Soja argentin: l'effet Ukraine, ou le retour de «l'or vert»

Vue aérienne de moissonneuses-batteuses récoltant un champ de soja à Lobos, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Buenos Aires, le 29 avril 2022. La bonne récolte de soja et de céréales de l'Argentine cette année suscite l'optimisme face à la pénurie mondiale de céréales provoquée par la guerre en Ukraine. (AFP).
Vue aérienne de moissonneuses-batteuses récoltant un champ de soja à Lobos, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Buenos Aires, le 29 avril 2022. La bonne récolte de soja et de céréales de l'Argentine cette année suscite l'optimisme face à la pénurie mondiale de céréales provoquée par la guerre en Ukraine. (AFP).
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Publié le Vendredi 06 mai 2022

Soja argentin: l'effet Ukraine, ou le retour de «l'or vert»

  • La 3e économie d'Amérique du Sud est le premier exportateur mondial de soja sous forme de farine et d'huile, et le 3e de graines derrière les Etats-Unis et le Brésil
  • Le secteur soja devrait rapporter un record de 23,7 milliards de dollars, 700 millions de plus qu'en 2021, selon les analystes de la Bourse des céréales de Rosario, référence du marché

LOBOS : A la faveur d'un conflit paralysant deux gros producteurs de céréales et d'une hausse des cours des matières premières agricoles, l'Argentine - championne du soja et du maïs - se prend à rêver "d'agrodollars" rédempteurs pour une économie malade. 

A Lobos, à 100 km de Buenos Aires, dans les champs roussis à perte de vue, les moissonneuses avalent les gousses séchées de soja, de l'aube au crépuscule, sans pause et dans un nuage de poussière. Il faut profiter des jours secs avant les pluies de mi-automne, et de la conjoncture du marché.

La 3e économie d'Amérique du Sud est le premier exportateur mondial de soja sous forme de farine et d'huile, et le 3e de graines derrière les Etats-Unis et le Brésil. Le soja représente plus de 30% des exportations et a contribué en 2021 à 9 milliards de dollars de revenus en taxes à l'export.

Avec le contrecoup de la guerre en Ukraine sur les marchés des huiles et céréales, "les perspectives pour les producteurs sont bonnes, les prix internationaux aussi. Il y a de l'enthousiasme", convient Martin Semino, entrepreneur d'engins agricoles et président de la Société rurale (1ere organisation agricole) de Lobos, une région fertile au sud-ouest de Buenos Aires.

La production de soja argentin devrait atteindre 41 millions de tonnes pour la campagne 2021-22, soit 10% de moins que l'an dernier en raison de la sécheresse. Mais les cours aidant, le secteur soja devrait rapporter un record de 23,7 milliards de dollars, 700 millions de plus qu'en 2021, selon les analystes de la Bourse des céréales de Rosario, référence du marché.

«Profiter du moment»

Le soja est culte en Argentine. Le "boom du soja" dans les années 2000 est considéré comme ayant grandement contribué à relever le pays de sa plus grave crise économique, en 2001. Sa surface a été multipliée par 14 en 40 ans, un élan de monoculture non sans dommages collatéraux de déforestation, d'impact sur les sols et les campagnes. Mais avec des dollars, oxygène d'un pays structurellement endetté.

L'Ukraine et Russie étant de loin les plus gros exportateurs d'huile de tournesol, une opportunité s'ouvre là aussi pour l'Argentine  --- autour du 4e-5e exportateur mondial. Après une production record de 3,4 millions de tonnes en 2021-2022, la surface cultivée devrait augmenter de 17% l'an prochain, à 2 millions d'hectares.

"Avec des prix proches de records historiques, l'Argentine, qui a toujours besoin de dollars, doit profiter au maximum de moment", analyse pour l'AFP Tomas Rodriguez Zurro, analyste à la Bourse de Rosario. La hausse des prix "est passagère, elle prendra fin lorsque la guerre sera terminée". 

Mais les prix des céréales ne sont pas les seuls à s'affoler, tempérant les perspectives du secteur. Engrais, fertilisants, carburant pour les engins, "le coût des apports a explosé avec la guerre", gémit Martin Semino. "Or une moissonneuse demande entre 600 et 1.000 litres par jour" de carburant.

Récemment, les Chambres de l'Industrie oléagineuse (Ciara), et des exportateurs de céréales (CEC) ont mis en garde le gouvernement, affirmant que "la hausse des coûts de production, ajoutée à la pénurie des intrants essentiels, a neutralisé, voire pire, les bénéfices relatifs enregistrés par les produits agricoles".

Taxe sur les «bénéfices de guerre»

Des "tracteurs en colère" ont défilé il y a deux semaines à Buenos Aires, une manifestation qui n'a pas fait l'unanimité dans le monde agricole et avait une forte teneur politique avec les dirigeants de l'opposition de centre-droit en première ligne.

L'objet du courroux ? La pression fiscale en général, et notamment l'annonce par le gouvernement (centre-gauche) d'un prochain prélèvement sur les "bénéfices inattendus" tirés de la guerre en Ukraine par certains secteurs, tels l'agro-alimentaire. Il servirait à alimenter un fonds visant à amortir le choc de l'inflation (+16,1% au 1er trimestre 2022) pour les plus vulnérables, alors que l'Argentine compte 37% de pauvres. 

Car le gouvernement a clairement identifié, lui, une "aubaine ukrainienne" pour les grands producteurs et négoces : seuls ceux qui auront réalisé plus d'un milliard de pesos (8,5 millions de dollars) de bénéfice net en 2021-2022 seront ponctionnés.

