Liban: Le CCG exhorte les électeurs à préserver la souveraineté et l'identité arabe

Des femmes marchent près d'affiches de candidats aux élections législatives libanaises, à Beyrouth (Photo, Reuters).
Des femmes marchent près d'affiches de candidats aux élections législatives libanaises, à Beyrouth (Photo, Reuters).
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Publié le Vendredi 13 mai 2022

Liban: Le CCG exhorte les électeurs à préserver la souveraineté et l'identité arabe

  • Boycotter les élections serait une capitulation, avertit le grand mufti
  • La demande d'essence devrait doubler au cours du week-end prochain

BEYROUTH: Les ambassadeurs du Conseil de coopération du Golfe au Liban ont exhorté les électeurs libanais à donner la priorité à l'intérêt national.
Les diplomates ont souligné que seuls ceux qui préservent le Liban, sa souveraineté, sa liberté, son identité arabe et son intégrité territoriale devraient devenir députés.
Leur appel a été lancé alors que la troisième étape des élections parlementaires pour les fonctionnaires d’état a eu lieu jeudi. Ces employés géreront la phase finale des élections dimanche.
Près de 15 000 d'entre eux ont placé leurs bulletins jeudi dans 29 bureaux de vote afin de faciliter leur travail ce dimanche. Le taux de participation a atteint 50% à midi dans certaines circonscriptions.
Les émissaires ont exprimé leur souhait que le processus électoral soit transparent et reflète les aspirations des Libanais.
Les ambassadeurs ont indiqué que «la négativité à l'égard des prochaines élections ne construit pas une nation, mais permet plutôt à d'autres de combler le vide et de définir l'identité du Liban et de son peuple arabe».
L'ambassadeur koweïtien au Liban, Abdel-al Sulaiman al-Qenaei, l'ambassadeur saoudien, Walid Boukhari, et l'ambassadeur qatari, Ibrahim al-Sahlawi, ont rendu visite au grand mufti du Liban, le cheikh Abdellatif Derian.
«Boycotter les élections serait une capitulation», a prévenu le chef religieux après avoir rencontré les diplomates. «Nous ne voulons pas livrer le Liban aux ennemis de l'arabisme. Nous devons réaliser que celui qui remporte les élections détermine l'avenir du Liban et ses relations avec ses frères et amis arabes.»
Les commentaires du grand mufti sont intervenus dans un contexte d'appels locaux à la participation électorale.
Ces appels ont pris de l'importance depuis que les sunnites ont déclaré qu'ils boycotteraient le scrutin en raison de la décision du chef du Courant du Futur, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, de se retirer de la vie politique et de ne pas se présenter aux élections.
Le bureau des médias de Dar al-Fatwa a déclaré: «Les trois ambassadeurs ont souligné l'importance du rôle religieux et national que Dar al-Fatwa a joué et joue encore dans le but de renforcer l'unité des rangs libanais et islamiques dans les circonstances difficiles que traverse le Liban, patrie de la modération, de l'amour, de la convergence et de la coexistence.»
«Les ambassadeurs ont réitéré leur soutien, leur coopération et leur solidarité avec les institutions et le peuple libanais, ainsi que leur attachement à l'unité nationale, mentionnant que l'unité du Liban, et son modèle de coexistence islamo-chrétien, est une garantie pour l'unité des Libanais.»
Les Clans arabes du Liban et l'Union des familles de Beyrouth ont souligné la nécessité d'un «engagement absolu et total à l'appel de Derian pour une participation massive aux élections de dimanche».
Derian a souligné que le vote systématique était nécessaire afin de «préserver l'indépendance du Liban, la souveraineté de l'État des institutions légitimes, son identité, ses liens arabes et ses relations amicales internationales».
«Le boycott est une tromperie malveillante et perfide, promue par les ennemis de la démocratie et du Liban de la coexistence, en faveur de projets étranges et suspects et d'alliances suicidaires racistes qui ont ravagé notre pays.»
Cette déclaration a insisté sur le fait que la communauté sunnite est une «composante clé du Liban, et elle n'abandonnera son rôle national et arabe pour personne. Boycotter les élections est un suicide. Le vote blanc est un gaspillage. Une participation rationnelle est une victoire».
Elle a également affirmé que les élections ne seraient pas «escroquées par les pseudo-dirigeants qui se sont vendus eux-mêmes et leur patrie à bas prix».
Au milieu des appels à une participation massive, l'Association libanaise pour des élections démocratiques a exprimé ses inquiétudes quant à l'intégrité des élections de dimanche.
Le président, Michel Aoun, a déclaré: «Nous avons reçu des informations sur le déboursement illégal de fonds.»
Lors de l'avant-dernière session du Conseil des ministres jeudi, il a demandé aux ministres de la Justice, de la Défense et de l'Intérieur de donner des instructions à l'agence de renseignement de l'armée et aux forces de sécurité afin de réprimer la corruption pendant la période électorale.
L'Association libanaise pour des élections démocratiques a révélé que certains employés ne connaissaient pas le mécanisme de vote, alors qu'ils sont chargés de gérer le processus électoral le plus important et le plus critique du dimanche et qu'ils ont déjà suivi une formation.
Une délégation de la Ligue arabe, dirigée par Ahmed Rachid Khattabi, est arrivée au Liban mercredi pour superviser les élections.
Le commandant de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a pour sa part annoncé que les troupes étaient prêtes à assurer la sécurité des élections.
Il a assuré que l'armée opérerait avec la plus grande impartialité et n'interviendrait que pour prévenir les affrontements.
Il s'exprimait lors d'une réunion mardi avec l'état-major et les chefs des grandes unités et des régiments indépendants.
Joseph Aoun a aussi exhorté les partis en lice à assumer leur responsabilité nationale et à coopérer avec les militaires pour que le scrutin se déroule dans le calme et la démocratie.
Un rapport du rapporteur spécial des Nations unies sur la question de l'extrême pauvreté et des droits de l'homme, Olivier de Schutter, publié mercredi, indique que 80% des Libanais vivent en dessous du seuil de pauvreté, au moment où les prix ont augmenté de plus de 200%.
Le rapport montre également que neuf personnes sur dix rencontrent des difficultés à gagner leur vie et que six personnes sur dix en moyenne quitteraient le pays si elles en avaient l'occasion.
Le président de l'Association des sociétés importatrices de pétrole, Maroun Chammas, s'attend à ce que la demande d'essence double entre vendredi et lundi.
La consommation totale d'essence devrait atteindre environ 37 millions de litres, soit une augmentation d'environ 14 millions de litres par rapport aux jours ordinaires.
«Le coût total des bidons d'essence qui seront consommés de vendredi à lundi, est d'environ 938 milliards de livres libanaises (environ 590,5 millions d’euros), soit une augmentation d'environ 223,4 millions d’euros par rapport aux jours ordinaires», a-t-il indiqué.
Ces chiffres n'incluent pas les dépenses et les quantités nécessaires aux forces armées pour le prochain week-end électoral, a ajouté Chammas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.