Budget de la Sécu: Déficit inédit et dépenses de santé exponentielles

La sécurité sociale fête son 75ème anniversaire en cette année de pandémie (Photo, Fred DUFOUR/AFP).
La sécurité sociale fête son 75ème anniversaire en cette année de pandémie (Photo, Fred DUFOUR/AFP).
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Publié le Dimanche 18 octobre 2020

Budget de la Sécu: Déficit inédit et dépenses de santé exponentielles

  • Pour l'année en cours, le déficit de la Sécu est estimé à 44,4 milliards d'euros (contre un peu plus de 5 milliards en 2019)
  • Le coût de l'épidémie de Covid-19 n'en finit pas de grimper et dépassera les 10 milliards d'euros cette année

PARIS: Déficit inédit et dépenses de santé exponentielles, mais aussi allongement du congé paternité et lancement d'une cinquième branche dédiée à la dépendance : voici les principaux traits du projet de budget de la Sécu 2021, qui arrive mardi devant l'Assemblée nationale. 

Un déficit hors norme

Pour l'année en cours, le déficit de la Sécu est estimé à 44,4 milliards d'euros (contre un peu plus de 5 milliards en 2019), avec 30 milliards pour la branche maladie et 7,9 milliards pour la branche retraite.

Depuis l'arrivée du Covid-19 en France, le retour à l'équilibre a été relégué au statut d'objectif de « la vie d'avant » pour deux raisons : les dépenses de santé ont, en toute logique, explosé (+ 10 milliards) et les ressources de la Sécurité sociale, pour une large part composées des cotisations sociales, ont été largement affectées par la forte hausse du chômage et le maintien au chômage partiel de nombreux salariés (- 27 milliards).

Et selon le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), en l'état, le déficit pour 2021, « encore très fortement marqué par la crise sanitaire », s'élèverait encore à 27,1 milliards d'euros. Il faudra y ajouter l'impact des couvre-feux depuis vendredi minuit pour 20 millions d'habitants des grandes métropoles.

Une crise sanitaire de plus en plus coûteuse

Achats de masques, remboursements de tests, arrêts de travail, soutien au personnel soignant et à l'hôpital... Le coût de l'épidémie de Covid-19 n'en finit pas de grimper et dépassera les 10 milliards d'euros cette année. Une somme à laquelle s'ajoute un peu plus d'un milliard dédié à financer les premiers engagements du « Ségur de la Santé ».

Soit une hausse de l'Ondam (Objectif national des dépenses d'assurance maladie) de 7,6% pour cette année, contre +2,45% dans le PLFSS initial, voté fin 2019.

Et comme ni l'année ni l'épidémie ne touchent à leur fin, une révision à la hausse de ces dépenses est encore probable.

Même chose pour 2021 : 4,3 milliards d'euros ont été budgétés pour notamment les masques, les tests et l'éventuelle campagne de vaccination, si vaccin il y a.

S'ajoutent pour l'année prochaine 7,9 milliards d'euros pour financer les « accords de Ségur », signés en juillet. 

Au total, le gouvernement prévoit un Ondam en hausse de 3,5% en 2021.

Un congé paternité boosté

Emmanuel Macron a déjà vendu la mèche : à partir de juillet prochain, la durée du congé pour un père - ou le second parent - d'un enfant à naître ou adopté passera de 14 à 28 jours, dont 7 obligatoires.

Les trois jours du congé de naissance seront toujours à la charge de l'employeur, et les 25 jours restants seront indemnisés par la Sécurité sociale. Comme c'est déjà le cas, sept jours supplémentaires seront ajoutés dans le cas d'une naissance multiple.

Le coût de la mesure pour la branche famille est de 260 millions d'euros l'an prochain, puis 520 millions en 2022, en année pleine.

La dépendance obtient sa branche, à défaut de financement

Le PLFSS acte la création d'une cinquième branche de la Sécurité sociale, dédiée à la prise en charge de la perte d'autonomie. 

Elle doit venir s'ajouter aux quatre branches existantes : maladie, retraite, famille, accidents du travail.

