières estimations.

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Les partisans réagissent après la victoire du président français et candidat du parti La République en marche (LREM) à la réélection Emmanuel Macron à l'élection présidentielle française, au Champ de Mars, à Paris, le 24 avril 2022. (Photo, AFP)

19h40- Pour ce soutien de Marine Le Pen, cette soirée sera l'apogée de plusieurs mois de campagne

19h28: Pour ces soutiens d'Emmanuel Macron, l'espoir de voir le président-candidat reconduit à l'Élysée est grand mais, il faut faire preuve d'humilité avant l'annonce des résultats.

19h24: Selon La Libre Belgique, Emmanuel Macron arriverait en tête du second tour des élections présidentielles, avec un pourcentage compris entre 55 et 58 %.

 

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19h02: Le premiers bureaux de vote ont fermé ou commencent à fermer leur porte. Seuls les bureaux des grandes villes sont encore ouverts pour une heure. Certains électeurs ont donc jusqu'à 20 heures pour aller voter au second tour de l'élection présidentielle.

18h53: Attroupement des invités à la soirée électorale de Marine Le Pen au pavillon d'Armenonville.

18h45: Les journalistes doivent passer par une impressionnante file d'attente afin d'accéder au Champ de Mars. Plus de 1200 accréditations ont été accordées dont la moitié représente la presse étrangère de tous les continents.

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Impressionnante couverture médiatique au Champ-de-Mars (Source, Hakima Bedouani)

18h42: Marine Le Pen quitte son QG de campagne situé à Porte de Saint-Cloud à Paris.

18h32 - Emmanuel Macron, est arrivé à l'Élysée pour suivre les résultats, une heure et demie avant le verdict.

18h30 - Les préparatifs vont bon train au Champs de Mars. Emmanuel Macron devra s’y exprimer juste après les annonces des résultats du scrutin.

17h15 - Abstention de 28% au 2nd tour, supérieure de 2,6 points à 2017, selon les estimations.

Jamais une abstention aussi forte n'a été enregistrée à un second tour d'une présidentielle, à l'exception du record de 1969, quand les électeurs de gauche avaient, à l'appel du candidat communiste éliminé au 1er tour, massivement refusé de choisir entre "bonnet blanc et blanc bonnet" (Georges Pompidou et Alain Poher).  

Le point sur les départements qui ont le plus et le moins voté à 17h

A 17h, les départements qui ont le plus voté :

  • L'Aveyron (70,51%)
  • La Dordogne (70,15%)
  • Les Landes (69,84%)

A 17h, les départements qui ont le moins voté :

  • La Seine-Saint-Denis (44,96%)
  • La Haute-Corse (49,35%)
  • Le Val-de-Marne (55,2%)

17h00 - La participation au second tour de l'élection présidentielle s'élève à 17h00 en métropole à 63,23%, en baisse de plus de deux points par rapport à 2017 (65,30%), à l'occasion du même duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Ce chiffre marque également un recul de près de deux points par rapport au premier tour du scrutin (65,00%) le 10 avril.

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Niveau de la participation au second tour à l'élection présidentielle française à 12h et à 17h et comparatif avec 2017

16h15 - Le verdict du second tour de l'élection présidentielle sera annoncé à 20h, avec des estimations. Mais aucun résultat, même partiel, ni aucune estimation ou sondage ne peuvent être diffusés avant la fermeture du dernier bureau de vote.

15h45 - Il y a près de 49 millions d'électeurs inscrits en France, mais les analystes avertissent que le taux de participation aujourd'hui pourrait être bien inférieur à celui des années précédentes et à celui du premier tour, avec une personne sur quatre s'abstenant de voter.

15h15 - Les premiers chiffres des Outre-mer indiquent une victoire massive de Le Pen en Guadeloupe (69,6% contre 30,4% pour Macron), en Martinique (60,9% contre 39,1%) et en Guyane (60,7% contre 39,3%).

15h00 - Les bureaux de vote ont ouvert dans toute la France à 8 heures locales et fermeront à 19 heures, mais certains bureaux du centre-ville seront autorisés à rester ouverts pendant une heure supplémentaire.

