«La guerre se terminera, j'ai fait un vœu»: paroles d'enfants à Kharkiv

Une petite fille joue dans une station de métro où des résidents de Kharkiv ont pris refuge à la périphérie nord de la deuxième plus grande ville ukrainienne, le 23 avril 2022. (Sergey Bobok/AFP)
Une petite fille joue dans une station de métro où des résidents de Kharkiv ont pris refuge à la périphérie nord de la deuxième plus grande ville ukrainienne, le 23 avril 2022. (Sergey Bobok/AFP)
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Publié le Lundi 25 avril 2022

«La guerre se terminera, j'ai fait un vœu»: paroles d'enfants à Kharkiv

  • « C'était le jour de mon anniversaire, le deuxième jour de guerre, et on ne pouvait pas le fêter » témoigne une enfant de Kharkiv
  • « Le jour de la victoire pour moi ce sera quand je me réveillerais et que ma mère me dirait « mon fils, tout est fini maintenant » confie un jeune adolescent

KHRKIV : Alina, Alex, Daniel, Kiril et Lilia sont âgés de 8 à 14 ans. Depuis le début de la guerre en Ukraine il y a deux mois, ils dorment avec leur famille à l'abri des bombes dans un grand parking souterrain à Kharkiv, dans l'est du pays.

La deuxième ville d'Ukraine - près d'1,5 million d'habitants avant la guerre - est visée chaque jour par des roquettes russes. Des frappes aléatoires, espacées, à toute heure du jour ou de la nuit, parfois meurtrières, et qui visent particulièrement des quartiers d'habitations du nord et du nord-est, près de la ligne de front.

Dans le parking souterrain froid et humide où ils s'abritent, les cinq enfants ont raconté à l'AFP comment ils ont vécu le début de la guerre, leur vie au quotidien, les bombardements et leurs espoirs de paix.

Voici leurs témoignages.

Alina, 9 ans: «La guerre se terminera, j'ai fait un voeu»

"Le 24 (février), j'avais très peur, je tremblais. La première nuit nous avons dormi sur des chaises, plus tard nos parents ont apporté des lits pour les enfants, donc les enfants dormaient sur des lits et nos parents sur des chaises.

Le premier jour ici, il n'y avait que deux bancs. Puis nous avons tout apporté: les couvertures, les oreillers, la vaisselle.

J'ai commencé à beaucoup pleurer: je m'inquiétais pour tout le monde, quand il y avait des bombardements ou des sirènes. Je suis surtout inquiète pour ma famille et mes amis, qui sont partis (de Kharkiv), pour ma grand-mère qui est partie récemment dans son village situé à 15 km de la Russie.

Je ne veux pas partir, car il y a ma famille, ma ville. Je suis née ici.

Le matin on a des cours en ligne, l'après-midi je fais mes devoirs et pour la nuit on vient ici.

Mon entraînement de kickboxing et mes cours de danse me manquent.

La victoire pour moi serait quand je serai très heureuse. La guerre ne se terminera pas tout de suite, mais dans quelques semaines, elle se terminera, j'ai fait un vœu.

Mon anniversaire c'était le 25 février. Je me suis réveillée, mes parents voulaient rentrer à la maison pour me faire de la cuisine, mais il y avait des bombardements. J'étais inquiète, je tremblais, c'était le jour de mon anniversaire, le deuxième jour de guerre, et on ne pouvait pas le fêter.

J'espère que je fêterai mon prochain anniversaire sous des feux d'artifice, mais pas comme ceux-là (les bombardements)".

Alex, 14 ans: «Je ne réalise toujours pas ce qui se passe»

"Au début, quelqu'un a appelé mon père et nous a dit de partir dans l'ouest de l'Ukraine ou ailleurs. Mon père ne voulait pas partir, il a dit que nous resterions à Kharkiv.

C'était effrayant la première semaine. Après on s'y est habitué. Le premier jour, nous sommes restés à la maison, on écoutait les informations. Puis mes parents ont vu que les gens commençaient à descendre ici (dans le parking sous-terrain). On s'y est installé aussi, on a apporté une table, des chaises pour faire des lits.

