Le premier syndicat d'Amazon aux Etats-Unis échoue dans un deuxième entrepôt

Des employés d'Amazon manifestent alors qu'ils votent pour la syndicalisation de l'entrepôt d'Amazon Staten Island à New York, le 1er avril 2022 (Photo, AFP).
Des employés d'Amazon manifestent alors qu'ils votent pour la syndicalisation de l'entrepôt d'Amazon Staten Island à New York, le 1er avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 03 mai 2022

Le premier syndicat d'Amazon aux Etats-Unis échoue dans un deuxième entrepôt

  • 618 employés de l'entrepôt appelé LDJ5 ont voté «non» à la question de savoir s'ils voulaient être représentés par ALU
  • L'organisation a reconnu sa défaite mais a prévenu qu'elle allait continuer sa campagne

NEW YORK : Le syndicat Amazon Labor Union (ALU), fort d'une première victoire retentissante début avril, n'a pas réussi à renouveler immédiatement son exploit: les employés d'un centre de tri d'Amazon à New York ont voté massivement contre l'arrivée de l'organisation sur leur site.

Selon un décompte retransmis en ligne, 618 employés de l'entrepôt appelé LDJ5 ont voté "non" à la question de savoir s'ils voulaient être représentés par ALU, contre 380 ayant voté "oui". Le taux de participation s'est élevé à 61%.

L'organisation a reconnu sa défaite mais a prévenu qu'elle allait continuer sa campagne.

"C'est un marathon, pas un sprint. On sait tous qu'il va y avoir des victoires et des défaites", a réagi peu après le dépouillement Christian Smalls, le président d'ALU.

Devant le bureau new-yorkais de l'agence chargée de superviser le scrutin, le NLRB, la déception s'affichait sur les visages de la dizaine de membres du syndicat présents, a constaté une journaliste de l'AFP. Une jeune femme était en pleurs, plusieurs dénonçaient des manœuvres d'intimidation effectuées par Amazon à l'approche du vote.

"Je suis assez contrarié", a souligné Michael Aguilar, salarié à LDJ5. "Beaucoup de travailleurs disaient ouvertement qu'ils étaient contre le syndicat (...) mais il y avait aussi beaucoup d'indécis", a-t-il expliqué. Ils ont visiblement "été convaincus par la propagande d'Amazon" qui a "employé tous les coups bas pour qu'on ne gagne pas sur un autre site".

ALU avait créé la surprise début avril en devenant le premier syndicat de l'entreprise aux Etats-Unis, au sein de l'entrepôt JFK8 dans le quartier de Staten Island à New York. 

Deuxième employeur aux Etats-Unis après le géant de la distribution Walmart, Amazon avait jusqu'alors réussi à repousser les velléités des salariés souhaitant se regrouper dans le pays depuis sa création en 1994. 

«Retourner au combat»

Dans la foulée de son premier succès, ALU a suscité l'engouement, ses membres assurant avoir été contactés par des représentants d'entrepôts un peu partout dans le pays.

L'organisation espérait engranger une nouvelle victoire au centre de tri LDJ5, situé en face de JFK8. 

Le président américain Joe Biden lui-même avait livré début avril un plaidoyer énergique en faveur des syndicats, déclarant lors de son intervention: "D'ailleurs, Amazon, on arrive..."

Mais la pression de la part de l'entreprise fondée par Jeff Bezos a été "plus forte que la première fois", l'entreprise commettant "des actes illégaux" pour contrer la campagne syndicale, a assuré Eric Milner, l'avocat représentant ALU, en évoquant notamment des mesures disciplinaires contre des syndicalistes.

Pour Christian Smalls, la différence a surtout tenu au fait que les syndicalistes menant la campagne à JFK8 y travaillaient depuis plusieurs années, tandis que ceux qui animaient la lutte à LDJ5 "n'y étaient que depuis quelques mois". 

Pour la suite, l'équipe "va faire une coupure, réévaluer la situation, reprendre des forces (...) et retourner au combat", a-t-il assuré.