Le taux de participation à midi, heure locale, était légèrement supérieur à 26 %, ce qui était inférieur à celui de la même période lors des élections de 2017.

Un choix historique

Les Français sont devant un choix historique: reconduire le président sortant ou élire une femme, ce qui serait une première et propulserait dans le même temps l'extrême droite à la tête du pays. Cette option constituerait une déflagration qui résonnerait bien au-delà des frontières du pays, comparable au Brexit britannique et à l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis en 2016.

Une réélection de M. Macron, 44 ans, candidat du parti La République en marche (LREM), représenterait la continuité, même si le président candidat a promis de se renouveler en profondeur, affirmant vouloir placer l'écologie au coeur de son deuxième - et dernier - mandat.

Il serait alors le premier président français à être réélu pour un second mandat en 20 ans, depuis Jacques Chirac en 2002.

Ses positions clivantes sur certains sujets, ses sorties maladroites voire méprisantes et son exercice vertical du pouvoir ont heurté une partie des Français, qui l'ont jugé trop déconnecté de leurs réalités quotidiennes et de leurs fins de mois difficiles. 

Il s'est vu très tôt qualifié de "président des riches", notamment après deux décisions de son début de mandat que la gauche n'a jamais acceptées: suppression de l'impôt sur la fortune (ISF) et baisse des aides au logement.

Les violences ayant émaillé les manifestations du mouvement social des "Gilets jaunes" (dont des manifestants éborgnés après des tirs des forces de l'ordre) et le traitement jugé "dégradant" par plusieurs ONG internationales et nationales des migrants (afghans, syriens, soudanais...) sur le sol français notamment à Calais (nord) lui ont définitivement aliéné une partie de la gauche, dont il est pourtant issu. 

«Vote par obligation»

Marine Le Pen a glissé son bulletin vers 11H00 dans son fief de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).

M. Macron a voté à la mi-journée en compagnie de son épouse au Touquet (nord) où le couple possède une résidence secondaire. 

Arrivé en troisième position du 1er tour avec près de 22% des voix, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon a voté dans sa circonscription de Marseille vers 10H30, remerciant longuement tous les assesseurs présents dans cette école du IIe arrondissement. 

Mme Le Pen, 53 ans, a quant à elle lissé et adouci son discours, banalisé son image, jusqu'à récuser le qualificatif d'extrême droite. Elle récolte les fruits d'une longue stratégie de "dédiabolisation", même si sur le fond, particulièrement sur l'immigration, son programme n'a pas changé.

L'arrivée de Mme Le Pen aux commandes d'une puissance nucléaire, dotée d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU et force motrice de l'Union européenne, serait un séisme, d'autant qu'il s'inscrirait dans le contexte lourd d'une guerre aux portes de l'Europe.

Devant une école à Rennes (ouest), Bernard Maugier, retraité de 76 ans et habitant dans un quartier sensible de la ville, dit avoir voté "pour éviter une guerre civile". "Faut pas se tromper de personne", lâche-t-il.

À Bersée, localité rurale du Nord d'environ 2.200 habitants, Nicolas Moreau, 44 ans, conseiller municipal, explique que, pour lui, ça a été "un vote par obligation". "C'est pas mes convictions mais il faut faire un choix".

Véronique, qui traverse Bersée à vélo, de retour de Lille où elle a voté, résume: "Entre les deux choix, on essaye de choisir le moins mauvais".

A Dijon (est), Lucien Chameroy, 80 ans, dit n'avoir, lui, eu "absolument aucune hésitation" pour venir voter. "Je pense que les gens ne s'en rendent pas compte: si on ne vote pas et que c'est la rue qui décide, ce seront les minorités qui prendront le pouvoir", dit le retraité.