Au début, il y avait plein de monde, on ne pouvait pas se déplacer. Après, la moitié des gens sont partis, mais certaines personnes reviennent maintenant.

Mes amis, l'école, les entraînements de kickboxing me manquent.

En semaine, le matin, je rentre chez moi pour faire mes devoirs, puis je reviens ici pour déjeuner, jouer à des jeux, aux cartes, au téléphone... On s'y est habitué. Nos parents ne nous disent pas les détails de la guerre. Nous savons que des missiles frappent des bâtiments, des terrains de jeux. Nous savons que la guerre continue.

Je ne réalise toujours pas ce qui se passe, ni pourquoi. Je sais seulement que des gens meurent, que des missiles frappent des immeubles.

J'espère que ça va finir, que les présidents (ukrainien et russe) s'accorderont pour obtenir la paix".

Daniel, 13 ans: «Je pensais juste que ce n'était pas vrai»

"J'étais très nerveux quand ça a commencé. J'étais inquiet pour moi et pour mes parents. Je n'ai pas entendu les premiers bombardements. Ma mère m'a réveillé en disant: +Mon fils, il y a la guerre+. Je ne savais pas ce que nous allions faire, si nous allions partir, ou s'il y avait un abri anti-bombes. Je ne voulais pas partir, je voulais rester ici. J'étais inquiet, je ne comprenais pas bien ce qui se passait, je pensais juste que ce n'était pas vrai et que cela se terminerait le lendemain. Plus tard, j'ai réalisé que ça ne se terminerait pas le lendemain.

Quand nous sommes arrivés ici, il y avait trop de monde, je pense que tout le monde (du quartier) est venu ici. Les premiers jours, on dormait sur des cartons.

Généralement, je me réveille, je prends mon petit-déjeuner, je joue avec des amis, je sors du bunker dehors pendant un moment.

Nous étudions en ligne, via Zoom, et nous faisons nos devoirs en "salle de classe" virtuelle. Mes camarades de classe, qui sont partis dans une autre ville (d'Ukraine) ou un autre pays, n'étudient pas en ligne: ils vont dans des écoles là où ils ont déménagé.

J'espère qu'il y aura la paix, pas d'explosions, de sirènes. Que tout sera calme.

Le jour de la victoire pour moi ce sera quand je me réveillerais et que ma mère me dirait +mon fils, tout est fini maintenant+.

Kiril, 13 ans: «Personne ne doit se battre»

"Je me suis réveillé (le 24 février) et j'ai cru que c'était un feu d'artifice: mais non ! J'ai appelé mes amis pour leur demander ce qui se passait. Tout le monde paniquait. Ma mère travaille dans un hôpital, elle a été appelée pour y aller.

Je suis venu ici avec un ami, mais c'était fermé. Mais après je suis revenu avec les parents. Il faisait totalement noir, c'était sale. Le lendemain, les gens ont apporté des canapés, c'est devenu plus confortable.

Avant (la guerre), je pouvais me promener dans un parc avec mes amis et mes parents, rendre visite à ma grand-mère. J'avais même prévu d'aller la voir, mais la guerre a commencé et tous les projets se sont effondrés. Je pensais que cela prendrait une semaine, mais maintenant cela fait déjà deux mois.

J'essaie toujours de trouver des moyens d'apporter quelque chose ici pour les gens. Beaucoup de gens ont peur, mais je n'ai pas peur, j'essaie de soutenir tout le monde, je connais tout le monde ici, donc je le fais pour eux, je veux être gentil.

Il est évident que nous devons vivre en paix, personne ne doit se battre. Un jour, ça finira quand même. Je veux que les présidents (ukrainien et russe) se parlent, qu'ils arrêtent (la guerre). Bien sûr, je voudrais que nous gagnions, que nous reprenions nos terres".