Elle est pour 2021 uniquement financée par les crédits de solidarité pour l'autonomie (CNSA), ainsi que ceux dédiés à l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé, AEEH.

Le ministre des Solidarités, Olivier Véran, avait promis « au moins un milliard d'euros » en plus pour cette branche, loin des 9 milliards qu'il faudrait ajouter d'ici 2030 au vu de l'augmentation du nombre de personnes âgées.

Autres mesures

Les passages aux urgences ne nécessitant pas d'hospitalisation feront l'objet à partir de l'an prochain d'un « forfait » d'un montant fixe, qui remplacera l'actuel « ticket modérateur » laissant à la charge du patient 20% du coût de ses soins. 

Douze nouvelles maisons de naissance vont être créées en France, avec une enveloppe de 2 millions d'euros, portant à vingt le nombre de ces lieux qui permettent des accouchements sans hospitalisation.

Le provisoire s'inscrit dans la durée : les téléconsultations, multipliées par 100 au mois d'avril, resteront encore prises en charge à 100% par la Sécu pendant 2 ans.

L'allocation supplémentaire d'invalidité (ASI) sera augmentée pour passer en 2021 à 800 euros par mois (contre 750 euros actuellement). 


Rencontre Zelensky-Poutine: Macron plaide pour Genève

 La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron qui plaide pour qu'elle se tienne à Genève. (AFP)
La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron qui plaide pour qu'elle se tienne à Genève. (AFP)
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  • "Ce sera un pays neutre, et donc peut-être la Suisse, je plaide pour Genève, ou un autre pays. La dernière fois qu'il y a eu des discussions bilatérales, c'était à Istanbul", a-t-il rappelé
  • Sur la sécurité de l'Ukraine, le chef de l'État a annoncé l'organisation, avec le Royaume-Uni, d'une réunion dès ce mardi à midi de la 'coalition des volontaires', "les 30 pays qui travaillent sur des garanties de sécurité "

PARIS: La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron qui plaide pour qu'elle se tienne à Genève.

"Plus qu'une hypothèse, c'est même la volonté collective", a déclaré M. Macron dans un entretien diffusé mardi sur LCI, interrogé sur la tenue en Europe de cette rencontre annoncée à l'issue de la réunion à Washington entre Donald Trump et plusieurs dirigeants européens.

"Ce sera un pays neutre, et donc peut-être la Suisse, je plaide pour Genève, ou un autre pays. La dernière fois qu'il y a eu des discussions bilatérales, c'était à Istanbul", a-t-il rappelé.

Sur la sécurité de l'Ukraine, le chef de l'État a annoncé l'organisation, avec le Royaume-Uni, d'une réunion dès ce mardi à midi de la 'coalition des volontaires', "les 30 pays qui travaillent sur des garanties de sécurité pour les tenir au courant de ce qui a été décidé".

"Dans la foulée, on lance le travail concret avec les Américains et donc, dès demain (mardi), nos conseillers diplomatiques, ministres, chefs d'état major lancent le travail pour voir qui est prêt à faire quoi".

Sur les concessions territoriales, "c'est à l'Ukraine de les faire (...) L'Ukraine fera les concessions qu'elle estime justes et bonnes", a-t-il dit.

"En tout cas, faisons très attention quand on parle d'une reconnaissance de droit. N'actons pas des reconnaissances de droit, c'est-à-dire que des pays garants de l'ordre international puissent dire 'on peut prendre des territoires par force' parce qu'on ouvre une boîte de Pandore", a-t-il prévenu.