Le gouvernement a aussi mis en place des quotas mouvants pour l'exportation de maïs (le pays est 2e exportateur mondial) et de blé, et un "fonds de stabilisation du blé", pour garantir un blé --et donc un pain-- abordable sur le marché intérieur, quel que soit l'affolement des cours.

Car ce n'est pas le moindre des paradoxes de l'Argentine actuelle : s'assurer que l'effet Ukraine, manne synonyme d'agrodollars, ne se transforme en onde de choc sociale pour un pays qui n'a guère besoin de cela.


Ukraine: Trump envoie Steve Witkoff rencontrer Zelensky et les Européens

Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
Vue d'un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Tver, le 12 décembre 2025. (AFP)
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  • Les États-Unis intensifient leur pression diplomatique pour imposer un plan de paix en Ukraine, demandant à Kiev des concessions territoriales majeures, tandis que les combats et frappes meurtrières se poursuivent des deux côtés
  • Les négociations butent sur les questions territoriales et les garanties de sécurité, dans un contexte difficile pour l’Ukraine, marqué par des revers militaires, des coupures d’électricité et des tensions politiques internes

KIEV: Donald Trump envoie son émissaire Steve Witkoff à Berlin ce week-end pour rencontrer Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, au moment où les Etats-Unis poussent l'Ukraine à des concessions majeures pour mettre fin au conflit avec la Russie.

Mais les deux pays ont poursuivi les hostilités dans la nuit: la Russie a affirmé samedi avoir frappé des installations industrielles et énergétiques ukrainiennes avec des missiles hypersoniques, dans ce qu'elle a qualifié de représailles à des frappes ukrainiennes contre des "cibles civiles" en Russie.

Volodymyr Zelensky a fait état de frappes russes ayant endommagé plus d’une douzaine d'installations civiles en Ukraine et privé des milliers de personnes d’électricité dans sept régions.

Une femme de 80 ans a été tuée dans la région de Soumy (nord-est), selon le gouverneur régional.

Dans le centre de la Russie, deux personnes ont été tuées samedi à la suite d'une attaque de drones ukrainiens contre un immeuble résidentiel à Saratov, ont indiqué les autorités locales.

Donald Trump a clairement affiché son impatience concernant l'avancée des discussions autour de son plan qui vise à régler le conflit déclenché par l'invasion russe à grande échelle de février 2022 et ayant fait des centaines de milliers de morts et de blessés.

Alors que Kiev et ses alliés cherchent à amender ce document jugé initialement très favorable à Moscou, un haut responsable de la Maison Blanche a confirmé vendredi soir à l'AFP le déplacement de M. Witkoff en Allemagne.

L'émissaire, reçu début décembre par Vladimir Poutine à Moscou, doit rencontrer à Berlin Volodymyr Zelensky ainsi que des dirigeants européens dont la liste n'a pas été précisée.

Le président ukrainien avait déjà prévu de se rendre lundi dans la capitale allemande pour rencontrer ses alliés européens, dans le cadre de l'intense ballet diplomatique engagé autour du plan américain dévoilé il y a près d'un mois.

Les négociateurs bloquent en particulier sur les questions territoriales, les Etats-Unis réclamant, déplore Kiev, d'importantes concessions.

- Adhésion à l'UE -

Selon M. Zelensky, Washington veut que les forces ukrainiennes se retirent de la partie de la région de Donetsk (est de l'Ukraine) qu'elles contrôlent encore et qui est censée devenir une "zone économique libre" démilitarisée, sans demander la même chose aux troupes d'occupation.

En échange, l'armée russe se retirerait de toutes petites zones conquises par elle dans les régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est) mais conserverait des territoires plus larges dans celles de Kherson et de Zaporijjia (sud).

Avant toute négociation territoriale, les Européens et Ukrainiens ont demandé aux Américains des "garanties de sécurité" qui seraient prévues en cas de nouvelle offensive russe, a déclaré la présidence française vendredi.

Un haut responsable a pour sa part dit à l'AFP qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne dès 2027 était envisagée dans le plan américain.

Une telle adhésion, en à peine plus d'un an, semble cependant peu probable du fait de la possible opposition, entre autres, d'Etats membres de l'UE aux relations tendues avec l'Ukraine, comme la Hongrie.

- Navire en feu -

Le temps presse pour Donald Trump, dont la porte-parole a fait savoir jeudi qu'"il en a assez des réunions qui n'ont d'autre but que de se réunir".

Ces efforts américains interviennent à un moment difficile pour l'Ukraine: la présidence a été déstabilisée par un vaste scandale de corruption impliquant des proches de M. Zelensky, l'armée est en recul sur le front et la population est soumise à des coupures de courant à cause des frappes russes.

L'armée ukrainienne a cependant affirmé avoir repris plusieurs quartiers de la ville-clé de Koupiansk, dans la région de Kharkiv, ainsi que deux localités proches.

Dans le sud, un navire turc a pris feu vendredi après une frappe aérienne russe dans le port de Tchornomorsk, près d'Odessa.

Le propriétaire de ce bateau, l'armateur turc Cenk Shipping, a expliqué dans un communiqué que le M/V CENK T, "qui transporte des camions entièrement chargés de fruits frais, de légumes et de denrées alimentaires sur la route Karasu–Odessa", avait été "victime d'une attaque aérienne".

"La mer Noire ne doit pas être considérée comme une zone de confrontation. Cela ne profiterait ni à la Russie ni à l’Ukraine. Tout le monde a besoin d’une navigation sécurisée en mer Noire", a déclaré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'Ukraine réplique aux bombardements russes en envoyant des dizaines de drones quotidiennement vers la Russie, visant en particulier l'industrie pétrolière qui permet à Moscou de financer la guerre.


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.