Philippines: Leni Robredo, seule femme en lice pour la présidentielle

Mme Robredo était une novice en politique quand elle a été élue vice-présidente en 2016 (Photo, AFP).
Mme Robredo était une novice en politique quand elle a été élue vice-présidente en 2016 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 03 mai 2022

Philippines: Leni Robredo, seule femme en lice pour la présidentielle

  • Leni Robredo est le dernier obstacle à la reconquête du pouvoir par la famille de l'ex-dictateur Marcos, contrainte à l'exil en 1986 à la suite d'un soulèvement populaire
  • Beaucoup redoutent qu'une victoire de Marcos Jr ne signe le retour des détournements de fonds public et des violations des droits humains qui ont marqué la dictature de son père

MANILLE: Seule femme parmi les dix prétendants à la fonction suprême dans l'élection du 9 mai, Leni Robredo est le dernier obstacle à la reconquête du pouvoir par la famille de l'ex-dictateur Marcos, contrainte à l'exil en 1986 à la suite d'un soulèvement populaire. 

Mme Robredo était une novice en politique quand elle a été élue vice-présidente en 2016, battant de justesse Ferdinand Marcos Jr, une victoire qu'elle espère réitérer. 

Cette fois, cette ancienne avocate et économiste semble largement distancée par Marcos Jr, le fils unique et homonyme du dictateur défunt qui, selon les sondages, serait en passe de remporter une victoire écrasante.

Aux Philippines, le vice-président et le président sont élus lors de deux scrutins distincts. 

La candidate de 57 ans, cible d'attaques incessantes de la part du président sortant Rodrigo Duterte, qui l'a un jour qualifiée d'"écervelée", a également fait les frais d'une campagne de désinformation émanant du camp pro-Marcos.

Mais sa promesse de "vaincre le style archaïque et pourri de la politique" philippine a trouvé un écho auprès des électeurs progressistes las de l'autoritarisme de l'actuel président. 

Par ailleurs, beaucoup redoutent qu'une victoire de Marcos Jr ne signe le retour des détournements de fonds public et des violations des droits humains qui ont marqué la dictature de son père.

«Jamais reculé»

"On me dit souvent que je suis faible parce que je suis une femme, mais je n'ai jamais reculé devant un défi", a déclaré Mme Robredo, lors d'un forum en février. 

"J'offre un style de gouvernance digne de confiance, efficace, consciencieux et fiable. Vous ne serez pas dupé, vous ne serez pas volé, vous ne serez jamais laissé pour compte", a-t-elle déclaré.

"En 2022, le dernier homme en lice sera à nouveau une femme", a-t-elle lancé. 

Depuis plusieurs semaines, ses partisans font du porte à porte à travers l'archipel dans l'espoir de conquérir des voix. 

Cette campagne évoque le mouvement populaire qui avait conduit en 1986 à l'élection surprise à la présidence de Corazon Aquino et à l'éviction du dictateur Ferdinand Marcos Senior. 

A l'image de Mme Aquino, dont le mari a été assassiné en 1983 à son retour d'exil, Mme Robredo s'est lancée à contrecoeur dans la politique après la mort de son mari, membre respecté du cabinet de l'administration de l'ancien président Benigno Aquino décédé en 2012 dans un accident d'avion.  

Cette avocate qui a défendu les agriculteurs défavorisés et les femmes battues n'a effectué qu'un seul mandat en tant que parlementaire, oeuvrant notamment pour le vote de lois en faveur de plus de transparence. 

Durant sa vice-présidence dans le gouvernement de Rodrigo Duerte, Mme Robredo a mis à profit de sa fonction, essentiellement honorifique et pourvue d'un maigre budget, pour venir en aide aux nécessiteux, aux victimes des typhons et permettre aux femmes d'être plus autonomes.

Mais elle s'est attirée les foudres de M. Duterte en critiquant notamment sa guerre meurtrière contre la drogue et en s'opposant à son projet de rétablir la peine de mort. 

La vice-présidente a également contesté la décision d'autoriser l'inhumation du corps embaumé de Marcos père dans le cimetière des héros nationaux. 

Philippines: les principaux candidats à l'élection présidentielle

Des dizaines de millions de Philippins sont appelés à voter le 9 mai pour désigner un successeur au président Rodrigo Duterte et choisir leur prochain vice-président, lors de deux scrutins distincts.