Résultats des TOM, selon des sources du ministère de l'Intérieur

Selon les résultats obtenus par Arab News en français auprès d'une source autorisée et bien informée au ministère français de l'Intérieur, les votes dans les territoires français d'Outre-mer se présentent comme suit: 

  • Guyane : LE PEN 60,7% (17,6% 1er tour) - MACRON 39,3%
  • Guadeloupe : LE PEN 69,6% (17,92% 1er tour) - MACRON 30,4%
  • Martinique : LE PEN 60,87% (13,42% 1er tour) - MACRON 39,13%
  • Saint Martin : LE PEN 55% (14,9% 1er tour) - MACRON 45%
  • Saint Barth :  LE PEN 60% (22,4% 1er tour) MACRON 40%

Guadeloupe

  • Participation : 47,18 %
  • Votants 149 055
  • Exprimées : 132 335
  • MLP : 69,60 % = 92 106 voix
  • EM : 30,40 % = 40 229 voix

Martinique

Résultats complets

  • Participation : 45,45
  • MLP : 60,87
  • EM : 39,13

Guyane 

  • Participation: 38,89%
  • MLP : 60,70 % = 21 734 voix
  • EM : 39,30 % = 14 073 voix

L'analyse de ces données porte à penser que les nombreux supporters du candidat d'extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon, dans les territoires d'Outre-mer, ont choisi de transférer leurs votes à l'extrême droite incarnée par Marine Le Pen. 

«Deux France»

Les derniers sondages publiés vendredi soir, avant l'entrée en vigueur de la période de réserve électorale, donnent M. Macron favori, au-delà de la marge d'erreur. Mais très loin de son score de 2017 où il avait battu sa rivale par 66,1% des voix contre 33,9%, pour devenir, à 39 ans, le plus jeune président de la Ve République, instaurée en 1958.

Les programmes des deux candidats sont à l'opposé et proposent une vision radicalement différente sur l'Europe, l'économie, le pouvoir d'achat, les relations avec la Russie, les retraites, l'immigration, l'environnement...

Après un quinquennat émaillé de crises, des "Gilets jaunes" au Covid, ce sont deux France qui se font face.

Pour contrer son adversaire, Emmanuel Macron, arrivé en tête au premier tour (27,85%) avec plus de quatre points d'avance, a réactivé le "front républicain" pour faire barrage à l'extrême droite.

La candidate du Rassemblement national, pour sa troisième tentative, a misé sur un autre front, le "Tout sauf Macron". 

Dans l'entre-deux tours, les deux candidats ont courtisé l'électorat du dirigeant de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour le 10 avril avec près de 22% des voix. 

Les électeurs seront de nouveau appelés aux urnes les 12 et 19 juin pour les législatives où le nouveau président cherchera à obtenir la majorité nécessaire pour gouverner.


Casse du Louvre: le 4e membre du commando présenté à la justice

Des policiers français se tiennent à côté d'un monte-meubles utilisé par des cambrioleurs pour pénétrer dans le musée du Louvre, sur le quai François Mitterrand, à Paris, le 19 octobre 2025. (AFP)
Des policiers français se tiennent à côté d'un monte-meubles utilisé par des cambrioleurs pour pénétrer dans le musée du Louvre, sur le quai François Mitterrand, à Paris, le 19 octobre 2025. (AFP)
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  • Le quatrième membre présumé du commando ayant dérobé en octobre des bijoux de la Couronne au Louvre a été interpellé et doit être présenté à la justice
  • Le vol spectaculaire, réalisé en huit minutes, relance la controverse sur la sécurité du Louvre

PARIS: Le quatrième homme présumé du commando qui a dérobé le 19 octobre en plein Paris les bijoux de la Couronne au musée du Louvre doit être présenté jeudi soir à la justice française, a appris l'AFP de sources proches du dossier.

Cet homme, originaire de Seine-Saint-Denis, fait partie des quatre personnes interpellées mardi dans le cadre de cette affaire retentissante.

Il a été arrêté mardi matin sur un chantier à Laval (nord-ouest), selon une source proche du dossier.

Les gardes à vue des trois autres personnes interpellées lors de ce nouveau coup de filet vont être levées, ont ajouté les sources proches du dossier.

Le vol en plein jour - un dimanche matin juste après l'ouverture du Musée du Louvre - a eu un retentissement considérable, y compris au niveau international.

Les bijoux volés, huit joyaux du XIXe siècle considérés comme des trésors nationaux, évalués par le musée du Louvre à 88 millions d'euros, sont toujours introuvables.

