Les grands défis qui attendent le prochain président

Le prochain président devra dès son arrivée à l'Elysée faire face à plusieurs défis aux conséquences durables (Photo, AFP).
Le prochain président devra dès son arrivée à l'Elysée faire face à plusieurs défis aux conséquences durables (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 24 avril 2022

Les grands défis qui attendent le prochain président

  • Le prochain président hérite d'une situation économique compliquée, avec une croissance amputée par la guerre en Ukraine
  • Mais le plus gros risque pour l'économie, «à court terme, c’est l’inflation»

PARIS: Inflation, guerre en Ukraine, fracture sociale... le prochain président devra dès son arrivée à l'Elysée faire face à plusieurs défis aux conséquences durables.

Économie

Le prochain président hérite d'une situation économique compliquée, avec une croissance amputée par la guerre en Ukraine et une inflation en embuscade. Côté croissance, on risque de perdre cette année "2 points de croissance par rapport aux 4% qu'on pouvait escompter", estime Patrick Artus, chef économiste de Natixis.

Mais le plus gros risque pour l'économie, "à court terme, c’est l’inflation", assure Emmanuel Jessua, économiste à l’institut Rexecode. De 4,5% en mars, elle pourrait s'accélérer avec les pénuries liées au conflit, et affecter directement le pouvoir d'achat des plus modestes... 

Les marges de manoeuvre sont limitées, alors que la crise sanitaire a creusé le déficit commercial (6,5% du PIB fin 2021) et la dette (112,9%). Cette dérive des finances publiques complique le financement des programmes des candidats (chiffré à 50 milliards par Emmanuel Macron, et 68 milliards par Marine Le Pen). Surtout si la croissance ralentit du fait d'une hausse des taux par la BCE...

Le terrain économique et social s'annonce donc mouvant pour engager une éventuelle réforme des retraites, l'un des enjeux des années à venir. Et la fête du travail du 1er mai s'annonce déjà agitée, les responsables de la sécurité anticipant une conjonction des mécontentements. "Les premières annonces du candidat élu seront décisives", ajoute une source policière. 

Fracture

"Dimanche soir, nous verrons les résultats avec des fractures très marquées selon la distance de résidence aux grands métropoles, le niveau d’études, mais aussi le clivage générationnel..." estimait jeudi sur France Inter Jérome Fourquet, auteur d'une étude pour la fondation Jean-Jaurès et le Figaro, qui voit "un vrai clivage de classe" entre une "France d'en haut" et une autre "d'en bas".

La crise du Covid a mis en avant ces lignes de faille économiques, sanitaires, territoriales... contribuant à un malaise qui avait déjà explosé lors de la crise des "gilets jaunes". 

Une élection de Marine Le Pen pourrait provoquer des tensions ou des manifestations immédiates. Emmanuel Macron suscite aussi une vive hostilité dans une partie de l'électorat, ce qui affaiblirait l'adhésion à sa politique.

"La clé de voute du prochain quinquennat sera la fabrique du consentement", affirmait récemment Alexandre Malafaye, président du think tank Synopial, sur BFMTV.

D'autant que la décomposition de la gauche et de la droite traditionnelles atteint un niveau inédit, à deux mois des législatives. "Vivement le troisième tour", a déjà lancé Jean-Luc Mélenchon. 

Ukraine

Le quinquennat débute alors que le conflit en Ukraine s'installe dans la durée.

Avec deux mois encore de présidence française du Conseil de l'UE, le prochain chef de l'Etat devra préserver l'unité affichée par les 27 depuis le début de conflit, mise à rude épreuve par la lancinante question des achats de gaz et de pétrole russes. 

La concertation avec Berlin et Washington sera primordiale, alors que les deux candidats en lice n'ont pas la même conception des relations avec le Kremlin.

Le nom du prochain président affectera aussi la position de la France sur l'Otan, qu'Emmmanuel Macron soutient alors que Marine Le Pen a dénoncé son élargissement à l'est.

Climat

Alors que canicules et inondations se multiplient sous l'effet du réchauffement de la planète, un des défis sera réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici 2030 (par rapport à 1990), comme la France s'y est engagée dans le cadre des accords de Paris.

Cela passe par une décarbonation des transports, de l'agriculture, de l'énergie... d'autant que l'engagement devrait être relevé dans le cadre des nouveaux objectifs climatiques de l'Union européenne.

Selon le dernier rapport des experts climat de l'ONU (Giec) publié la semaine dernière, le monde a trois ans pour faire plafonner les émissions de gaz à effet de serre et espérer un avenir "vivable".

Pour le groupe de réflexion I4CE, ce nouveau quinquennat s'ouvre avec une "double opportunité pour élaborer une véritable stratégie de financement de la transition : la loi de programmation des finances publiques et la loi de programmation énergie climat".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.