À Tripoli, «le cri des pauvres» retentit

Des personnes en deuil portent le corps d'un enfant, victime du naufrage d'un bateau de migrants près de la côte de la ville de Tripoli, au nord du Liban, le 25 avril 2022 (Photo, AFP).
Des personnes en deuil portent le corps d'un enfant, victime du naufrage d'un bateau de migrants près de la côte de la ville de Tripoli, au nord du Liban, le 25 avril 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 29 avril 2022

À Tripoli, «le cri des pauvres» retentit

  • Ce naufrage, l'un des pires au Liban depuis des années, a provoqué une vive colère à trois semaines des élections législatives
  • Autrefois saluée comme la puissance industrielle du pays, Tripoli est devenue la ville la plus pauvre de toute la côte méditerranéenne

BEYROUTH: Les familles des victimes du naufrage du bateau de migrants à Tripoli ont tenu un sit-in à la résidence du Premier ministre, Najib Mikati, jeudi soir, dans l’espoir de pousser les autorités concernées à accélérer les opérations de sauvetage des 30 personnes toujours portées disparues et à parachever les enquêtes ouvertes à ce sujet.  

Plusieurs manifestants ont tenté de violer la résidence de M. Mikati après avoir attaqué le quartier général des Forces de sécurité intérieure. Immédiatement mobilisée, l'armée libanaise a encerclé les lieux et s'est efforcée de contrôler la situation et d'expulser les manifestants.  

Le gouvernement de Mikati a «demandé au commandement de l'armée de mener une enquête transparente sur les conditions et circonstances de l'incident, sous la supervision de l'autorité judiciaire compétente», a annoncé le ministre de l'Information, Ziad Makari, mardi dernier, à l'issue d'une séance ministérielle extraordinaire. 

Au moins six personnes – dont une fillette de 18 mois – dont l’embarcation a coulé au moment où l'armée tentait de l'intercepter, ont trouvé la mort samedi au large de la ville portuaire de Tripoli, devenue ces dernières années un point de départ des embarcations clandestines. 

Au moins six personnes, dont une fillette de 18 mois, ont trouvé la mort samedi au large de la ville portuaire de Tripoli (Photo, AFP).
Au moins six personnes, dont une fillette de 18 mois, ont trouvé la mort samedi au large de la ville portuaire de Tripoli (Photo, AFP).

Ce naufrage, l'un des pires au Liban depuis des années, a provoqué une vive colère à trois semaines des élections législatives, surtout dans le nord du Liban, à Tripoli, deuxième grande ville du pays où la majorité de la population vit dans la pauvreté. 

L’ONU «sonne l’alarme» 

En novembre dernier, le rapporteur spécial sur les droits de l'homme et l'extrême pauvreté, Olivier de Schutter, s'est rendu à Tripoli dans le cadre d'une mission d'enquête au Liban, dont la crise économique a été classée par la Banque mondiale comme l'une des pires depuis la révolution industrielle. 

Autrefois saluée comme la puissance industrielle du pays, Tripoli est devenue la ville la plus pauvre de toute la côte méditerranéenne – avant même que les crises actuelles ne surgissent –, selon ONU Habitat. 

Durant sa visite en novembre 2021, De Schutter avait déclaré à Reuters avoir entendu des témoignages «émouvants» lors de son passage dans la ville, exprimant sa crainte face à la détérioration de la situation. «Cette ville est une déclaration concise du Liban dans son ensemble, une tentative de soigner les cicatrices de la guerre civile et de vivre en relations harmonieuses entre communautés, malgré la crise économique», a expliqué De Schutter. 

«Je surveille les impacts de la crise sur ces relations intercommunautaires, et Tripoli est un endroit qui doit être surveillé de très près», a-t-il déploré. 

Les bidonvilles sont dispersés à travers Tripoli, offrant des logements médiocres aux plus vulnérables à Hay al-Tanak, Mankoubin et Wadi al-Nahle, tous visités par De Schutter en novembre. 

Selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), au moins 84 personnes se trouvaient à bord de l'embarcation partie de la région de Qalamoun, au sud de Tripoli. Jusqu'ici, selon l'armée libanaise, 48 personnes ont été secourues.  

Les autorités «indifférentes» 

Si l'ONU a déjà tiré la sonnette d'alarme sur les problèmes auxquels est confrontée la « capitale du nord » du Liban, sans parler des centaines de petites communautés en ruine, qu'attendent les responsables du pays pour les sauver ? 

«Le Liban fait face à un épuisement dangereux de ses ressources, notamment son capital humain. La main-d’œuvre hautement qualifiée est de plus en plus susceptible de saisir les opportunités qui se présentent à l’étranger, ce qui représente une perte sociale et économique irrémédiable pour le pays», a affirmé en juin dernier Saroj Kumar Jha, le directeur régional de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient. 

5

Le taux de pauvreté du Liban, tel qu’indiqué dans le tableau ci-dessus, est considérablement en hausse entre 2019 et 2021. Ces statistiques illustrent les problèmes auxquels les familles sont confrontées, tels que l'accès aux soins de santé et aux médicaments, la crise du chômage, le nombre inquiétant de familles sans revenu, ainsi que le nombre de personnes âgées plongeant dans la pauvreté, presque sans aucune intervention des autorités. 

Selon l'ONU, au moins 1 570 personnes, parmi lesquelles 186 Libanais, ont quitté ou tenté de quitter illégalement le Liban par la mer de janvier à novembre 2021, la plupart espérant rejoindre l'île de Chypre, membre de l'Union européenne et située à quelque 175 kilomètres. 


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Short Url
  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Short Url
  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Short Url
  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com