Selon une étude, les plates-formes de réseaux sociaux échouent à supprimer près de 90 % des propos islamophobes

Une étude du Center for Countering Digital Hate révèle que certains messages largement partagés sur les réseaux sociaux concernant les musulmans et l'islam sont déshumanisants.
Une étude du Center for Countering Digital Hate révèle que certains messages largement partagés sur les réseaux sociaux concernant les musulmans et l'islam sont déshumanisants.
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Publié le Vendredi 29 avril 2022

Selon une étude, les plates-formes de réseaux sociaux échouent à supprimer près de 90 % des propos islamophobes

  • L’étude, menée par le Center for Countering Digital Hate, a examiné plus de  530  messages déshumanisants au sujet des musulmans et de l'islam, consultés 25 millions de fois
  • «La plupart des contenus haineux que nous avons découverts étaient flagrants et faciles à trouver, avec même des hashtags clairement islamophobes qui circulent ouvertement»

LONDRES: Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et TikTok n'ont pas été en mesure de supprimer près de 90 % des contenus antimusulmans et islamophobes sur leurs plates-formes, selon une nouvelle étude publiée jeudi. 

L'étude, menée par le Center for Countering Digital Hate (CCDH), a examiné plus de 530 messages, consultés 25 millions de fois, recelant des contenus déshumanisants au sujet des musulmans et de l'islam. 

«Une grande partie du contenu haineux que nous avons découvert était flagrant et facile à trouver, avec même des hashtags clairement islamophobes circulant ouvertement et des centaines de milliers d'utilisateurs appartenant à des groupes qui prêchent la haine antimusulmane», déclare Imran Ahmed, le directeur général du CCDH. 

Ces messages ne se limitent pas à des opinions offensantes, mais ils comprennent également des caricatures, de fausses affirmations et des théories du complot. Certains messages Instagram, à titre d’exemple, dépeignent les musulmans comme des porcs et appellent à leur expulsion d'Europe. 

Un autre message trouvé sur les réseaux sociaux compare l'islam à un cancer qui devrait être «traité par radiation» et il est accompagné d'une image d'explosion atomique. Des messages sur Twitter suggèrent que la migration musulmane fait partie d'un complot visant à modifier la politique d'autres pays. De nombreux messages sont accompagnés de hashtags offensants tels que #deathtoislam, #islamiscancer et #raghead. 

Le CCDH indique que la plupart des messages haineux et des contenus islamophobes surveillés dans le cadre de l'étude ont été signalés par les utilisateurs aux organismes de surveillance des normes communautaires des plates-formes. Toutefois, peu d'entre eux ont été supprimés. Facebook, par exemple, n'a retiré que 7 des 125 messages signalés; Instagram, 32 des 227 messages; TikTok, 18 des 50 messages; Twitter, 3 des 105 messages; et YouTube n'a rien fait contre les 23 vidéos pour lesquelles il a reçu des plaintes. 

Les chercheurs ont également constaté que Facebook était utilisé par des groupes islamophobes portant des noms tels que «Islam means Terrorism», «Stop Islamization of America» et «Boycott Halal Certification in Australia». Nombre de ces groupes, basés principalement au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Australie, comptent des milliers de membres. 

Le groupe «Fight Against Liberalism, Socialism and Islam», par exemple, compte près de 5 000 membres. Le groupe est dirigé par l'avocat sud-africain Mark Taitz. Il affirme que «l'islam modéré n'existe pas et que trop de gens ne le comprennent pas» et il encourage les utilisateurs de Facebook à «rejoindre notre groupe pour en savoir plus sur l'islam et les atrocités qu'il commet au nom de Dieu». 

En réponse à cette étude, la plate-forme Twitter a déclaré qu'elle «ne tolérait pas l'abus ou le harcèlement de personnes sur la base de la religion» et elle a souligné l’existence du système automatisé qu'elle utilisait pour signaler les contenus qui violent ses politiques. L’entreprise n'a pas abordé les conclusions spécifiques du rapport, mais elle a admis qu'elle «savait qu'il y avait encore du travail à faire». 

Ce n'est pas la première fois que les plates-formes de réseaux sociaux sont critiquées pour leurs réactions face aux discours de haine et aux contenus offensants. En décembre, à titre d’exemple, un rapport de l'Institute for Strategic Dialogue, un groupe de réflexion qui étudie l'extrémisme en ligne, a constaté que Facebook ne parvenait pas à supprimer les contenus extrémistes. Un nouvel outil introduit sur la plate-forme en novembre a même tagué des photos de décapitations et de discours haineux de Daech et des talibans avec les mentions «perspicaces» et «engageants». 


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.