Lilia, 8 ans: «J'ai envie de respirer de l'air frais»

"Ma mère s'est réveillée quand ma grand-mère l'a appelée et lui a dit: +(Les Russes) ont commencé à tirer+. J'ai entendu ça et j'ai eu très peur, je pleurais. Plus tard, à 6 heures du matin, nous sommes venus chez grand-mère - elle habite ici -, puis nous avons entendu que des gens allaient au bunker (le parking), nous les avons rejoints. Il y avait 200 personnes le premier jour, il faisait très froid. Les parents nous ont fabriqué un lit. Nous dormons ici depuis le premier jour, il faisait très, très froid avant.

On respire beaucoup de poussière. Je n'aime pas ça, j'ai envie de respirer de l'air frais.

Je pensais que dans ma vie, il n'y aurait jamais la guerre. Avant, je prenais des cours de danse et de patinage artistique; maintenant, je ne peux plus le faire.

Je pense que nous fêterons nos anniversaires, le mien, celui d'Alex, d'Alina... Nous ferons des barbecues, tout le monde sera avec nous. Ce sera la fin de la guerre pour moi".

Dans le Donbass, le «petit carnet de guerre» de Mykola, «pour l'Histoire»

De sa maison-tourelle de Lyssytchansk, dans le Donbass, posté avec ses jumelles face aux positions russes, Mykola tient depuis 58 jours son «petit carnet de guerre». En haut à droite, la date. En-dessous, centré, chaque jour, ces mêmes deux premiers mots: «Nous tenons !»

L'écriture d'écolier, de jolis caractères cyrilliques bien liés, remplit chaque page de ce cahier. Cet Ukrainien de 67 ans, belle prestance et barbe grisonnante, tient ce journal parce qu'il aurait aimé que sa mère fasse la même chose depuis cette même maison pendant la Seconde guerre mondiale, «pour l'Histoire», dit-il.

«Selon la date, j'écris ce qui s'est passé et à quelle heure. Je suis très détaillé et ne m'en tiens qu'à la vérité (...) Par exemple, aujourd'hui à 8h20, les tirs ont cessé et je l'écris aussi, vous voyez?»

La veille : «Tirs de Smerch (des lance-roquettes, ndlr) sur Severodonetsk». «Des obus sur le marché, la boulangerie Iermolovskaïa est détruite». «23h00 calme».

Mykola - c'est son prénom - a installé au dernier étage de sa maison un confortable point d'observation, où il peut passer des heures, avec une petite peau de mouton sur le rebord de la fenêtre pour caler ses coudes, et ses jumelles dernier cri pour observer les manoeuvres des uns et des autres.

De là, il a une vue dégagée sur toute la plaine verdoyante, au-delà de la rivière Donets, et sur ce front, principale ligne d'offensive des troupes russes dans l'est de l'Ukraine, qui espèrent percer la poche qu'ils ont prise en étau depuis deux semaines.

Par beau temps et quand les obus marquent le pas, l'énergique retraité monte sur son toit où il a bricolé une plateforme d'observation avec quelques planches de bois.

Un petit drapeau ukrainien flotte au vent, au nez des Russes et des voisins.

- 58 pages -

Dans une ville divisée, où une partie de la population qui se considère ethniquement russe ne verrait pas d'un mauvais oeil passer sous contrôle de Moscou, le patriote ukrainien veut croire à une possible victoire ukrainienne, alors que les Russes se rapprochent de jour en jour.

«Je sais qu'ici, dans le Donbass, il n'y a pas vraiment d'Ukrainiens de sang» affirme-t-il, déroulant l'histoire complexe de sa région, annexée par les bolcheviques, affamée durant l'Holodomor de 1932-33 et repeuplée par Staline d'ouvriers russes après 1945, avant de prendre la désindustrialisation de plein fouet après 1991.  

L'ancien ingénieur en électro-mécanique feuillette son journal de guerre: les 58 pages remplies, et une centaine encore blanches.

Après la Pâque orthodoxe - pour laquelle il ne s'attendait à aucune trêve car «ces gens-là n'ont rien à faire de la religion» -  les Russes «vont probablement accélérer l'offensive, essayer de lancer plus de missiles», prédit-il, intensifiant son regard bleu cristal.

