À Gaza, les familles se réunissent autour d’un iftar en bord de mer

Les cafétérias situées à proximité du rivage permettent aux familles d'apporter leur propre nourriture et de payer une somme modique pour louer une table et des chaises afin de se réunir autour d’un repas, avec une vue imprenable sur la mer (Photo, AN/Hazem Balousha).
Les cafétérias situées à proximité du rivage permettent aux familles d'apporter leur propre nourriture et de payer une somme modique pour louer une table et des chaises afin de se réunir autour d’un repas, avec une vue imprenable sur la mer (Photo, AN/Hazem Balousha).
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Publié le Lundi 02 mai 2022

À Gaza, les familles se réunissent autour d’un iftar en bord de mer

  • Les cafés sont abordables pour les habitants de la bande de Gaza qui n'ont pas les moyens de payer pour les buffets coûteux de l'iftar
  • «C'est l'occasion de profiter d'une atmosphère familiale dans un espace ouvert»

VILLE DE GAZA: De nombreuses familles de Gaza se réunissent sur la plage pour les repas de l'iftar pendant le ramadan, où elles peuvent respirer l'air frais, apprécier le bruit des vagues et contempler le coucher du soleil.

Située sur la côte méditerranéenne, la bande de Gaza compte environ 2 millions d'habitants. Ces dernières années, des cafétérias ont été installées près du rivage, où les familles peuvent apporter leur propre nourriture et payer une petite somme pour louer une table et des chaises afin de déguster un bon repas, avec une vue sur la mer.

Mohammed Aidya, 45 ans, et sa famille de sept personnes sont assis autour d’une table, près de la plage. Ils attendent le coucher du soleil et la prière du Maghrib pour rompre leur jeûne.

«Cette année, il fait relativement froid pendant le ramadan. Les années précédentes, il faisait beaucoup plus chaud», déclare-t-il à Arab News.

«Je suis venu ici, au bord de la mer, au moins dix fois au cours du mois, pour l’iftar. L'air est frais et ma famille est heureuse, mes enfants jouent et nous dégustons des plats délicieux que nous apportons nous-mêmes», indique-t-il.

Sur la table voisine, un jeune couple avec un enfant de trois ans prépare son repas, en attendant la rupture du jeûne.

Rawiya Tafesh, femme au foyer âgée de 25 ans, dit: «Il fait beau aujourd'hui. Nous avons doncdécidé de manger dehors. Nous avons acheté un plat à emporter dans un restaurant et nous allons le manger ensemble, ici, pendant que notre fils joue».

La famille Tafesh ne peut pas se permettre de dîner dans des restaurants de luxe, elle a donc opté pour des plats à emporter plus abordables, pour les manger au bord de la mer, dans un cadre qui offre une vue pittoresque.

« Notre revenu mensuel est limité. Nous ne nous privons pas de ce qui nous fait plaisir mais nous ne pouvons pas payer cher pour la nourriture. Nous ne pouvons pas manger dans des restaurants chics, mais nous sommes heureux ici», explique Tafesh.

Les restaurants de la bande de Gaza, notamment ceux qui comptent parmi les plus luxueux, organisent des buffets quotidiens pour l'iftar. Cependant, la plupart d’entre eux ne sont fréquentés que par les riches et certains résidents de la classe moyenne.

Hamdi Al-Owaii, 39 ans, est propriétaire d'une cafétéria sur la plage de Gaza.

«Pendant le ramadan, nous louons des tables et des chaises sur la plage pour l'iftar. Il y a moins de demande cette année que l'année dernière à cause du temps froid», affirme-t-il.

«Le coût est faible ici; chaque famille paie environ 10 à 20 shekels (soit 2, 85 à 5,70 €), dépendamment du nombre de personnes. Les gens peuvent apporter leur nourriture et toutes leurs affaires et rester là jusqu'à l'aube s'ils le souhaitent. Cela est accessible pour la plupart desrésidents de la bande de Gaza», aoute Al-Owaii.

Certaines familles organisent des fêtes avec leurs proches à la plage. Elles louent un endroit pour manger et apportent de la nourriture afin de pouvoir passer un bon moment.

Abdellah Al-Saadi, 47 ans, dit à Arab News: «Ma femme et moi avons décidé d'inviter mes frères et sœurs pendant le ramadan et, vu le grand nombre de personnes, nous avons décidé d'organiser la fête à l'extérieur plutôt qu'à la maison».

«C'est l'occasion de profiter d'une atmosphère familiale dans un espace ouvert. Les enfantspeuvent jouer et il y a moins de bruit qu’à l’intérieur. Les femmes aiment discuter entre elles et marcher sur la plage lorsqu’il fait frais.

«Le ramadan est l'occasion de rencontrer des proches et de faire de bonnes actions. Les membres d'une grande famille se réunissent, partagent un bon repas et font d'autres activités spéciales qui ne sont possibles que pendant le mois sacré», conclut Al-Saadi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.