Des étudiants libanais dans l'incertitude après avoir fui la guerre en Ukraine

Une étudiante à l'ombre des arbres à l'Université américaine de Beyrouth, le 1er juin 2020. (Joseph Eid/AFP)
Une étudiante à l'ombre des arbres à l'Université américaine de Beyrouth, le 1er juin 2020. (Joseph Eid/AFP)
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Publié le Dimanche 01 mai 2022

Des étudiants libanais dans l'incertitude après avoir fui la guerre en Ukraine

  • Les étudiants libanais en Ukraine, de retour au Liban, se battent maintenant pour poursuivre leurs études à distance, avec des difficultés de transfert d'inscription et de connexion internet
  • L'effondrement du système universitaire libanais, qui fournissait une élite hautement qualifiée aux pays de la région, a accéléré la fuite des cerveaux

BEYROUTH : Après avoir fui la guerre en Ukraine, des étudiants libanais s'efforcent désormais de terminer leurs études dans leur pays où ils sont confrontés à un avenir précaire en raison d'une crise économique sans précédent qui affecte leurs perspectives de carrière.

«Mieux vaut la guerre qu'être ici», soupire Yasser Harb, en dernière année de médecine, qui a quitté la capitale Kiev deux jours avant l'invasion russe le 24 février.

Avouant être rentré au Liban pour rassurer ses parents, il se retrouve dans un pays où l'électricité se fait rare, où le cours de la monnaie s'est effondré et le coût de la vie a explosé.

Comme lui, d'autres étudiants se battent maintenant pour poursuivre leurs études à distance, avec des obstacles au transfert d'inscription pour certains d'entre eux.

Près d'un millier d'étudiants libanais ont pu quitter l'Ukraine, selon des données officielles annoncées fin mars. Au moins 340 se sont inscrits au ministère de l'Education pour poursuivre leurs études.

Mais le ministre de l'Éducation, Abbas Halabi, a indiqué qu'aucun des inscrits n'avait rejoint une université privée au Liban, reconnaissant que les étudiants «dont les universités en Ukraine ont été bombardées n'ont même pas pu récupérer leurs relevés de notes» pour procéder à leur réinscription dans leur pays.

- «Une vraie galère» -

Ainsi, Yasser se retrouve dans le noir complet, sans garantie d'équivalence pour son diplôme. Quant à ceux qui postulent à l'Université libanaise, seul établissement universitaire public, «ils devront passer le concours d'entrée à la rentrée prochaine», explique le recteur, Bassam Badran.

N'ayant d'autre choix que d'étudier à distance chez ses parents à Nabatieh, dans le sud du Liban, Yasser s'efforce de terminer sa dernière année. Mais chez lui, il n'a qu'une heure d'électricité par jour comme c'est le cas pour la plupart des Libanais.

Le recours accru aux générateurs privés pour pallier les défaillances de l'État affecte la connexion wifi: «Internet est lent, on peine à entendre les explications des enseignants, ce qui impacte nos notes», déplore l'étudiant qui n'exclut pas de retourner en Ukraine une fois que les vols auront repris.

La capitale Kiev a réussi à maintenir l'approvisionnement en électricité malgré la guerre, les transports publics restent opérationnels et la vie retrouve progressivement un semblant de normalité. «A Kiev, j'avais au moins les services de base», dit-il.

Mais au Liban, «rien n'est facile», renchérit Samer Dakdouk, dans la même situation. En cinquième année à la faculté de médecine de Kharkiv (nord-est de l'Ukraine), Samer étudie en ligne et se rend à l'hôpital à Beyrouth en tant qu'interne, mais très sporadiquement car les places sont rares.

«Pourtant, la partie pratique du cycle d'études en médecine est cruciale, c'est une vraie galère», confie-t-il. Le manque de moyens et d'opportunités l'empêchent d'aller en Europe.

- «Fardeau» -

Nathalie Deeb s'estime elle «chanceuse» d'avoir rejoint directement l'Allemagne, destination de choix des étudiants libanais en Ukraine, dans la mesure où ils peuvent se spécialiser tout en percevant un salaire décent.

Depuis l'Allemagne, elle poursuit son cursus en ligne et attend la réponse d'un hôpital pour des stages. «Je ne suis pas rentrée au Liban car l'Allemagne m'offre plus de possibilités et je ne veux pas être un fardeau pour mes parents», dit l'étudiante en médecine.

L'effondrement du système universitaire libanais, qui fournissait une élite hautement qualifiée aux pays de la région, a accéléré la fuite des cerveaux.

Depuis 2019, la livre libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur et le salaire minimum mensuel -- naguère l'équivalent de 450 dollars (427 euros) -- a chuté à 25 dollars (24 euros).

Le père de Nathalie a dû vendre leur appartement à Beyrouth et retourner dans leur village dans le Sud pour qu'elle puisse poursuivre ses études.

A l'université nationale de médecine de Bogomolets à Kiev, l'étudiante paie 4.400 dollars l'année (4.074 euros), environ cinq fois moins que la plupart des universités libanaises privées.

«Ceux qui sont rentrés le regrettent», conclut-elle.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".