Le Liban mobilise 75 000 soldats à la veille d’élections législatives cruciales

1Des véhicules de la FINUL passent devant des panneaux d'affichage des élections législatives libanaises sur une autoroute de Tyr, le 5 mai 2022 (Photo, AFP).
1Des véhicules de la FINUL passent devant des panneaux d'affichage des élections législatives libanaises sur une autoroute de Tyr, le 5 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 14 mai 2022

Le Liban mobilise 75 000 soldats à la veille d’élections législatives cruciales

  • Les chefs religieux exhortent les gens à voter alors que le taux de participation devrait être un facteur déterminant
  • Selon les estimations du ministère de l'Intérieur, plus de 3,6 millions de personnes devraient voter dans les 15 circonscriptions électorales du Liban

BEYROUTH: Plus de 75 000 soldats et agents de sécurité seront déployés dans les bureaux de vote et les sites clés du Liban à partir de samedi soir, à la veille d'élections législatives cruciales dans le pays.
Le ministre de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, a annoncé ce déploiement à grande échelle après avoir rencontré les commandants militaires chargés de superviser les dispositifs de sécurité pour le scrutin de dimanche.
Selon les estimations du ministère de l'Intérieur, plus de 3,6 millions de personnes devraient voter dans les 15 circonscriptions électorales du Liban.
Vendredi était le dernier jour de la campagne électorale des candidats. Les chefs de partis et les forces politiques soutenant les listes électorales ont cherché à convaincre les électeurs, qui hésitent encore de participer aux élections.
Mawlawi a assuré que les chefs de la sécurité travailleront avec les propriétaires de générateurs pour s'assurer que les bureaux de vote disposent d'électricité le jour des élections législatives.
Ces élections devraient redessiner la carte politique du Liban après des années de bouleversements politiques et sociaux, avec un nouveau président et retracer un plan de relance, de manière à sortir le pays de sa crise économique grave.
Les messages électoraux ont atteint leur sommet avant qu'un moratoire sur la campagne électorale n'entre en vigueur à partir de minuit vendredi jusqu'à ce que les urnes soient scellées, dimanche en fin de journée.
Face aux appels persistants au boycott des élections, les chefs religieux ont utilisé leurs sermons du vendredi afin d’exhorter les Libanais à exercer leur droit de vote.
Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre et principal allié du Hezbollah, a déclaré lors de ses apparitions en direct et sur les réseaux sociaux que «voter pour les listes des Forces libanaises équivaut à voter pour Israël et ses alliés régionaux».
Les candidats et dirigeants des Forces libanaises ont averti que «quiconque vote pour le Courant patriotique libre vote, en fait, pour le Hezbollah».
L'expert électoral Walid Fakhreddine a déclaré à Arab News que le taux de participation des électeurs sera un facteur majeur de ces élections.
«Il y a un désir de changement chez les gens qui a été en quelque sorte, accueilli de manière positive par les Forces libanaises, le Parti des Phalanges, le Parti socialiste progressiste et le Mouvement Amal», a-t-il affirmé.
Selon Fakhreddine, les élections «comportent un nombre élevé d'éléments perturbateurs, et les sermons du vendredi étaient une tentative de changer la position des boycotteurs».
Toutefois, «les gens se décident dans les 15 dernières minutes et nous devons nous attendre à des votes tactiques», a-t-il ajouté.
L'ancien Premier ministre Fouad Siniora, qui parraine une campagne électorale à Beyrouth et des candidats dans d'autres régions, a prévenu que les perspectives pour le Liban seraient «dures et amères» sans réformes sérieuses, à commencer par le Parlement.
«Cela oblige chaque Libanais à contribuer positivement au changement de la situation et à l’instauration d'un État fort doté d'institutions et d'agences exclusivement légitimes et officielles», a-t-il souligné.
Siniora a poursuivi que «cela exige également que les libanais évitent de se noyer dans le tourbillon des considérations personnelles et du sectarisme, et qu’ils se concentrent sur les intérêts du Liban et de ses citoyens».
Il a encore révélé que les listes électorales avec lesquelles il s'était associé dans de nombreuses régions avaient été la cible d'une campagne de déformation, visant à discréditer et à détourner l'attention des Libanais des questions fondamentales, auxquelles le pays est confronté.
«Nous voulons que le Liban préserve son identité arabe, et reste libre et indépendant», a-t-il souhaité.
«Nous ne voulons pas continuer à répéter des déclarations destinées à nous aveugler sur le projet catastrophique qui mettrait le Liban sous la domination iranienne par l'entremise du Hezbollah et ses armes», a poursuivi Siniora.
«Nous sommes soumis à une loi électorale malsaine. Cependant, une forte participation aux votes permettra de contrecarrer la chute du Liban résultant de la domination du Hezbollah et de ses partis sectaires alliés sur l'État, ses ministères, ses institutions et ses agences», croit-il.
Parallèlement aux préparatifs des élections, le major-général Abbas Ibrahim, directeur général de la Direction générale de la sécurité générale, a inauguré un nouveau centre de service de sécurité générale au poste frontière syrien de Mutrabeh.
Ce nouveau poste de passage entraînera la fermeture de 18 points de passage illégaux utilisés par les Libanais vivant en Syrie pour entrer au Liban, a-t-il soutenu.
Selon Ibrahim, 25 villes libanaises situées près de la Syrie et abritant 10 000 personnes bénéficieront également d'une liaison plus directe.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com