Présidentielle française: Emmanuel Macron et Marine Le Pen en dix grandes dates

Quelque 48,7 millions de Français ont commencé à voter dimanche pour départager les deux finalistes de l'élection présidentielle (Photo, AFP).
Quelque 48,7 millions de Français ont commencé à voter dimanche pour départager les deux finalistes de l'élection présidentielle (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 24 avril 2022

Présidentielle française: Emmanuel Macron et Marine Le Pen en dix grandes dates

  • Emmanuel Macron, 44 ans, espère devenir le premier président de la Ve République réélu au suffrage universel
  • Marine Le Pen, avocate et députée de 53 ans, en est à sa troisième candidature à l'Elysée

PARIS: Quelque 48,7 millions de Français ont commencé à voter dimanche pour départager les deux finalistes de l'élection présidentielle, le président sortant Emmanuel Macron et la candidate d'extrême droite Marine Le Pen.

Voici en bref les dix grandes dates des parcours des deux candidats:

Emmanuel Macron

Emmanuel Macron, 44 ans, espère devenir le premier président de la Ve République réélu au suffrage universel hors cohabitation entre un chef de l'Etat et un Premier ministre antagoniste issu de la majorité parlementaire. 

- 21 décembre 1977: naissance à Amiens, dans le nord de la France. En 2004, il intègre l'Inspection générale des finances à sa sortie de l'ENA, ancienne prestigieuse école formatrice des élites françaises

- 2007: il épouse Brigitte Trogneux, professeure de français de 24 ans son aînée, rencontrée en 1993 alors que, lycéen, il participe à l'atelier théâtre qu'elle anime dans l'établissement

- 2008: banquier d'affaires, puis associé-gérant à la Banque Rothschild et Compagnie

- 2012: secrétaire général adjoint de l'Elysée sous le président socialiste François Hollande

- 2014: il est nommé ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique

- 16 novembre 2016: il annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2017, après avoir lancé en avril son mouvement politique "En Marche!", qui se veut "ni à droite ni à gauche", puis démissionné du gouvernement en août

- 7 mai 2017: arrivé en tête (24%) du premier tour, il est élu au second tour (66,1%) président de la République face à la candidate d'extrême droite Marine Le Pen

- novembre 2018: il doit affronter la crise des "gilets jaunes", mouvement de contestation populaire qui se prolonge tout au long de l'année 2019

- mars 2020: "Nous sommes en guerre" face au Covid-19, lance Emmanuel Macron, en décrétant un premier confinement et le "quoi qu'il en coûte", une politique de soutien massif aux entreprises, pour affronter la pandémie, qui bouleverse son agenda. Son projet de réforme des retraites, fortement contesté, est notamment suspendu.

- 10 avril 2022: entré très tardivement en campagne, il arrive en tête (27,8%) du premier tour de la présidentielle.

Marine Le Pen

Marine Le Pen, avocate et députée de 53 ans, en est à sa troisième candidature à l'Elysée. Longtemps élue au Parlement européen, déjà finaliste il y a cinq ans face à Emmanuel Macron, la candidate du Rassemblement national (RN) s'est classée deuxième au premier tour avec 23,15%.

- 5 août 1968: naissance à Neuilly-sur-Seine, banlieue chic de Paris. Elle est la benjamine du sulfureux fondateur du parti Front national (extrême droite) Jean-Marie Le Pen et de Pierrette Lalanne. Après des études universitaires en droit pénal, elle devient avocate au barreau de Paris en 1992. Mère de trois enfants, nés en l'espace de 11 mois (une fille en 1998 et des jumeaux en 1999)

- 1993: elle se présente pour la première fois aux élections législatives à Paris, sous la bannière du Front national (FN), auquel elle a adhéré en 1986

- 1998: elle quitte le barreau de Paris pour entrer au service juridique du FN. Elle obtient son premier mandat politique comme conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais

- avril 2003: elle devient vice-présidente du FN

- 2004: elle est élue au Parlement européen, où elle siège jusqu'en 2017. Est également élue conseillère régionale d'Ile-de-France (jusqu'en 2010)

- janvier 2011: elle est élue présidente du FN. Quatre ans plus tard, son père sera définitivement écarté des instances dirigeantes du parti, rebaptisé Rassemblement national (RN) en 2018 dans le cadre d'une "dédiabolisation" revendiquée

- avril 2012: première candidature à l'élection présidentielle. Elle échoue au premier tour, terminant troisième (17,9% des voix)

- 7 mai 2017: elle est battue au second tour (33,9% des voix) de l'élection présidentielle par Emmanuel Macron

- juin 2017: elle est élue députée du Pas-de-Calais (nord), avec 58,6% des voix

- 10 avril 2022: malgré la concurrence du polémiste d'extrême droite Eric Zemmour, rejoint par plusieurs cadres du RN, elle parvient de nouveau au second tour de la présidentielle, avec 23,1% des voix. 


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».