Explosion d'une bonbonne de gaz près de Lyon: un mort, 150 évacués

Environ 150 personnes ont été évacuées et regroupées dans un centre communal mis à disposition par la Ville de Vénissieux. (AFP)
Environ 150 personnes ont été évacuées et regroupées dans un centre communal mis à disposition par la Ville de Vénissieux. (AFP)
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  • L'explosion a eu lieu vers 03H30 dans la nuit de dimanche à lundi, dans un immeuble de sept étages, a précisé la préfecture du Rhône. Il s'agit d'une copropriété, a précisé le cabinet de la mairie de Vénissieux
  • Un corps a été retrouvé dans l'appartement du 4e étage où a eu lieu l'explosion d'une bonbonne de gaz, qui serait d'origine accidentelle, selon une source policière. La victime est l'occupant de l'appartement, un homme d'environ 70 ans

LYON: Un homme est mort lundi après l'explosion d'une bonbonne de gaz qui a provoqué un incendie dans un immeuble du quartier des Minguettes à Vénissieux (Rhône), dans la banlieue sud de Lyon, a-t-on appris de sources concordantes.

L'explosion a eu lieu vers 03H30 dans la nuit de dimanche à lundi, dans un immeuble de sept étages, a précisé la préfecture du Rhône. Il s'agit d'une copropriété, a précisé le cabinet de la mairie de Vénissieux.

Un corps a été retrouvé dans l'appartement du 4e étage où a eu lieu l'explosion d'une bonbonne de gaz, qui serait d'origine accidentelle, selon une source policière. La victime est l'occupant de l'appartement, un homme d'environ 70 ans, selon la préfecture.

Les circonstances devront être confirmées par l'enquête.

Neuf personnes ont été transportées à l'hôpital pour des examens.

Environ 150 personnes ont été évacuées et regroupées dans un centre communal mis à disposition par la Ville de Vénissieux.

"On reste mobilisés en cas de besoin", indique le cabinet de la mairie.

Un important dispositif a été déployé: 90 sapeurs-pompiers et 40 engins ont été mobilisés au plus fort de l'intervention des secours. Le préfet délégué pour la défense et la sécurité s'est rendu sur place lundi matin.

"Après avoir procédé à des vérifications, afin de s'assurer de la solidité de l'édifice, la moitié des occupants de l'immeuble vont pouvoir réintégrer leur logement dans la journée. Une opération de relogement est en cours par la commune de Vénissieux, pour le reste des résidents", a indiqué la préfecture.


«Tout bloquer» le 10 septembre: sur les réseaux, une mobilisation à plusieurs inconnues

Sur de nombreux comptes (TikTok, Facebook, X, Telegram), déjà établis ou spécialement créés, les messages de ce mouvement à l'état gazeux peuvent mentionner le RIC (referendum d'initiative citoyenne), réclamer des hausses de salaires et des retraites ou appeler à la "résistance", au confinement volontaire ou la grève générale. (AFP)
Sur de nombreux comptes (TikTok, Facebook, X, Telegram), déjà établis ou spécialement créés, les messages de ce mouvement à l'état gazeux peuvent mentionner le RIC (referendum d'initiative citoyenne), réclamer des hausses de salaires et des retraites ou appeler à la "résistance", au confinement volontaire ou la grève générale. (AFP)
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  • Des appels à "tout bloquer" en France le 10 septembre, venus d'horizons très divers, se multiplient sur les réseaux sociaux, en se cristallisant autour des coupes budgétaires voulues par François Bayrou
  • Les premières références à cette date, dont le choix ne semble pas avoir de justification particulière, remontent à mai, au moins

PARIS: Des appels à "tout bloquer" en France le 10 septembre, venus d'horizons très divers, se multiplient sur les réseaux sociaux, en se cristallisant autour des coupes budgétaires voulues par François Bayrou. Leur possible concrétisation dans la rue reste une inconnue.

Les premières références à cette date, dont le choix ne semble pas avoir de justification particulière, remontent à mai, au moins. Mais c'est en juillet, à la faveur des mesures d'économies annoncées par le Premier ministre, qu'elles ont gagné en visibilité.

Lancé à l'origine par une chaîne Telegram plutôt confidentielle, décliné sur un site nommé "Les essentiels France", ce mot d'ordre est relayé par divers groupes de discussion. Avec un canal principal d'organisation, "Indignons-nous", réunissant plusieurs milliers d'internautes.

