Les expatriés se préparent à voter, donnant le coup d’envoi des élections au Liban

Un panneau d'affichage à l’effigie de Najib Lyan, candidat aux élections législatives libanaises, à côté des silos à grains endommagés du port de Beyrouth, Beyrouth, Liban, 1er mai 2022. (AFP)
Un panneau d'affichage à l’effigie de Najib Lyan, candidat aux élections législatives libanaises, à côté des silos à grains endommagés du port de Beyrouth, Beyrouth, Liban, 1er mai 2022. (AFP)
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Publié le Jeudi 05 mai 2022

Les expatriés se préparent à voter, donnant le coup d’envoi des élections au Liban

  • Les expatriés de 10 pays voteront vendredi, les 49 autres pays voteront dimanche
  • L'ouverture du scrutin libanais intervient dans un contexte de violence et d'intimidation à l'encontre de plusieurs candidats

BEYROUTH: Le vote des expatriés libanais vendredi inaugurera la première phase des élections législatives de ce mois.

Les expatriés voteront dans 59 pays, mais seulement 10 nations commenceront la première phase du vote vendredi, Les expatriés de ces pays, qui comprennent l'Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, la Syrie et l'Irak, étant en week-end le vendredi.

La deuxième phase du scrutin aura lieu le 8 mai dans les pays au week-end dominical.

Les élections au Liban auront lieu le 15 mai. Les candidats s'affronteront dans 15 circonscriptions dans tous les gouvernorats et districts afin de sélectionner de nouveaux représentants pour 128 sièges parlementaires.

Le mandat du Parlement actuel, élu il y a quatre ans, prendra fin le 21 mai.

Le code de conduite pour les candidats et les médias entre en vigueur vingt-quatre heures avant le vote.

Tous les moyens d'incitation, d'intimidation et de polarisation sectaire ont été utilisés par les partis au pouvoir pour assurer leur retour au Parlement, déjouant les tentatives incessantes de l'opposition pour inverser la tendance.

Les régions à influence chrétienne sont en tête de liste en termes de candidats, avec 269 inscrits au Mont-Liban et 292 au nord.

Le sud, région à majorité chiite, a le taux de candidatures le plus faible, avec seulement 105 candidats, tandis que Beyrouth en enregistre 174 et la région de la Bekaa 203.

Nadim Abdelmalak, président de la commission de surveillance des élections au Liban, a critiqué «les sondages d'opinion chaotiques qui annoncent la victoire d'un candidat et l'échec d'un autre, malgré les avertissements envoyés par la commission aux personnes concernées. L'élection exige que chaque sondage d'opinion préparé pour l'annonce soit fourni à la commission».

M. Abdelmalak a critiqué «l'ampleur des discours de haine et de trahison, étant donné que la loi électorale exige que ces discours soient tempérés, évitent l'abaissement, l'injure, l'incitation au conflit sectaire, voire le terrorisme, qui peut être utilisé pour renforcer le sectarisme».

L'Association libanaise pour les élections démocratiques a déclaré qu’en plus de l’aide, des promesses et des pots-de-vin électoraux, de l'argent a été dépensé pour acheter des voix afin de garantir la victoire.

L'association a ajouté que la violence, les moyens de pression, l'influence, les ressources publiques, la rhétorique raciste et sectaire, la calomnie et la diffamation ont tous été utilisés par certains candidats en quête d'avantage électoral.

L'intimidation a commencé dans la région de Sarafand, dans le sud du Liban, pour empêcher les opposants aux groupes chiites du Hezbollah et du mouvement Amal d'annoncer leur candidature.

Des actes d'intimidation ont également été exercés dans la région de la Bekaa (nord) par le même tandem contre d'autres candidats chiites, dont le cheikh Abbas al-Jawhari. Des coups de feu et des roquettes ont été tirés lors d'une réunion électorale qu'il tenait.

Le candidat Hassan Raad a été battu lors d'un rassemblement religieux à Baalbek. Le mouvement Amal et le Hezbollah ont déjà poussé certaines familles à désavouer des candidates participant à des listes concurrentes.

En conséquence, trois candidats chiites – Ramez Amhaz, Hayman Mchayek et Rifaat al-Masri – se sont rétractés.

Des actes d'intimidation ont également eu lieu dans la région de Jbeil, dans le nord du pays. Un drone non identifié a survolé la région du candidat Farès Souaid, qui s'oppose au Hezbollah et aux influences iraniennes dans la politique libanaise. Une voiture aurait également été aperçue autour de sa maison à Qartaba, surveillant ses activités.

L'atmosphère incitative a atteint son paroxysme lorsque le cheikh Nazir Jishi a appelé à l'élection des candidats du Hezbollah et a attaqué le parti des Forces libanaises, utilisant des termes désobligeants à l'encontre des femmes dans les zones touristiques à prédominance chrétienne, au point d'être renié par le Hezbollah et le Conseil suprême islamique chiite.

Les visites de Gebran Bassil, président du Courant patriotique libre, dans certaines régions ont été accueillies par des dénonciations populaires sur fond d'alliance de Bassil avec le Hezbollah. Lors de sa visite dans la région du Akkar, dans le nord du Liban, le convoi de Bassil a été bloqué et des photos et panneaux du parti ont été brûlés, ce qui a donné lieu à de violents affrontements.

Les électeurs sunnites sont divisés en deux catégories. La première, dont la majorité est constituée de fidèles partisans du Courant du futur de Saad Hariri, s'abstiendra de voter, tandis que le second groupe affirme qu'il existe un espoir de changement, soulignant que la scène sunnite contrôle plus de la moitié des circonscriptions électorales au Liban.

Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, a décrit le vote comme «la bataille politique la plus importante au Liban». En mars, il déclarait: «Il est important que tous les députés du Hezbollah gagnent et nous devons travailler pour obtenir la majorité.»

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com