«Le 1er mai», pointe-t-il sur le carnet, «on aura peut-être une pause, ils seront complètement souls», avance-t-il, en référence à la Fête du travail, célébrée dans le monde ex-soviétique en famille, souvent autour du premier barbecue de l'année.

Et qu'attend-il pour le 9 mai, date sacrée pour Moscou de la victoire de la «Grande guerre patriotique», que certains voient comme un possible tournant dans l'offensive lancée par le président russe Vladimir Poutine?

«Leurs généraux vont aller à la télé raconter n'importe quoi», pronostique-t-il.

- Résistant, mais sans réseau

Dans sa grande maison familiale de trois étages, toute soviétique avec sa décoration des années 1950, il n'y a plus que lui.

Mykola vit dans la solitude au milieu de ses souvenirs. Ses albums photos avec les parties de chasse en famille, ses titres de propriétés donnés par le tsar à ses arrières-grands-parents, ses vinyles de musique folk, ses collections de timbres... 

Dans la «cuisine d'été», collée à la maison, il fait chauffer l'eau pour le thé. «Noir, vert ou aux baies»? Le retraité ne manque de rien. Il a de quoi tenir «toutes les guerres», dit-il sans jamais se départir de son sourire.

Dans son cabinet de travail, au milieu des cartes dépliées du Donbass, un poste de radio à antenne fait entendre les consignes martelées par une speakerine de la radio ukrainienne.

«Si les Russes arrivent, vous devez prendre les armes, résistez. Si vous ne le faites pas, voilà comment ca se passera: les hommes seront tués, les femmes violées et les autres déportés en Russie».

L'ancien chasseur s'est posé la question de ce qu'il ferait dans ce cas de figure, peut-être imminent. «Je resterai jusqu'au bout», dit-il.

Si Lyssytchansk passe sous contrôle russe, Mykola se verrait bien «organiser la résistance». Un obstacle cependant: il n'a pas de réseau sur son téléphone.

«On m'a parlé de rejoindre des groupes sur Signal ou Telegram, mais je ne sais pas comment ça marche tout ca», dit-il, avant de retourner à ses jumelles et son carnet.


Arab News lance un service de traduction en 50 langues au congrès FIPP de Madrid

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  • Grâce à l’intelligence artificielle, le premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite est désormais accessible à 80 % de la population mondiale
  • Privilégiant l’innovation à l’appréhension, Arab News exploite l’IA pour renforcer les journalistes et étendre sa portée mondiale

MADRID : Arab News, premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite, a lancé la version bêta d’un service de traduction alimenté par intelligence artificielle qui rend accessibles ses informations, analyses et points de vue dans 50 langues.

L’annonce a été faite par le rédacteur en chef Faisal J. Abbas lors d’un événement spécial à Madrid, coïncidant avec le FIPP World Media Congress 2025 et marquant le cinquantième anniversaire du journal.

« Grâce à la technologie moderne, Arab News, lancé en 1975 pour être une voix de l’Arabie saoudite en anglais, sera désormais la voix d’une région en mutation… dans 50 langues, atteignant un remarquable 6,5 milliards de personnes, soit 80 % de la population mondiale, » a déclaré Abbas mercredi soir lors d’un événement parallèle.

Parmi les participants figuraient la princesse Haifa bint Abdulaziz Al‑Mogrin, ambassadrice d’Arabie saoudite en Espagne, des diplomates arabes et espagnols, ainsi que des rédacteurs et dirigeants de haut niveau.

Abbas, qui supervise la transformation numérique du journal depuis 2016, a indiqué que le projet illustre à la fois le rôle de longue date d’Arab News comme voix de l’Arabie saoudite en anglais et l’engagement de la publication à raconter l’histoire d’une région en mutation rapide.

« L’idée provient de l’importance de raconter notre récit, notamment dans une région où les événements influencent le monde entier et où le cœur battant — l’Arabie saoudite — connaît une transformation massive et des réformes sous Vision 2030, » a-t-il ajouté.

La plateforme de traduction de pointe est alimentée par la technologie développée par CAMB.AI, une startup régionale devenue rapidement une des réussites les plus prometteuses de l’IA dans le monde arabe.