Dans leur fuite, les quatre malfaiteurs avaient abandonné la couronne de l'impératrice Eugénie. Cassé, le bijou peut être restauré, selon le musée.

Les malfaiteurs avaient agi, encagoulés, munis d'un monte-charge de déménageurs et armés de disqueuses. Leur casse, retentissant, n'a duré que huit minutes.

Avant les interpellations de mardi, les enquêteurs avaient pu arrêter, en deux coups de filet, trois des quatre membres présumés de l'équipe de cambrioleurs. Mais pas le ou les commanditaires.

Parallèlement à l'enquête judiciaire, la controverse ne faiblit pas sur la sécurité du Louvre.

Selon des informations du journal Le Monde publiées mardi soir, un audit de sûreté faisait état dès 2018 de la "vulnérabilité" que représentait le balcon par lequel sont entrés les cambrioleurs et notait son accès possible à l'aide d'une nacelle, des similitudes troublantes avec le mode opératoire utilisé. La direction actuelle a indiqué au quotidien n'avoir eu ce document en sa possession qu'après le casse.

Confronté à une vétusté alarmante, le Louvre avait fait l'objet en début d'année de l'annonce par le président Emmanuel Macron d'un projet "colossal" pour le désengorger et le moderniser. Le musée a également acté jeudi une augmentation de 45% du prix d'entrée pour ces derniers.


Macron relance le "service national", militaire et volontaire

Le président français Emmanuel Macron (au centre) prononce un discours devant l'armée pour dévoiler un nouveau service militaire national à la base militaire de Varces, dans les Alpes françaises, le 27 novembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (au centre) prononce un discours devant l'armée pour dévoiler un nouveau service militaire national à la base militaire de Varces, dans les Alpes françaises, le 27 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron lance un nouveau service national volontaire de dix mois, entièrement militaire et destiné aux 18-25 ans, pour renforcer les armées face aux menaces stratégiques
  • Le dispositif, présenté comme une réponse aux « besoins des armées », suscite des critiques politiques sur son coût, son calendrier et son orientation

PARIS: "Notre jeunesse a soif d'engagement": Emmanuel Macron a ressuscité jeudi un "service national" de dix mois pour les jeunes majeurs, qui sera "purement militaire" mais volontaire, censé "répondre aux besoins des armées" face aux menaces russes et aux risques accrus de conflit.

"La peur n'évite jamais le danger. La seule façon de l'éviter est de s'y préparer", a déclaré le chef de l’État dans un discours au sein de la 27e Brigade d'Infanterie de Montagne (BIM) de Varces, en Isère, au pied du massif du Vercors enneigé.

Il a aussi prévenu que les volontaires serviront "exclusivement sur le territoire national", après avoir assuré dès mardi qu'il ne s'agit pas "d'envoyer nos jeunes en Ukraine".

Une manière d'essayer de faire taire la polémique politique suscitée par les propos du chef d'état-major des armées, le général Fabien Mandon, qui avait estimé que le pays devait être prêt à "accepter de perdre ses enfants".

Selon le président, entouré de jeunes et de militaires, "notre jeunesse a soif d'engagement" et "il existe une génération prête à se lever pour la patrie", dans le cadre de l'armée française.

Emmanuel Macron a donc confirmé que ce nouveau dispositif, baptisé simplement "service national", sera lancé "progressivement dès l'été prochain", avec un début de sélection des candidats dès mi-janvier. Il durera dix mois (un mois de formation, neuf au sein de l'armée).

- Un effort "indispensable" -

Disette budgétaire oblige, le dispositif montera en puissance graduellement: la première année, il doit concerner 3.000 jeunes, avec un objectif de 10.000 par an en 2030, puis une ambition de 42.500 en 2035. Ce qui ferait 50.000 par an en cumulant avec les personnes qui font déjà le service militaire volontaire (SMV) et son équivalent ultramarin, le service militaire adapté (SMA), qui perdureront en parallèle car ils ont un objectif différent d'insertion professionnelle.