ALU, mais aussi l'ensemble du mouvement syndical, doit maintenant trouver "comment faire vivre l'élan" généré par la première victoire, a déclaré Patricia Campos-Medina, co-directrice de l'Institut du travail à l'université Cornell. 

Divers gros syndicats ont déjà exprimé leur volonté d'apporter un soutien logistique et juridique à ALU, et toutes ces organisations doivent se coordonner pour mener campagne dans plusieurs entrepôts à la fois, a-t-elle souligné.

Car au final, c'est seulement s'ils parviennent à engranger plusieurs victoires qu'Amazon "acceptera de négocier", a-t-elle ajouté.

Le groupe de son côté a fait part lundi de sa satisfaction, et indiqué "être impatient de continuer à travailler directement (avec les salariés)".

L'entreprise a déposé un recours contre le résultat du vote à JFK8, estimant notamment que des membres de l'ALU avaient "intimidé" les salariés et accusant l'antenne new-yorkaise du NLRB d'être biaisée.

Un responsable d'une autre antenne du NLRB où le dossier a été délocalisé, à Phoenix, a accepté de tenir une audience sur les objections de groupe le 23 mai.

Motivés par l'attitude de leur entreprise pendant la pandémie, notamment sur les protections sanitaires, et plus récemment par l'inflation, plusieurs groupes de salariés dans différentes entreprises tentent actuellement de s'organiser.

Chez Starbucks notamment, dans la foulée d'une première victoire symbolique en décembre, des employés de plus de 250 cafés ont déposé un dossier pour l'organisation d'un vote et plus d'une quarantaine ont jusqu'à présent voté pour la création d'un syndicat au sein de leur établissement.


Un nouvel organe de protection de la propriété intellectuelle permettra d’attirer davantage d’investissements

L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
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  • Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février
  • Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle

RIYAD: Des experts en innovation et en économie ont déclaré à Arab News que la mise en place par l’Arabie saoudite d’un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle permettra de favoriser la réalisation de projets innovants et d’attirer des investissements étrangers dans le pays.

Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février.

Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, «qui consiste à mettre en place un environnement distingué pour l’organisation et le développement de services judiciaires dans les domaines de la propriété intellectuelle».

Le communiqué décrit le ministère public de la propriété intellectuelle comme «l’un des principaux facteurs permettant d’atteindre les objectifs de la Vision 2030 du Royaume».

Cet organe est chargé d’enquêter et d’engager des actions pénales dans les cas de violation des droits de propriété intellectuelle stipulés dans le système du droit des marques et le système de protection des droits d’auteur, déférés par l’Autorité saoudienne de la propriété intellectuelle, ainsi que dans le système des brevets et de la topographie pour les circuits intégrés, les variétés végétales et les modèles industriels.

Selon le ministère, «ces poursuites favoriseront le développement du Parlement dans le domaine de la protection judiciaire globale de la propriété intellectuelle. Elles disposeront d’un cadre de procureurs qualifiés qui ont été formés et ont acquis les compétences nécessaires conformément aux normes de compétence juridique pour la protection pénale des cas de violation des droits de propriété intellectuelle, ce qui conduira à la croissance (de ce secteur).»

«La mise en place d’un ministère public de la propriété intellectuelle contribue à créer “un environnement qui attire les technologies internationales, les innovateurs et les inventeurs aux niveaux local et mondial», a affirmé Abdallah Alakeel, président de l’Association saoudienne pour la recherche scientifique et l’innovation.

«L’inventeur, l’innovateur ou le propriétaire d’une entreprise créative ou technique aura la garantie que ses droits dans le Royaume seront protégés et sécurisés grâce à la présence de lois et de règlements clairs», a-t-il souligné.

Abdallah al-Hamed, responsable du conseil en investissement chez GIB Capital, espère que la création de cet organe préservera positivement les droits et confirmera la capacité du détenteur de ces droits à en bénéficier financièrement et intellectuellement de manière claire et authentique. Cela donnera lieu à une nouvelle réflexion sur l’environnement de la propriété intellectuelle et sa capacité en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com