Une librairie de Soweto fait rimer lecture et township

Aujourd'hui, Thami Mazibuko vend des livres à ceux qui ont l'argent. Les autres peuvent s'abonner pour un peu plus de trois euros par an (50 rands) pour emprunter. (Photo, AFP)
Aujourd'hui, Thami Mazibuko vend des livres à ceux qui ont l'argent. Les autres peuvent s'abonner pour un peu plus de trois euros par an (50 rands) pour emprunter. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 28 avril 2022

Une librairie de Soweto fait rimer lecture et township

Aujourd'hui, Thami Mazibuko vend des livres à ceux qui ont l'argent. Les autres peuvent s'abonner pour un peu plus de trois euros par an (50 rands) pour emprunter. (Photo, AFP)
  • Des murs tapissés de livres du couloir à la cage d'escalier, à travers lesquels Thami Mazibuko, libraire du township, se fraye un chemin
  • Sorti de l'école, il avait quitté le township pour s'installer dans une banlieue alors blanche de Johannesburg. Il a vécu dans une maison remplie de bouquins avec des membres de sa famille artistes

SOWETO: Rien n'indique ce qui se trouve derrière le portail de cette maison d'une rue tranquille de Soweto: des murs tapissés de livres du couloir à la cage d'escalier, à travers lesquels Thami Mazibuko, libraire du township, se fraye un chemin. 

C'est la maison de son enfance. A cette époque, il ne possédait pas un seul ouvrage. A aujourd'hui 36 ans, il est à la tête de cette librairie-bibliothèque qu'il a créée à l'étage. Il a lancé l'affaire il y a quatre ans avec une trentaine de bouquins de sa collection personnelle, des centaines de dons ont suivi.  

Les piles recèlent des best-sellers comme « Tout s'effondre » de l'écrivain nigérian Chinua Achebe et de trésors nationaux tels que « Mhudi » de Sol Plaatje, premier roman en anglais d'un Sud-Africain noir. 

« Les livres permettent de vous glisser dans la peau d'un autre », explique l'homme au visage fin. « Je veux que les gens viennent ici et se laissent transporter ailleurs ». 

Sorti de l'école, il avait quitté le township pour s'installer dans une banlieue alors blanche de Johannesburg. Il a vécu dans une maison remplie de bouquins avec des membres de sa famille artistes. 

C'est là qu'il a développé un appétit insatiable pour la lecture, traînant ses livres jusque dans le club de reggae dont il était un habitué. 

Il a petit à petit commencé une collection personnelle, qu'il a amenée avec lui en retournant s'installer dans le township de la banlieue de Johannesburg.  

Certains, qui n'avaient pas de quoi s'offrir des livres, ont alors commencé à en emprunter un, puis deux. C'est ainsi qu'a commencé le Soweto Book Cafe. 

Aujourd'hui, Thami Mazibuko vend des livres à ceux qui ont l'argent. Les autres peuvent s'abonner pour un peu plus de trois euros par an (50 rands) pour emprunter. Même si en réalité, il prête des bouquins à peu près à tous ceux qui le lui demandent. 

« C'est une des raisons pour lesquelles j'ai créé cet endroit: l'alphabétisation et donner un accès aux livres et à l'information, un droit humain fondamental », revendique le passionné. 

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Certains, qui n'avaient pas de quoi s'offrir des livres, ont alors commencé à en emprunter un, puis deux. C'est ainsi qu'a commencé le Soweto Book Cafe. (Photo, AFP)

« Je ne sais pas lire » 

Le Book Cafe accueille régulièrement un groupe de lecture d'une cinquantaine de jeunes, baptisé « La lecture c'est super cool ». Agés de quatre à seize ans, les plus grands font la lecture aux petits et le libraire les initie aussi à des jeux de société ou aux échecs. 

Sindisiwe Zulu, 27 ans, a lancé l'idée au départ pour aider sa nièce en difficulté scolaire.  

Cette dernière lui avait avoué: « je ne sais pas lire, je ne comprends rien, c'est pour ça que j'échoue ». Le cercle s'est ensuite élargi petit à petit.  

Les petites librairies de quartier comme celles-ci ont connu un engouement pendant le confinement strict lié au Covid, qui a fermé les bibliothèques publiques pendant plus d'un an. 

Une enquête a révélé il y a une dizaine d'année que Johannesburg comptait 1.020 librairies, soit seulement cinq de moins que Paris et bien plus que New York. La plupart regorgent d'ouvrages d'occasion, comme la librairie de Mazibuko. Lui aime particulièrement se concentrer sur la littérature africaine et organise parfois des lancements et des lectures.  

Mais surtout, il offre un espace sûr dans le quartier: « Je viens ici faire mes devoirs, lire et me détendre », raconte Anele Ndlovu, 14 ans, une habituée.  « C'est là que j'aime réfléchir à ce que je veux dans la vie », poursuit la jeune fille qui rêve de devenir trader.  

Pour l'instant, elle est plongée dans un polar de Michael Connelly, mais ensuite elle lira « des livres qui apprennent la vie ». 


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.