La Banque d'Angleterre pourrait relever son taux à nouveau face à l'inflation

Un taxi noir passe devant la Banque d'Angleterre à Londres, le 16 décembre 2021. (AFP).
Un taxi noir passe devant la Banque d'Angleterre à Londres, le 16 décembre 2021. (AFP).
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Publié le Jeudi 05 mai 2022

La Banque d'Angleterre pourrait relever son taux à nouveau face à l'inflation

  • Durcir la politique monétaire tend à ralentir la croissance. Or, certains indicateurs économiques britanniques virent déjà au rouge, avec un recul des ventes au détail et un ralentissement de l'activité en mars
  • La Banque d'Angleterre (BoE) va par ailleurs décider de lancer ou non la vente des actifs qu'elle détient, et qui représentaient 867 milliards de livres en mars

LONDRES : La Banque d'Angleterre (BoE) pourrait relever ses taux jeudi pour la quatrième fois consécutive pour tenter de juguler l'inflation galopante, estiment des économistes, au risque de peser sur l'économie déstabilisée par la guerre en Ukraine.

Alors que la Banque centrale européenne (BCE) envisage sa première hausse depuis le début de la pandémie de Covid-19 cette année et que la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux lors de ses deux dernières réunions, la BoE avait commencé à remonter les siens dès fin 2021.

Pour l'institut monétaire, l'enjeu est d'empêcher que la hausse de l'inflation (+7% sur un an en mars, bien au delà de l'objectif de 2% de la BoE) ne se traduise par des hausses des prix et des salaires à long terme.

Le sujet de la hausse des prix est au centre des élections locales qui se tiennent jeudi, le Premier ministre Boris Johnson, promettant de faire "tout son possible" contre la flambée du coût de la vie, alors que l'opposition raille son approche "déconnectée de la réalité".

Une hausse d'un quart de point porterait le taux de la Banque à 1%, son plus haut niveau depuis 2009, au moment de la crise financière.

Mais si l'inflation, nourrie par l'envol des prix de l'énergie en raison de la guerre en Ukraine, va probablement dicter la politique monétaire britannique en mai, Amarjot Sidhu, économiste chez BNP Paribas, estime que "les inquiétudes sur la croissance vont à terme prendre le dessus".

Sur le fil

Durcir la politique monétaire tend à ralentir la croissance. Or, certains indicateurs économiques britanniques virent déjà au rouge, avec un recul des ventes au détail et un ralentissement de l'activité en mars.

"Nous sommes dans une période de chocs sans précédent" et "nous cherchons un équilibre très précis entre l'inflation et le risque de récession", la guerre en Ukraine et la flambée des cours de l'énergie succédant à la crise provoquée par la pandémie de Covid-19, avait expliqué le gouverneur Andrew Bailey fin avril.

Outre les pressions sur l'économie créées par ces facteurs qui affectent aussi les autres pays, le Royaume-Uni digère encore les effets du Brexit, qui limite le nombre de travailleurs disponibles et rend importations et exportations plus complexes.

M. Bailey s'est refusé à estimer le coût du Brexit pour l'économie britannique, estimant que son effet était indissociable de celui de la pandémie.

"S'il y a une économie développée qui risque de tomber en récession, c'est le Royaume-Uni", tranche Sanjay Raja, économiste chez Deutsche Bank.

"Un soutien gouvernemental limité pour compenser une hausse record des prix de l'énergie, une montée des impôts et une crise du coût de la vie va réduire les revenus réels à un rythme historique, tout cela signifie que la Comité de politique monétaire (MPC) va devoir avancer à tâtons", prévient-il.

Après mai

"Dans une période aussi incertaine, il serait justifié que le gouverneur Bailey dise plus explicitement comment la BoE compte réagir dans les prochains mois", note Kallum Pickering, économiste chez Berenberg.

Pas certain, cependant, que la Banque soit en mesure de répondre: "Après mai, l'incertitude règne, et dépend de facteurs comme l'évolution du conflit" en Ukraine sur lesquels la BoE n'a aucun contrôle, commente M. Sidhu.

La BoE va par ailleurs décider de lancer ou non la vente des actifs qu'elle détient, et qui représentaient 867 milliards de livres en mars.

La Banque ne rachète déjà plus d'obligations d'Etat quand celles qu'elle possède arrivent à terme, contrairement à la BCE, qui a seulement affirmé qu'elle allait arrêter les achats nets d'actifs cet été, ou à la Fed, qui a annoncé mercredi qu'elle commencerait à réduire son portefeuille en juin.

L'institut britannique avait affirmé qu'il envisagerait de vendre activement ses obligations "si le marché le permettait" une fois que ses taux atteindraient 1%.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com