« Internet a été créé pour les anglophones et nous avons décidé de le repenser pour le monde, » a déclaré Avneesh Prakash, PDG de CAMB.AI.

« Nous avons créé CAMB.AI comme la plateforme d’IA de localisation la plus complète au monde, en nous appuyant sur nos modèles fondateurs. »

Prakash a déclaré que la technologie permet à « des organisations de premier plan dans le monde de localiser leur contenu — vidéo, audio, texte, documents, site web — tout ce qui permet aux marques d’atteindre la population mondiale au-delà des barrières linguistiques. »

« Le partenariat avec Arab News pour un lancement en 50 langues lors de sa cinquantième année d’existence démontre notre engagement à franchir ces barrières. Arab News incarne un contenu authentique et désormais, grâce à la technologie CAMB.AI, il peut toucher des milliards de personnes. »

L’événement a également proposé la projection de « Rewriting Arab News ».

Le documentaire retrace le parcours de la rédaction, né en 1975 à Jeddah par les frères Mohammad Ali Hafez et Hisham Ali Hafez, jusqu’à sa transformation numérique actuelle sous la houlette du groupe Saudi Research and Media Group.

Le film, qui figure sur la liste restreinte d’un prestigieux prix vidéo Art & Culture AIB 2025, montre comment Arab News est passé d’une publication papier nationale à une plateforme médiatique numérique reconnue dans le monde entier.

L’événement était animé par Juan Senor, analyste média et président de Innovation Media Consulting Group, qui a souligné les « menaces et opportunités » que représente l’IA pour l’industrie des médias en cette période cruciale.

Senor a déclaré que l’IA représente une « énorme disruption pour l’édition, la narration et le journalisme », mais que là où « certains voient une menace », Arab News voit « une opportunité. »

Tout comme la publication a adopté une approche “numérique d’abord”, elle embrasse désormais l’IA « de manière responsable, créative, intelligente », dans le but de renforcer les journalistes, plutôt que de les remplacer, a-t-il ajouté.

« L’évolution d’Arab News reflète la transformation de l’Arabie saoudite elle-même. Deux voyages côte à côte, tous deux enracinés dans la tradition, tous deux animés par l’ambition, et tous deux engagés dans le changement, » a déclaré Senor.

Parmi les participants figuraient également Cristina Juarraz, directrice adjointe et coordinatrice de programmation à Casa Arabe ; Pedro Gonzalez, journaliste et co-fondateur d’Euronews ; Ivan Moreno de Cozar y Landahl, secrétaire général d’Alliance Française Madrid ; Jaime Barrientos, reporter de guerre et expert Moyen-Orient ; et Jorge Hevia Sierra, ancien ambassadeur d’Espagne en Arabie saoudite.

L’événement a également accueilli plusieurs diplomates arabes, dont Raghad A. Alsaqqa, ambassadrice de Jordanie en Espagne ; Hani Shamatli, ambassadeur du Liban en Espagne ; Walid Abuabdalla, ambassadeur de Libye en Espagne ; et Husni Abdel Wahed, ambassadeur de Palestine en Espagne.

Parmi les autres invités figuraient Mohammad Alshohomi, chargé d’affaires par intérim du Koweït en Espagne ; Ehab Ahmed Badawy, ambassadeur d’Égypte en Espagne ; Saleh Ahmad Salem Alzaraim Alsuwaidi, nouvel ambassadeur des Émirats arabes unis ; et Malek Twal, chef du bureau de la Ligue arabe à Madrid.

Le lancement de la plateforme multilingue souligne l’expansion continue d’Arab News en tant que média international majeur et pionnier dans le rapprochement des cultures par le journalisme et l’innovation.

Depuis sa création, Arab News s’est forgé la réputation d’être la « voix d’une région en mutation », reflétant le développement, la diplomatie et la modernisation du royaume.

Abbas a déclaré que le lancement du service propulsé par l’IA marque un moment charnière pour le journal, fusionnant technologie et narration pour partager les perspectives de la région avec un public mondial.