Selon les sondages, Ferdinand Marcos Jr, fils et homonyme de l'ancien dictateur, est le mieux placé pour remporter la présidentielle, à laquelle se présentent dix candidats.

Son alliée, Sara Duterte, fille aînée du président sortant, est en tête de la course à la vice-présidence, briguée par neuf candidats. 

Voici les principaux candidats à ces postes:

Ferdinand Marcos Jr

Ferdinand Marcos Junior, surnommé "Bongbong" est le grand favori. Son élection à la présidence marquerait le retour en politique de la famille de l'ex-dictateur dont le règne a été marqué par la corruption et des violations des droits de l'Homme.

La popularité de cet homme de 64 ans a été dopée par une vaste campagne de désinformation sur les réseaux sociaux, à destination d'un électorat jeune qui n'a pas connu les tortures, meurtres et autres abus commis sous la dictature qui s'est achevée en 1986. 

Leni Robredo 

L'actuelle vice-présidente Leni Robredo, 57 ans, seule femme à briguer la présidence, est la principale adversaire de "Bongbong". 

Longtemps distancée dans les sondages par son rival, elle a gagné des points ces dernières semaines après une intense campagne de porte-à-porte menée par des bénévoles.  

La dernière enquête d'opinion montre que l'écart s'est réduit, alimentant l'espoir d'une victoire surprise de cette ancienne élue de la Chambre des représentants, comme celle qui l'a portée à la vice-présidence en 2016.  

Elle serait la troisième femme à diriger l'archipel.

Francisco Domagoso 

Devenu acteur après une enfance très pauvre, Francisco Domagoso est maire de Manille depuis 2019. Il avait ravi le mandat à Joseph Estrada, président des Philippines de 1998-2001 contraint à la démission après un scandale de corruption.  

M. Domagoso, 47 ans, connu sous le pseudonyme Isko Moreno, a chassé les colporteurs des rues de la capitale et favorisé la construction de logements sociaux, ce qui l'a rendu populaire. 

Les sondages le donnent en troisième position, mais il refuse de retirer sa candidature et a récemment appelé Mme Robredo, en deuxième position, à abandonner.  

Manny Pacquiao 

Le célèbre boxeur Manny Pacquiao a mis fin l'an passé à 26 ans d'une brillante carrière sportive pour se lancer dans la course à la présidence. 

Ce sénateur de 43 ans, entré en politique en 2012, a fait de la lutte contre la corruption et la pauvreté ses principaux thèmes de campagne. 

Il ne semble cependant pas avoir conquis les électeurs, suscitant la controverse en soutenant la peine de mort, en tenant des propos homophobes et en reconnaissant avoir consommé de la drogue dans sa jeunesse. 

Panfilo Lacson 

Panfilo Lacson, ancien chef de la police nationale devenu sénateur, se présente pour la deuxième fois après une tentative en 2004.

Il est connu pour avoir éradiqué dans les années 80 et 90 les gangs qui enlevaient des personnes contre rançon. Il a ensuite été accusé, puis innocenté, d'avoir été impliqué dans des meurtres, notamment de onze braqueurs présumés.

Pour la vice-présidence:

Sara Duterte

La fille du président sortant Sara Duterte, 43 ans, a surpris en se lançant en novembre dans la course à la vice-présidence, dans le cadre d'une alliance avec Marcos Jr.  

Ce mandat pourrait lui permettre de protéger son père Rodrigo Duterte, qui fait l'objet d'une enquête internationale pour sa guerre meurtrière contre la drogue.

Vicente Sotto 

Vicente Sotto, président du Sénat et colistier de M. Lacson, est un ancien comédien, connu pour son rôle dans une série burlesque très populaire.

Agé de 73 ans, il a été un fervent partisan de la meurtrière guerre contre la drogue menée par l'actuel président, tout en défendant les principales causes de l'église conservatrice de ce pays à majorité catholique. 

Espoir

Après des mois de pression de ses partisans pour qu'elle se lance dans la course à la présidence, elle a annoncé sa candidature le 7 octobre, deux jours après celle de son principal adversaire Marcos Jr. 

