Décès du premier président du Bélarus, un des fossoyeurs de l'URSS

Dans cette photo d'archive prise le 8 décembre 1991, le président russe Boris Eltsine (à gauche) et le président suprême de la Biélorussie Chouchkevitch (à droite) signent un document déclarant que "l'Union soviétique en tant que réalité géopolitique [et] sujet de droit international a cessé d'exister". (Photo d'archive, AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 8 décembre 1991, le président russe Boris Eltsine (à gauche) et le président suprême de la Biélorussie Chouchkevitch (à droite) signent un document déclarant que "l'Union soviétique en tant que réalité géopolitique [et] sujet de droit international a cessé d'exister". (Photo d'archive, AFP)
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Publié le Mercredi 04 mai 2022

Décès du premier président du Bélarus, un des fossoyeurs de l'URSS

  • Selon plusieurs médias, l'ancien président est mort après avoir été très affaibli par la Covid-19 qu'il a contracté en mars
  • La cheffe de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, forcée à l'exil après la présidentielle de 2020, a rendu hommage au défunt, «une grande perte pour le peuple bélarusse et le monde démocratique»

MOSCOU : Le premier président du Bélarus indépendant et l'un des fossoyeurs de l'URSS, Stanislav Chouchkevitch, est décédé à 87 ans, a annoncé mercredi son épouse à l'AFP.

"Nous espérons qu'il aura des funérailles d'Etat, mais personne ne nous a contactés" jusqu'à présent, a indiqué sa veuve, Irina Chouchkevitch, dont le mari était dans l'opposition à l'autoritaire président Alexandre Loukachenko.

"Stanislav a laissé des dernières volontés en cas de décès, mais je ne vais pas les rendre publiques pour le moment. Moi, je tiens le coup, avec à mes côtés mon fils et ma fille", a-t-elle ajouté.

Selon plusieurs médias, l'ancien président est mort après avoir été très affaibli par la Covid-19 qu'il a contracté en mars. Son épouse avait indiqué fin avril que son mari était en réanimation.

Le pouvoir bélarusse n'avait pas réagi mercredi après-midi à ce décès. La cheffe de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, forcée à l'exil après la présidentielle de 2020, a rendu elle hommage au défunt, "une grande perte pour le peuple bélarusse et le monde démocratique".

"On se souviendra du premier dirigeant du Bélarus indépendant pour son rôle dans la dissolution de l'URSS", a-t-elle ajouté, sur Twitter.  

Le 8 décembre 1991, à Belovejskaïa Pouchtcha au Bélarus, les présidents de la Russie, du Bélarus et de l'Ukraine soviétiques, Boris Eltsine, Stanislav Chouchkevitch et Léonid Kravtchouk, avaient paraphé un traité organisant la dissolution de l'URSS, forçant peu après son dernier dirigeant Mikhaïl Gorbatchev à la démission, signant ainsi l'arrêt de mort de l'empire soviétique qu'il tentait alors de réformer.

Ascension de Loukachenko

L'actuel président bélarusse, Alexandre Loukachenko, fut le seul député du Parlement bélarusse qui, en décembre 1991, refusa de voter pour la ratification de cet accord de Belovejskaïa Pouchtcha.

Dès 1994, M. Chouchkevitch est démis de ses fonctions par les députés, accusé avec d'autres hauts responsables de corruption dans un rapport de M. Loukachenko, qui était alors le chef d'une commission parlementaire anti-corruption.

Quelques mois plus tard ce dernier remportera la présidentielle face à M. Chouchkevitch et d'autres candidats.

Près de 30 ans plus tard, M. Loukachenko, qui cultive dans le pays la nostalgie de l'époque soviétique et assume son autoritarisme, est toujours au pouvoir et en contrôle tous les leviers.

Stanislav Chouchkevitch a de son côté dirigé jusqu'en 2018 un petit parti social-démocrate d’opposition. Durant un mouvement de contestation, en 2011, il avait été interpellé à plusieurs reprises, et avait indiqué en 2012 que le régime bélarusse lui avait interdit de quitter le pays.

Depuis son départ du pouvoir en 1994, l'ex-président n'a cependant jamais joué de rôle central dans la vie politique de son pays, d'autres figures prenant la tête de l'opposition à M. Loukachenko, qui les a tous peu à peu fait emprisonner ou contraint à l'exil.   

En réaction à un vaste mouvement de protestation contre sa réélection en 2020, le président Loukachenko a orchestré une répression encore plus large de l'opposition, des médias et ONG indépendants.

Après avoir louvoyé entre Moscou et l'Occident, le président bélarusse se pose depuis 2020 en allié indéfectible de la Russie, lui prêtant même son territoire comme base arrière et logistique à l'offensive contre l'Ukraine lancée par Moscou le 24 février.

Clin d'oeil voulu ou non à l'histoire, les premiers pourparlers russo-ukrainiens pour mettre fin à l'offensive russe ont eu lieu à Belovejskaïa Pouchtcha, l'endroit même où l'acte de mort de l'URSS avait été paraphé.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.