« Cette année, nous fêtons nos 50 ans. Et nous étions déterminés à ce que notre célébration ne soit pas une fête d’adieu mais un renouveau, » a-t-il déclaré. « Nous sommes fiers d’embrasser la technologie, et non de la craindre. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington accentue la pression sur le Venezuela, un navire militaire américain attendu à proximité

Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous". (AFP)
Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous". (AFP)
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  • Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic
  • Les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques ces dernières semaines, qui ont fait au total au moins 37 morts

CARACAS: Bateau de guerre et marines américains attendus pour des exercices dès dimanche à Trinité-et-Tobago, pays tout proche du Venezuela, bombardier repéré près des côtes: Washington accentue la pression militaire sur Caracas qui dit "non à la guerre de fous".

Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic, visant particulièrement le Venezuela et son président Nicolas Maduro.

Les Etats-Unis ont revendiqué neuf attaques ces dernières semaines, qui ont fait au total au moins 37 morts.

"L'USS Gravely (...) visitera Trinité-et-Tobago du 26 au 30 octobre, s'amarrant à Port-d'Espagne, tandis que la 22e Unité expéditionnaire des Marines des Etats-Unis mènera un entraînement conjoint avec les Forces de défense de Trinité-et-Tobago (TTDF) pendant la même période", selon le texte du gouvernement de l'archipel dont la pointe occidentale se trouve à une dizaine de kilomètres du Venezuela.

Parallèlement, un bombardier américain B-1B a survolé jeudi la mer des Caraïbes au large du Venezuela, selon les données de suivi des vols, deuxième démonstration de force de ce type ces derniers jours, au moment où Donald Trump montre les muscles contre ce pays d'Amérique du Sud.

"C'est faux", a pourtant assuré M. Trump, interrogé lors d'un événement à la Maison Blanche, tout en ajoutant que les Etats-Unis étaient toujours "mécontents du Venezuela pour beaucoup de raisons".

"Nous ne sommes pas contents d'eux. Ils ont vidé leurs prisons dans notre pays", a-t-il accusé.

Le président américain a ajouté : "Nous n'allons pas nécessairement demander une déclaration de guerre" au Congrès, qui a le pouvoir constitutionnel de le faire. "Nous allons simplement tuer les gens qui entrent dans notre pays".

"Non à la guerre de fous" 

Face au déploiement américain dans les Caraïbes, M. Maduro, qui cherche à apaiser les tensions avec Trump depuis des semaines, a réitéré des appels à la paix, cette fois sur un ton humoristique: "Yes peace, yes peace, forever, peace forever! No crazy war, Please! Please, please! No crazy war!", a déclaré Nicolas Maduro en anglais.

"Cela s'appelle un langage tarzanesque, façon Tarzan! Si on traduit c'est: +pas de guerre, pas de guerre, pas vouloir guerre, non à la guerre des fous, non à la folie de la guerre+", a plaisanté le dirigeant.

Passé l'humour, Nicolas Maduro, qui a ordonné une série d'exercices militaires depuis août, a aussi souligné jeudi que, lors de ces entraînements, des équipements achetés à la Russie et à la Chine avaient été testés.

"Merci au président (Vladimir) Poutine, merci à la Russie, merci à la Chine et merci à de nombreux amis dans le monde, le Venezuela dispose d'un équipement pour garantir la paix", a-t-il déclaré.

Pour M. Maduro, Washington se sert du trafic de drogue comme prétexte "pour imposer un changement de régime" et s'emparer des importantes réserves de pétrole de son pays.

Le ministre vénézuélien de la Défense a quant à lui assuré jeudi que toute opération de la CIA contre son pays "échouerait", après que Donald Trump a autorisé des opérations clandestines contre le Venezuela la semaine dernière.

"Nous savons que la CIA est présente" sur le sol vénézuélien, a déclaré le général Vladimir Padrino. Les Américains "pourront bien envoyer je ne sais combien d'agents affiliés à la CIA dans des opérations clandestines de n'importe quel point du pays, toute tentative échouera".

Nul doute que la visite du bateau de guerre et des marines à Trinité-et-Tobago sera suivie de près par Caracas, même si le communiqué trinidadien n'évoque nulle part le Venezuela.

