Liban: sans Hariri, la communauté sunnite fragmentée à l'approche des élections

L'ancien premier ministre libanais Saad Hariri, qui a été propulsé en politique après l'assassinat de son père Rafik en 2005, fait des gestes à la foule après une conférence de presse dans la capitale Beyrouth, le 24 janvier 2022. (AFP).
L'ancien premier ministre libanais Saad Hariri, qui a été propulsé en politique après l'assassinat de son père Rafik en 2005, fait des gestes à la foule après une conférence de presse dans la capitale Beyrouth, le 24 janvier 2022. (AFP).
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Publié le Vendredi 13 mai 2022

Liban: sans Hariri, la communauté sunnite fragmentée à l'approche des élections

  • M. Hariri, 52 ans, avait annoncé fin janvier son retrait de la vie politique et appelé en mars son parti à boycotter les élections
  • Son bloc parlementaire comptant 18 députés (sur 128), il sera le grand absent des prochaines législatives au Liban

BEYROUTH : A quelques jours des législatives prévues au Liban le 15 mai, les sunnites, importante communauté parmi les 18 que compte ce pays multiconfessionnel, se retrouvent fragmentés après la décision de leur leader politique, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, de boycotter le scrutin.

Les sunnites ont longtemps été un acteur essentiel sur la scène politique de ce petit pays du Proche-Orient, régi par un laborieux système de partage du pouvoir entre communautés religieuses.

Les législatives se tiennent sur fond d'effondrement économique et d'impasse politique, mais elles ne devraient pas apporter de changement important à un paysage politique dominé par les partis traditionnels, estiment des experts, même si des candidats anti-système pourraient réaliser des percées. 

M. Hariri, 52 ans, avait annoncé fin janvier son retrait de la vie politique et appelé en mars son parti à boycotter les élections. Son bloc parlementaire comptant 18 députés (sur 128), il sera le grand absent des prochaines législatives.

Mais "dans le but d'éviter que le Hezbollah ne profite" de l'absence de Saad Hariri pour attirer le vote des sunnites, "il y a eu une mobilisation des figures sunnites traditionnelles", explique à l'AFP le politologue Karim Bitar. 

Saad Hariri bénéficiait autrefois du soutien indélébile de l'Arabie saoudite. Mais leurs relations se sont détériorées ces dernières années, Ryad estimant qu'il était trop complaisant envers le puissant mouvement chiite Hezbollah, proche de l'Iran, grand rival régional du royaume saoudien.

Propulsé sur la scène politique à la suite de l'assassinat de son père Rafic Hariri en 2005, également ancien Premier ministre, Saad Hariri a dirigé trois gouvernements et a été contraint de composer avec le Hezbollah, qui domine la vie politique. 

"Il ne fait aucun doute que pour éviter une guerre civile, j'ai dû faire des compromis", a-t-il déclaré en janvier. "Ce souci a guidé tous mes pas, m'a fait perdre ma fortune personnelle, ainsi que certains amis à l'étranger et beaucoup d'alliés", a-t-il déploré.

«Plusieurs pôles sunnites»

Omniprésente sur la scène politique depuis la fin de la guerre civile (1975-1990) et bénéficiant d'une relation privilégiée avec plusieurs pays, dont la France, la famille Hariri a longtemps eu le dernier mot au sein du camp sunnite lorsqu'il s'agit des législatives.

Mais Dar el-Fatwa, la plus haute instance de l'islam sunnite au Liban, a mis en garde à quelques jours du scrutin contre le "danger" du boycott des élections et appelé à une participation massive de la communauté.  

Cet appel a aussitôt reçu le soutien de figures politiques sunnites comme l'ancien Premier ministre Fouad Siniora ou le chef du gouvernement actuel Najib Mikati.

Selon M. Bitar, l'absence de Saad Hariri a propulsé d'anciens dirigeants sunnites ainsi que de nouveaux visages, dont des candidats indépendants, sur la scène politique.