Les crédits nécessaires, 2,3 milliards d'euros pour la période 2026-2030, selon une source proche du dossier, sont prévus par l'actualisation de la loi de programmation militaire voulue par Emmanuel Macron, mais qui doit encore être votée. Cet effort budgétaire est "indispensable", a-t-il plaidé à l'intention d'un Parlement plus divisé que jamais.

Les volontaires seront à 80% des jeunes hommes et femmes de 18-19 ans, futurs soldats pour lesquels le service fera office d'"année de césure" avant les études supérieures et sera ainsi valorisé dans Parcoursup. Les autres, futurs aspirants, auront jusqu'à 25 ans, sélectionnés sur la base de leur spécialisation (ingénieurs, infirmiers, traducteurs...).

Ce nouveau dispositif signe aussi l'enterrement du service national universel (SNU) qui était cher au président.

Promesse du candidat Macron en 2017 au nom de la "cohésion nationale", lancé en 2019, le SNU, destiné aux mineurs de 15 à 17 ans, n'a jamais pu être généralisé. Et il "n'est aujourd'hui plus adapté au contexte stratégique" créé par l'invasion russe de l'Ukraine en 2022, reconnaît l’Élysée.

Emmanuel Macron avait annoncé en janvier son intention de "permettre à une jeunesse volontaire d'apprendre avec les armées et d'en renforcer les rangs" en cas de besoin.

Sans toutefois aller jusqu'à rétablir la conscription, service militaire obligatoire supprimé en France en 1997. Ce rétablissement "est une idée portée par ceux qui méconnaissent la réalité de ce que sont nos armées aujourd'hui", a-t-il martelé jeudi dans les Alpes.

- "Ni le temps ni l'argent" -

Le service volontaire sera rémunéré 800 euros par mois minimum pour chaque volontaire, qui sera aussi logé, nourri et équipé, selon l’Élysée.

Une somme insuffisante pour La France insoumise qui prône "une conscription citoyenne" payée "au Smic" afin de "faire face aux grands enjeux de notre siècle", dont le climat.

Le Parti socialiste a pour sa part contesté dans un communiqué "une annonce présidentielle improvisée" qui "ne répond à aucune exigence de sérieux" et réclamé "l'ouverture immédiate d'un débat parlementaire sur le rôle des citoyens dans la Défense nationale et la protection du territoire".

"On n'a ni le temps ni l'argent donc ça suppose de ne pas se précipiter", a également critiqué le sénateur UDI Hervé Marseille sur Public Sénat, mettant en garde contre une annonce "purement médiatique".

Douze pays en Europe ont préservé ou rétabli la conscription obligatoire. Face à la dégradation de la situation stratégique, une demi-douzaine d'autres ont décidé de rétablir un service volontaire.

Le général Mandon a déclaré la semaine dernière que le pays devait restaurer sa "force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est" et soit prêt à "accepter de perdre ses enfants".

La déclaration a été jugée "va-t-en-guerre" par une partie de la gauche tandis que, du côté du Rassemblement national, on dénonçait une "faute" et on prévenait que les Français n'étaient pas "prêts à aller mourir pour l'Ukraine".


Le Sénat récupère le budget de l'Etat, le compromis reste hors de vue

Les sénateurs français votent le budget de la sécurité sociale au Sénat, à Paris, le 26 novembre 2025. (AFP)
Les sénateurs français votent le budget de la sécurité sociale au Sénat, à Paris, le 26 novembre 2025. (AFP)
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  • Le Sénat, dominé par la droite et les centristes, aborde le budget 2026 avec une ligne stricte : réduire les dépenses, rejeter de nouvelles taxes et viser un déficit de 4,7 % du PIB
  • Les divergences restent fortes avec l’Assemblée nationale et la gauche, rendant le compromis budgétaire très incertain

PARIS: Le Sénat, intransigeant sur sa ligne anti-taxes prônée par la droite, s'attaque jeudi au projet de budget de l'Etat pour 2026. Une étape cruciale sur la route d'un compromis budgétaire encore hors de vue, même si certains envisagent toujours une étroite voie de passage.