Il affirme que l'arrivée de ces moyens militaires américains est liée à la "sécurité régionale" et aux "efforts de coopération dans les Caraïbes" et de "coopération militaire" entre Washington et Port-d'Espagne.

La Première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, est une fervente soutien de M. Trump, et a adopté dès son accession au pouvoir en mai 2025 un discours virulent contre l'immigration et la criminalité vénézuéliennes dans son pays.

Deux Trinidadiens auraient été tués mi-octobre dans une frappe américaine mi-octobre, selon leurs familles, mais les autorités locales n'ont ni confirmé ni infirmé ces décès pour le moment.

Des experts ont remis en question la légalité de ces frappes dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects qui n'ont pas été interceptés ou interrogés.

 

 


Le suspect d'un des incendies de Los Angeles plaide non coupable

Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison. (AFP)
Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison. (AFP)
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  • Selon l'enquête, Jonathan Rinderknecht, 29 ans, aurait déclenché un incendie la nuit du Nouvel An dans les montagnes surplombant le quartier cossu de Pacific Palisades
  • C'est cet incendie initial, que les pompiers croyaient avoir éteint, qui s'est ensuite ravivé le 7 janvier pour dévaster le quartier et une partie de la ville de Malibu, selon les procureurs fédéraux

LOS ANGELES: L'homme soupçonné d'avoir déclenché volontairement l'un des incendies meurtriers de Los Angeles en janvier a plaidé non coupable jeudi lors de sa comparution devant la justice américaine.

Selon l'enquête, Jonathan Rinderknecht, 29 ans, aurait déclenché un incendie la nuit du Nouvel An dans les montagnes surplombant le quartier cossu de Pacific Palisades.

C'est cet incendie initial, que les pompiers croyaient avoir éteint, qui s'est ensuite ravivé le 7 janvier pour dévaster le quartier et une partie de la ville de Malibu, selon les procureurs fédéraux.

Le "Palisades Fire" a causé la mort de 12 personnes dans la zone, sur les 31 personnes qui ont péri au total dans les incendies de Los Angeles. Un autre incendie, le "Eaton Fire", probablement déclenché par une ligne électrique défectueuse, a ravagé la banlieue d'Altadena et tué les 19 victimes restantes.

Attisés par des rafales allant jusqu'à 160 km/h, les incendies de Los Angeles s'annoncent comme l'une des catastrophes les plus coûteuses des Etats-Unis. Des milliers d'habitations ont été détruites dans la mégapole californienne et des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leur maison.

Vêtu d'une combinaison blanche de détenu, M. Rinderknecht a nié toutes les accusations qui le visent. Notamment poursuivi pour incendie volontaire et destruction de biens par le feu, il risque jusqu'à 45 ans de prison, selon les procureurs.

La date provisoire de son procès a été fixé au 16 décembre.

Arrêté en Floride début octobre, M. Rinderknecht est un ancien habitant du quartier de Pacific Palisades, qui a grandi en France.

Les données de géolocalisation récoltées par les enquêteurs montrent qu'il se trouvait à environ 10 mètres de l'incendie, lorsqu'il a lui-même tenté d'appeler les secours pour signaler le feu, selon l'accusation.

Les enquêteurs n'ont pas identifié de mobile clair, mais ont retrouvé une image de ville en feu généré par le suspect à l'aide d'une intelligence artificielle dans les semaines avant l'incendie.

Dans les jours précédant, M. Rinderknecht a aussi écouté à plusieurs reprises une chanson du rappeur français Josman, dont le clip montre l'artiste mettant le feu à une poubelle, selon l'enquête.

Cette semaine, son père, qui vit en France dans le Var, a publié un communiqué dénonçant "de nombreuses informations erronées", qui "ont donné une image fausse de notre fils Jonathan".

"Contrairement aux allégations relayées, nous réaffirmons notre soutien à la déclaration de son avocat: +Faire de Jonathan Rinderknecht un bouc émissaire et tenter de le tenir pénalement responsable des fautes commises par d'autres est tout simplement absurde.+", a-t-il ajouté.