Retour des touristes à Barcelone qui cherche un nouvel équilibre

Les visiteurs se retrouvent une fois de plus dans les rues étroites de l'étroit quartier gothique de Barcelone alors que les voyages mondiaux rebondissent après la pandémie, ravivant les inquiétudes concernant le tourisme de masse en Espagne ville portuaire. (Lluis Gène/AFP)
Les visiteurs se retrouvent une fois de plus dans les rues étroites de l'étroit quartier gothique de Barcelone alors que les voyages mondiaux rebondissent après la pandémie, ravivant les inquiétudes concernant le tourisme de masse en Espagne ville portuaire. (Lluis Gène/AFP)
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Publié le Vendredi 13 mai 2022

Retour des touristes à Barcelone qui cherche un nouvel équilibre

  • Selon l'association Barcelona Hotel Guild, le taux d'occupation hôtelière dans la ville a atteint près de 85% pendant les vacances de Pâques
  • De nombreux riverains reprochent cependant à la ville de n'avoir pas mis à profit la crise sanitaire pour reformuler son modèle touristique

BARCELONE : A Barcelone, les vacances de Pâques ont pris l'allure d'un retour dans le passé: les touristes sont revenus en masse, et avec eux les inquiétudes des habitants, qui regrettent que la pandémie n'ait pas servi à repenser un modèle touristique jugé insoutenable.

Selon l'association Barcelona Hotel Guild, le taux d'occupation hôtelière dans la ville a atteint près de 85% sur cette période, soit un niveau supérieur aux attentes du secteur et proche de celui d'avant la pandémie de Covid-19.

«Certains lobbies économiques souhaitent revenir à ce niveau, et on s'en rapproche de plus en plus», se lamente Martí Cusó, membre de l'Association des Résidents du Quartier gothique, évoquant son «choc» face au retour en force des croisières et du «tourisme de masse» après deux ans de crise sanitaire.

Ce professeur de biologie de 32 ans, qui est né dans le cœur historique de Barcelone, vit dans un des quartiers les plus visités de la ville. Il confie avoir pris goût au calme qui s'est emparé des ruelles médiévales, d'ordinaire prises d'assaut par les tours opérateurs, après la chute spectaculaire du nombre de touristes, de l'ordre de 76,8% en 2020.

«De manière quasi immédiate, les gens se sont réappropriés les places, les enfants se sont remis à jouer dans la rue, nous nous sommes retrouvés», raconte le trentenaire, sans nier les difficultés provoquées par l'effondrement du tourisme, qui représentait avant la pandémie quelque 15% du PIB de la deuxième ville d'Espagne et de ses 1,6 million d'habitants.

La pandémie «a prouvé que la monoculture économique basée sur le tourisme générait beaucoup de précarité», souligne-t-il. «La majorité des habitants qui travaillaient dans le tourisme se sont retrouvés sans travail du jour au lendemain».

- Temps perdu? -

La crise est survenue alors que Barcelone venait d'enregistrer un record de près de 12 millions de visiteurs en 2019, sans compter les millions de croisiéristes et de touristes séjournant à l'extérieur de la ville ou dans des appartements sans permis.

Une source d'inquiétude pour la population qui, en 2017, dans une enquête organisée par la municipalité, avait désigné le tourisme comme le principal problème de la ville.

«Il faut changer de modèle pour réconcilier les deux mondes: on ne peut pas avoir d'un côté la ville de la bulle touristique et de l'autre la ville de la population locale», estime Francesc Muñoz, directeur de l'Observatoire de l'Urbanisation de l'Université autonome de Barcelone.

Face à l'afflux de visiteurs déambulant de nouveau sur la célèbre avenue des Ramblas et buvant de la sangria aux terrasses des cafés, où les prix ont explosé, la mairie -- qui avait déjà pris par le passé des dispositions pour limiter la location de logements touristiques -- envisage de nouvelles mesures.

L'accès aux places les plus fréquentées pourrait ainsi être restreint et la circulation des bus touristiques encore plus encadrée.

«Le tourisme est un atout économique, social et culturel important pour Barcelone», mais il entraîne des «problèmes de coexistence», concède Xavier Marcé, conseiller municipal chargé du tourisme. «Ce qu'il faut, c'est optimiser les bénéfices et maîtriser les dégâts. C'est le débat dans lequel toutes les villes européennes sont engagées».

De nombreux riverains reprochent cependant à la ville de n'avoir pas mis à profit la crise sanitaire pour reformuler son modèle touristique.

«Ces deux années n'ont pas été perdues. Il est très difficile de régler les problèmes du tourisme quand il n'y en a pas», se défend M. Marcé.

- «Equilibre» -

Sur l'esplanade inondée de soleil de la cathédrale de Barcelone, dans le quartier gothique, Eva Martí dit comprendre les inquiétudes des habitants, mais juge essentiel de trouver une formule permettant de maintenir une activité dont dépendent de nombreux Barcelonais.

Voilà quelques mois, cette femme de 51 ans a enfin pu reprendre son travail de guide en allemand et en italien, après une année «très dure» provoquée par la pandémie. Mais elle s'inquiète désormais des conséquences possibles de nouvelles restrictions sur son activité.

«Depuis 13 ans que je suis guide, il est de plus en plus difficile de faire visiter la ville à des touristes», explique-t-elle, évoquant les réglementations qui empêchent, par exemple, les groupes de s'arrêter dans certaines zones ou bien de dépasser 15 personnes.

«Il va falloir trouver un équilibre», estime-t-elle, tout en hâtant le pas pour reprendre la visite qu'elle organise pour un groupe venu découvrir le centre-ville depuis un bateau de croisière amarré au port.

A quelques mètres de là, de l'autre côté de la cathédrale, Martí Cusó acquiesce. «On ne demande pas le zéro tourisme», assure-t-il. «Ce qu'il faut, c'est une ville diversifiée, où le tourisme coexiste avec d'autres types d'activités économiques».


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.