"La corruption, l'incompétence et le manque de compassion doivent être remplacés par la compétence et l'intégrité des dirigeants", avait déclaré Mme Robredo. 

Certains analystes estiment que Mme Robredo, qui a trois filles, n'a pas la personnalité fougueuse que les électeurs philippins recherchent chez une femme dirigeante. 

Elle a également été critiquée pour avoir décidé tardivement de se présenter. 

Son principal adversaire, Marcos Jr, a bénéficié d'une alliance avec la candidate à la vice-présidence et fille aîné du président sortant, Sara Duterte, et de plusieurs années de campagne de désinformation menée sur les réseaux sociaux pour redorer l'image de sa famille. 

Mais la remontée de Mme Robredo dans les sondages et l'affluence lors de ses meetings ont fait naître l'espoir chez ses fervents supporters, leur candidate semblant gagner du terrain. 

Promettant d'être une "présidente de toutes les couleurs", Mme Robredo a invité ses militants à d'"accueillir tout le monde" alors qu'ils tentaient de conquérir des électeurs.

"L'avenir du pays repose sur nous tous", a-t-elle déclaré.


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.


Pompe exceptionnelle pour la deuxième visite d'Etat de Trump au Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump entame une visite d'État de deux jours au Royaume-Uni, marqué par un faste inédit à Windsor malgré des manifestations annoncées à Londres
  • Alors que le gouvernement de Keir Starmer tente de tirer profit de cette visite par des annonces d’investissements technologiques majeurs, la rencontre est aussi ternie par l’affaire Epstein

LONDRES: Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'Etat de Donald Trump, reçu mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations.

"Cela va être un très grand jour", a commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".

Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'Etat de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées britanniques.

"On dit que le château de Windsor, c'est le top, non? Donc ça va être chouette", avait lancé Donald Trump, 79 ans, avant son départ de Washington, se félicitant aussi d'être le seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite d'Etat au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.

Le président et son épouse Melania seront accueillis à la mi-journée dans ce domaine royal situé à l'ouest de Londres, d'abord par le prince héritier William et son épouse Catherine, puis par le roi Charles III, 76 ans, et la reine Camilla, 78 ans.

Une incertitude entoure toutefois la présence de Camilla: la reine consort se remet d'une sinusite aiguë qui l'a empêchée d'assister à des funérailles royales mardi.

Après une salve royale tirée du château et depuis la Tour de Londres, les trois couples doivent participer à une procession en calèche, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron en juillet.

- Fanfare et cornemuses -

Donald Trump aura l'unique privilège de passer en revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses dans la cour carrée du château.

Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Un défilé aérien, alliant de façon inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel banquet royal avec quelque 150 invités.

Une profusion d'honneurs de nature à flatter l'ego du milliardaire américain, qui s'est plus tôt cette année lui-même comparé à un monarque.

Mais à 40 km de là, des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres, pour protester contre la venue d'un président très impopulaire dans le pays. Le rassemblement à l'appel de la coalition "Stop Trump", prévu à partir de 14H00 (13H00 GMT), sera encadré par plus de 1.600 policiers. D'autres sont prévus ailleurs au Royaume-Uni.

Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera consacrée à une séquence plus politique, qui se déroulera à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer.

La conférence de presse pourrait donner lieu à des questions embarrassantes pour les deux dirigeants, relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein. Elle est revenue hanter cette semaine Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens avec le délinquant sexuel américain, mort en prison en 2019.

Un sujet dont se passerait bien Donald Trump, qui voit sa présidence également empoisonnée par l'affaire Epstein depuis des semaines.

Des images du financier américain ont d'ailleurs été diffusées mardi soir par un groupe anti-Trump sur une tour du château de Windsor.

De son côté, le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de cette visite pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains.

Il a déjà enregistré un investissement massif de 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) de Microsoft, un autre de 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) de Google et l'annonce d'un partenariat incluant OpenAI et Nvidia pour développer des infrastructures dédiées à l'IA dans le nord-est de l'Angleterre.

Un partenariat plus général pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire doit être signé pendant la visite, mais ses contours sont encore flous.

Les espoirs d'accord pour faire baisser les droits de douane actuellement appliqués sur le whisky (10%) et l'acier (25%) semblent en revanche avoir été douchés, selon la presse britannique.