"Je pense qu'on se dirige vers la ré-émergence de plusieurs pôles sunnites, (...) qui chercheraient à combler le vide en attendant un éventuel retour de l'influence saoudienne et de Saad Hariri", estime M. Bitar. 

Ancien numéro deux du parti de M. Hariri, Moustapha Allouche ne s'est pas conformé aux consignes et a démissionné de la formation pour présenter sa candidature. 

Pour lui, mieux vaut diviser le camp sunnite que boycotter les législatives. 

"Quand on se retire de la scène, on donne la chance aux adversaires", déclare-t-il à l'AFP, préconisant la formation d'"un front uni contre le projet du Hezbollah, si celui-ci obtient la majorité" à l'issue du scrutin.

A Beyrouth, le quartier sunnite de Tarik Jdidé est parsemé de portraits géants de Saad Hariri alors que des panneaux y appellent au boycott des élections. 

Mais parmi les résidents, certains refusent de baisser les bras. 

"Nous allons voter car nous n'acceptons pas que d'autres partis profitent de la situation ou manipulent la communauté pour leurs intérêts personnels", martèle Ahmad, 60 ans, père de famille au chômage.

Mais "la division du camp sunnite sert les intérêts du Hezbollah. C'est le seul bénéficiaire" de cette situation, estime Anwar Ali Beyrouti, 70 ans. 


Syrie: raids israéliens sur les environs de Damas, cinq blessés

Cette capture d'écran d'une vidéo fournie par l'agence de presse officielle syrienne SANA montre des missiles volant dans le ciel près de Damas, en Syrie, le mardi 25 décembre 2018 (AP).
Cette capture d'écran d'une vidéo fournie par l'agence de presse officielle syrienne SANA montre des missiles volant dans le ciel près de Damas, en Syrie, le mardi 25 décembre 2018 (AP).
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  • Selon l'Observatoire, les raids israéliens ont visé à deux reprises des positions de la défense antiaérienne syrienne dans lesquelles sont également postés des combattants du Hezbollah
  • Ces positions se trouvent au nord de Damas, à une dizaine de kilomètres de la frontière avec le Liban

BEYROUTH: Des frappes israéliennes ont visé dans la nuit de dimanche à lundi des positions des forces antiaériennes de l'armée syrienne où des combattants du Hezbollah libanais sont également déployés, faisant cinq blessés, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le ministère syrien de la Défense a indiqué dans la nuit qu'une "agression israélienne" avait visé "des positions dans les environs de Damas", faisant état de fortes explosions entendues dans la capitale.

La défense antiaérienne est entrée en action et a pu "abattre plusieurs missiles", avait ajouté le ministère, sans faire état de victime.

Selon l'Observatoire, les raids israéliens ont visé à deux reprises des positions de la défense antiaérienne syrienne dans lesquelles sont également postés des combattants du Hezbollah.

Ces positions se trouvent au nord de Damas, à une dizaine de kilomètres de la frontière avec le Liban, a précisé l'OSDH qui dispose d'un vaste réseau de sources sur le terrain en Syrie.

Des batteries antiaériennes situées entre l'aéroport international de Damas et Sayyida Zeinab, important lieu de pèlerinage chiite au sud-est de la capitale où les combattants pro-iraniens sont fortement déployés, ont également été visées, selon la même source.

Il s'agit des premières frappes israéliennes sur la Syrie depuis début mai, lorsque des raids sur le nord du pays avaient mis hors service l'aéroport d'Alep et fait neuf morts selon un nouveau bilan de l'OSDH.

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël a mené des centaines de frappes aériennes contre des positions du régime ainsi que des forces iraniennes et du Hezbollah, alliés de Damas et ennemis jurés d'Israël.

Israël commente rarement ces frappes au cas par cas, mais affirme vouloir empêcher l'Iran de s'implanter à ses portes.


