Modération, régulation, rentabilité: chez Twitter, Musk va devoir jouer serré

Depuis que sa proposition de rachat de Twitter a été acceptée, Elon Musk donne l'impression de bien s'amuser sur son réseau (Photo, AFP).
Depuis que sa proposition de rachat de Twitter a été acceptée, Elon Musk donne l'impression de bien s'amuser sur son réseau (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 01 mai 2022

Modération, régulation, rentabilité: chez Twitter, Musk va devoir jouer serré

  • Le patron de Tesla et de SpaceX veut posséder le réseau des gazouillis dans le but affiché d'en faire un bastion de la liberté d'expression, essentiel à la démocratie
  • Il a aussi évoqué la fin des spams et de la publicité, des algorithmes «open source» et la diversification des sources de revenus

SAN FRANCISCO: Depuis que sa proposition de rachat de Twitter a été acceptée, Elon Musk donne l'impression de bien s'amuser sur son réseau, mais de nombreux experts avertissent que le retour à la réalité - diriger un réseau très en vue mais peu rentable - risque d'être brutal.

Le patron de Tesla et de SpaceX veut posséder le réseau des gazouillis dans le but affiché d'en faire un bastion de la liberté d'expression, essentiel à la démocratie.

Il a aussi évoqué la fin des spams et de la publicité, des algorithmes "open source" et la diversification des sources de revenus. 

Mais ces idées lancées à la volée ne constituent pas un plan cohérent, voire se contredisent entre elles, pointent les observateurs.

La modération des contenus, d'abord. "Il va avoir un choc terrible quand il va découvrir à quoi ça ressemble vraiment", a tweeté Benedict Evans, un analyste indépendant spécialiste de la Silicon Valley.

"Dans les années 1990, beaucoup de pionniers de l'internet avaient cette éthique libertarienne. Ils pensaient que toutes les opinions devraient pouvoir être débattues sur des forums publics", raconte Chris Bail, professeur de sociologie à l'université Duke. "C'est beaucoup plus complexe".

Equilibrisme

Pour définir les limites, Elon Musk veut s'en tenir à la loi. Problème: Twitter doit composer avec de nombreuses législations différentes.

Les spams, au regard de la loi américaine, peuvent ainsi être considérés comme du ressort de la liberté d'expression, note Chris Bail.

En Europe, par contre, des hauts responsables ont immédiatement rappelé que toutes les plateformes vont devoir mieux lutter contre les contenus illégaux, en vertu d'un nouveau règlement.

Et en pratique, ouvrir la porte à la désinformation et à certaines formes de harcèlement peut faire fuir de nombreux utilisateurs et annonceurs. Les réseaux sociaux de la droite américaine, dont le mot d'ordre est la liberté d'expression, ne font d'ailleurs pas recette.

Facebook et les autres ont tenté de définir des règles communes, sans convaincre, accusés de laxisme par la gauche et de censure par la droite, comme par Elon Musk.

"Twitter n'est pas une communauté, c'est beaucoup de communautés pas du tout d'accord entre elles", explique Casey Fiesler, professeure d'éthique numérique à l'université de Colorado Boulder.

Une blague pour les uns fait figure d'incitation à la violence pour les autres.

Cuisine interne

Elon Musk prône par ailleurs plus de transparence sur les algorithmes qui organisent les tweets, donnant la priorité à certains plutôt qu'à d'autres, en fonction de chaque profil.

Cette proposition de rendre les programmes accessibles ("open source") suscite un certain enthousiasme de la part d'utilisateurs souhaitant "voir" les algorithmes.

"Je ne sais pas ce qu'ils s'imaginent. Il n'y a pas d'instructions, ce n'est pas comme une recette de sandwich au beurre de cacahuètes!", commente Casey Fiesler. 

"C'est un système de 'machine learning' (apprentissage informatique automatisé), qui dépend énormément des données récoltées", poursuit-elle. L'ouvrir risque donc de poser des problèmes de confidentialité.

"C'est une idée noble, motivée par le désir de donner plus de contrôle à chacun", admet Chris Bail.

Mais elle risque de faciliter le travail des "trolls" et autres acteurs nuisibles qui veulent propulser leurs messages en haut de la pile.

Quant aux utilisateurs, "ils pourraient choisir de ne voir que les contenus qui les arrangent, et s'enfermer encore plus dans leur caisse de résonance", ajoute-t-il.

En contradiction avec la vision de "place publique" du multimilliardaire.

Cash

Certaines suggestions d'Elon Musk risquent par ailleurs de nuire au modèle économique de la plateforme, fondé sur la publicité. Il désapprouve cette source de revenus, qui nécessite de toute façon de lutter contre les contenus toxiques.

"Ce n'est pas clair s'il veut créer de la valeur ou s'en tenir à un objectif philosophico-social", remarque Gustavo Schwed, professeur de finance à l'université NYU.

Mais même si c'est l'homme le plus riche du monde, l'entrepreneur va devoir faire en sorte que Twitter génère plus de profits. 

Ses prêts bancaires contractés pour l'opération sont en effet adossés à ses actions Tesla, mais aussi aux bénéfices dégagés par Twitter... qui a fini 2020 et 2021 dans le rouge.

D'après ses tweets, Elon Musk voudrait dynamiser les abonnements payants, monétiser la diffusion des tweets très populaires ou encore payer des créateurs de contenus.

"Il a eu beaucoup de succès comme homme d'affaires et dans l'ingénierie. Mais là, il ne s'agit pas d'apprendre à une voiture à se conduire elle-même, c'est un produit humain", souligne Chris Bail.

"Prédire le comportement d'un seul humain est compliqué. Et l'enjeu, chez Twitter, c'est de prédire celui d'immenses ensembles de personnes".


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".