D'un budget à l'autre... Après avoir acté mercredi d'irréconciliables divergences avec l'Assemblée nationale sur le budget de la Sécurité sociale, la chambre haute se penche sur le deuxième volet de son marathon budgétaire à partir de 14H30.

Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 occupera les sénateurs jusqu'à un vote solennel le 15 décembre. Et contrairement aux députés, qui ont massivement rejeté la partie "recettes" du texte le week-end dernier, les élus de la Haute assemblée auront l'opportunité de parcourir l'ensemble du budget, recettes comme dépenses.

Cela arrange bien la majorité sénatoriale, une solide alliance entre la droite et les centristes. Car sa ligne directrice est simple: "Plus d'économies et moins de taxes injustes", a résumé mercredi le chef des sénateurs Les Républicains, Mathieu Darnaud.

Redevenu sénateur, Bruno Retailleau est plus offensif encore ces derniers jours vis-à-vis du gouvernement.

Le "compromis" budgétaire ? "Moi, je parle de tambouille", a-t-il encore égratigné mercredi sur franceinfo. Le scénario d'une loi spéciale en cas d'échec du processus budgétaire ? Il serait meilleur, selon lui, qu'un budget qui "appauvrit les Français"...

Les débats sur le budget de la Sécu, ces derniers jours, ont dressé le tableau d'une droite sénatoriale inflexible, refusant la suspension de la réforme des retraites et la quasi-totalité des compromis trouvés à l'Assemblée nationale.

Ce texte va désormais revenir sur le bureau des députés, samedi en commission et mardi dans l'hémicycle, pour une nouvelle lecture.

- "Un rouleau-compresseur" -

Bis repetita sur le budget de l'Etat ? "Notre majorité, c'est un rouleau-compresseur, elle vote en bloc, contrairement à l'Assemblée", assure à l'AFP le chef des centristes, Hervé Marseille. "On essaie d'avoir une ligne qui soit claire et audible: limiter les impôts, trouver des économies".

Ainsi, les sénateurs entendent bien respecter l'objectif d'un déficit ramené à 4,7% du PIB en 2026, contre 5,4% en 2025. Avec deux ambitions: limiter les nouveaux prélèvements - environ 14 milliards dans la copie du gouvernement - et aller plus loin que les 17 milliards d'économies de dépenses proposées par Sébastien Lecornu.

Transformation de l'aide médicale d'Etat pour les sans-papiers en aide médicale d'urgence, non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, suppression de 4.000 postes d'enseignants supplémentaires, refus de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, restriction de la taxe sur les "holdings patrimoniales" proposée par le gouvernement...

Voici, pèle-mêle, les propositions que la Haute assemblée promet de voter.

"C'est la droite la plus dure qu'on ait connu", s'inquiète le patron du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner. "Nous faisons face à une droite revancharde. Clairement, ce n'est pas avec elle que nous pourrons avancer" vers un compromis, renchérit son collègue Thierry Cozic.

- Compromis impossible ? -

Si la gauche est minoritaire au Sénat, le gouvernement peut difficilement faire sans elle à l'Assemblée nationale. L'abstention des socialistes y sera nécessaire - voire même insuffisante - pour envisager l'adoption définitive d'un budget, si Sébastien Lecornu continue de renoncer à l'article 49.3.

Après l'échec de la taxe "Zucman", les socialistes cherchent toujours à faire contribuer les plus hauts patrimoines. Une nouvelle proposition a fleuri mercredi, celle d'un emprunt "forcé" visant les foyers les plus aisés.

Si le gouvernement a accueilli avec "bienveillance" cet amendement, il semble n'avoir aucune chance de passer le filtre du Sénat.

Malgré ces divergences majeures, le Premier ministre Sébastien Lecornu continue de croire à un compromis possible avant la fin décembre.

Plusieurs sources parlementaires et gouvernementales espèrent notamment qu'un accord potentiel sur le budget de la Sécu, la semaine prochaine à l'Assemblée, ferait souffler un vent positif sur le budget de l'Etat.

"Chacun affiche ses positions mais je pense qu'il y a la volonté non feinte de trouver une voie de passage", a reconnu le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson (LR). "Il faudra à un moment qu'on enlève les costumes."