Sur de nombreux comptes (TikTok, Facebook, X, Telegram), déjà établis ou spécialement créés, les messages de ce mouvement à l'état gazeux peuvent mentionner le RIC (referendum d'initiative citoyenne), réclamer des hausses de salaires et des retraites ou appeler à la "résistance", au confinement volontaire ou la grève générale.

Près de sept ans après le mouvement des Gilets jaunes, qui avait interpellé par son ampleur, "les ingrédients de la colère (sentiment de déclassement du bas de la classe moyenne, fin de mois difficiles pour les catégories populaires et ras-le-bol fiscal généralisé) n'ont pas disparu", relève le directeur du département Opinion à l'Ifop Jérôme Fourquet dans Le Point.

"Allume-feu" 

"Et c'est sur ces braises encore rougeoyantes que le gouvernement a versé un bidon d'essence avec son plan de rigueur (...), l'allume-feu étant, pour filer la métaphore du barbecue, la suppression de deux jours fériés", selon lui.

"Depuis les Gilets jaunes, il apparaît désormais envisageable de construire des mobilisations hors champ politique ou syndical traditionnel, en faisant usage des réseaux sociaux", observe pour l'AFP l'historien Stéphane Sirot.

Ce spécialiste des mouvements sociaux note toutefois que le 10 septembre tombe un mercredi, alors que les Gilets jaunes manifestaient le samedi, jour chômé pour la majorité des salariés.

Les actions prévues sont tantôt classiques, de "type grève", et "moins classiques, comme ne vous servez plus de votre carte bancaire à partir du 10 septembre" ou "n'allez plus faire vos courses dans les supermarchés", relève M. Sirot.

Sur le terrain, fin juillet, quelques dizaines de personnes se sont réunies pour débattre dans des parcs, à Paris ou Strasbourg, selon Franceinfo et Mediapart.

Comment ce mouvement peut-il résonner ou pas avec la stratégie des syndicats? Les confédérations ont rendez-vous le 1er septembre pour discuter des actions à mener, après avoir dénoncé notamment le projet de suppression de deux jours fériés.

Sans attendre, plusieurs unions départementales et fédérations de la CGT, dont celles de la chimie et du commerce, ont d'ores et déjà prévu de mobiliser le 10 septembre.

"Il y a de quoi être en colère, il faut des mobilisations, elles seront nombreuses comme celle du 10 septembre, et il y en aura d'autres", a déclaré à l'AFP Thomas Vacheron, secrétaire confédéral du syndicat.

"Début de la lutte" 

La fédération Mines-Energies de la CGT appelle elle à faire grève à partir du 2 septembre.

Contre les mesures budgétaires, Force ouvrière a aussi annoncé un préavis de grève à compter du 1er septembre et une grève est envisagée dans les hôpitaux parisiens.

Quelques responsables politiques soutiennent l'appel du 10 septembre, comme les députés Clémentine Autain et Alexis Corbiere, ex-LFI siégeant dans le groupe Ecologiste. Ils sont signataires d'une tribune publiée par la revue Regards appelant à faire de cette date "le début de la lutte" pour "une vie digne et heureuse".

Le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a assuré sur son blog se reconnaître dans les "motifs de cette action", tout en soulignant l'importance de son "indépendance" comme "condition de son succès".

"On suit, on regarde ce qui se passe sur les réseaux, on est vigilants", indique à l'AFP le député PS Arthur Delaporte. "Quand on appelle à rejoindre un mouvement, c'est dans le cadre d'une intersyndicale, là ce n’est pas le cas."

Même réserve, à l'extrême-droite, chez la députée RN Edwige Diaz. Son parti "par principe ne s'improvise pas instigateur de manifestations", a-t-elle souligné sur France Inter, tout en "compren(ant) la détresse de ces Français".

"Je n’ai pas l’impression que ça marche très fort", confie pour sa part une source gouvernementale à l'AFP. Tout en restant prudente: "On peut se tromper, il y avait beaucoup qui ne ressentaient pas les Gilets jaunes et ils sont arrivés..."