Inauguration de la 18e édition du Forum des médias arabes au Koweït

La 18e édition du Forum des médias arabes au Koweït. (Kuna)
La 18e édition du Forum des médias arabes au Koweït. (Kuna)
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  • Lors d’une table ronde, Jamil al-Thiyabi, rédacteur en chef du journal saoudien Okaz, soutient que l’essor de l’intelligence artificielle aurait des répercussions sur les médias du monde entier
  • Walid al-Jasim, rédacteur en chef du journal koweïtien Al-Rai, affirme que les réseaux sociaux permettent une plus grande liberté d’expression par rapport aux médias traditionnels

KOWEÏT: La 18e édition du Forum des médias arabes a débuté dimanche au Koweït sous l’égide du Premier ministre, cheikh Ahmad Nawaf al-Sabah.
L’événement a mis l’accent sur une série de questions relatives à l’avenir des médias dans la région, rapporte l’agence de presse koweïtienne.
Lors d’une table ronde, Jamil al-Thiyabi, rédacteur en chef du journal saoudien Okaz, soutient que l’essor de l’intelligence artificielle (IA) aurait des répercussions sur les médias du monde entier, soulignant l’importance de suivre l’évolution de l’IA dans les médias, plutôt que de rester à la traîne.
Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe chargé des médias, Ahmed Khattabi, insiste sur l’importance de relever les défis posés par les médias numériques, ajoutant que l’amélioration des capacités des médias ne devrait pas éclipser des sujets extrêmement importants pour le monde arabe, en particulier la cause palestinienne.
Dans le même temps, Walid al-Jasim, rédacteur en chef du journal koweïtien Al-Rai, déclare que les médias arabes font face à des défis en lien avec la liberté des médias, ajoutant que les réseaux sociaux permettent une plus grande liberté d’expression par rapport aux médias traditionnels.
Hatim al-Taie, rédacteur en chef du journal omanais Al-Roya, avertit que les jeunes travaillant dans le secteur devaient se préparer à la transformation imminente des médias numériques. Il a appelé la Ligue arabe à taxer les groupes médiatiques internationaux afin de financer les entités médiatiques dans le monde arabe.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


La Ligue arabe exhorte la communauté internationale à mettre fin aux crimes d'Israël contre les enfants palestiniens

Réaction de deux enfants palestiniens face à une nouvelle vague de violence qui plonge les enfants de Gaza dans une situation critique sur le plan de la santé mentale. (Archive/Reuters)
Réaction de deux enfants palestiniens face à une nouvelle vague de violence qui plonge les enfants de Gaza dans une situation critique sur le plan de la santé mentale. (Archive/Reuters)
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  • Cet appel a été lancé par la secrétaire générale adjointe de la Ligue arabe, Haïfa Abou Ghazaleh, lors de son discours à la conférence régionale sur la prévention des crimes commis à l’encontre des enfants dans les conflits armés
  • Haïfa Abou Ghazaleh souligne l’importance du respect des lois nationales et des conventions internationales afin de protéger les enfants de la violence

DOHA: La Ligue arabe a exhorté la communauté internationale à intervenir auprès d’Israël pour qu’il renonce aux violations qu’il commet à l’encontre des enfants palestiniens et pour le pousser à protéger leurs droits et leur sécurité. Cet appel a été lancé par la secrétaire générale adjointe de la Ligue arabe, Haïfa Abou Ghazaleh, lors de son discours à la conférence régionale sur la prévention des crimes commis à l’encontre des enfants dans les conflits armés. Cette conférence a été organisée en ligne sous l’égide du Qatar. Elle a insisté sur l’importance du thème de la conférence et elle a passé en revue tous les conflits et crises humanitaires qui secouent le monde arabe et qui touchent particulièrement les enfants. Elle a évoqué par ailleurs les mesures prises par les pays arabes pour résoudre ce problème, notamment la 18e réunion du Comité de la Ligue arabe sur la violence à l’encontre des enfants. La communauté internationale doit tenir les auteurs de ces crimes responsables de leurs actes et veiller à ce qu’ils soient poursuivis en justice. Selon la secrétaire générale, c’est le seul moyen de prévenir de nouvelles violations à l’encontre des enfants palestiniens et de promouvoir la justice.
Mme Abou Ghazaleh a souligné l’importance du respect des lois nationales et des conventions internationales afin de protéger les enfants de la violence.
 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.