Israël: Enquête sur l'action de la police lors des obsèques de Shireen Abu Akleh

Des Palestiniens en deuil portent le cercueil de la journaliste d'Al-Jazeera assassinée Shireen Abu Akleh, lors de son cortège funèbre de l'église vers le cimetière, à Jérusalem, le 13 mai 2022 (Photo, AFP).
Des Palestiniens en deuil portent le cercueil de la journaliste d'Al-Jazeera assassinée Shireen Abu Akleh, lors de son cortège funèbre de l'église vers le cimetière, à Jérusalem, le 13 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 14 mai 2022

Israël: Enquête sur l'action de la police lors des obsèques de Shireen Abu Akleh

  • D'autres Sud-Africains, soutiens historiques des Palestiniens depuis la fin de l'apartheid, ont exprimé leur indignation après les funérailles à Jérusalem
  • A la sortie du cercueil de l'hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville également occupé par Israël, la police a fait irruption dans l'enceinte de l'établissement

JERUSALEM: La police israélienne a annoncé samedi qu'elle allait ouvrir une enquête après le tollé international suscité par des images montrant l'intervention des policiers lors des funérailles à Jérusalem de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, dont le cercueil a failli tomber à terre.   


"Le commissaire de la police israélienne, en coordination avec le ministre de la Sécurité publique, a ordonné une enquête sur l'incident. Les conclusions de l'enquête seront présentées au commissaire dans les prochains jours", a indiqué la police dans un communiqué publié pendant le jour de repos hebdomadaire juif du shabbat.


Des milliers de Palestiniens ont participé aux obsèques de la journaliste américano-palestinienne de la TV Al Jazeera, tuée mercredi d'une balle dans la tête alors qu'elle couvrait un raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Elle portait un gilet pare-balles siglé "presse" et un casque de reportage.

Funérailles à Jérusalem: la charge israélienne rappelle l'apartheid (Fondation Tutu)

La charge de la police israélienne aux funérailles de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh vendredi à Jérusalem rappelle douloureusement les sombres heures de l'apartheid en Afrique du Sud, a dénoncé la Fondation Desmond Tutu dans un communiqué samedi.


Ces scènes, où l'on voit les forces de sécurité israéliennes matraquer les porteurs du cerceuil, jusqu'à presque le faire tomber, "font froid dans le dos, rappelant la brutalité infligée aux personnes endeuillées lors de funérailles de militants contre l'apartheid", affirme Mamphela Ramphele, présidente de la Fondation, regrettant "la violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine" affichés.


"Comme nous l'a appris l'archevêque Tutu", prix Nobel de la Paix mort en décembre à 90 ans à l'issue d'une vie consacrée à la lutte contre le régime raciste puis la nécessaire réconciliation des Sud-Africains, "les auteurs de violences et de violations des droits de l'homme peuvent penser qu'ils font avancer leurs objectifs mais en fait, ils sapent leur propre humanité et intégrité".


"La violence engendre la violence et la haine, qui engendrent encore plus de violence et de haine", avait plaidé Tutu auprès des Israéliens dans une tribune publiée par le journal Haaretz en 2014, rappelle le texte.


"Des membres des forces de sécurité israéliennes sont manifestement responsables du meurtre" de Shireen Abu-Akleh; "enflammer davantage la situation en attaquant son cortège funéraire revient à chercher à éteindre des flammes justes avec un bidon d'essence", dénonce Mme Ramphele.


D'autres Sud-Africains, soutiens historiques des Palestiniens depuis la fin de l'apartheid, ont exprimé leur indignation après les funérailles à Jérusalem, soulignant aussi le parallèle avec des scènes appartenant à leur passé encore récent. 


"Nous avons ce type de souvenirs, la police de l'apartheid aimait aussi nous attaquer à nos funérailles après nous avoir assassinés", a twitté l'analyste politique Eusebius McKaiser.

A la sortie du cercueil de l'hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville également occupé par Israël, la police a fait irruption dans l'enceinte de l'établissement et tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens.


Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs frappés par des policiers armés de matraques mais a été rattrapé in extremis, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux et des télévisions.


Dans son communiqué, la police a indiqué que ses "officiers avaient été exposés à la violence des émeutiers, ce qui les a poussés à avoir recours à la force". "La police soutient ses officiers (...)" mais voudrait "tirer les leçons de cet incident".  


Le ministre israélien de la Défense s'oppose à ce qu'Israël contrôle Gaza après la guerre

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • «Je le répète clairement: je n'accepterai pas l'établissement d'une administration militaire israélienne dans Gaza, Israël ne doit pas avoir de contrôle civil sur la bande de Gaza»
  • Netanyahu avait plus tôt estimé vaine toute discussion sur l'avenir de la bande de Gaza avant que le Hamas soit anéanti

TEL-AVIV: Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, s'est opposé mercredi à ce qu'Israël exerce un "contrôle" militaire ou civil sur la bande de Gaza une fois la guerre terminée et appelé à une alternative palestinienne au Hamas pour gouverner le territoire palestinien.

"Je le répète clairement: je n'accepterai pas l'établissement d'une administration militaire israélienne dans Gaza, Israël ne doit pas avoir de contrôle civil sur la bande de Gaza", a déclaré M. Gallant lors d'un point de presse.

"J'appelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu à (...) déclarer qu'Israël ne mettra pas en place un contrôle civil sur la bande de Gaza (...) pas en place une direction militaire dans la bande de Gaza et qu'une alternative gouvernementale au Hamas va être préparée immédiatement", a-t-il ajouté.

M. Netanyahu avait plus tôt estimé vaine toute discussion sur l'avenir de la bande de Gaza avant que le Hamas soit anéanti. "Les discours sur le +jour d'après+, tant que le Hamas n'est pas détruit, resteront de simples mots, des mots vides de contenu", a-t-il déclaré.

"La fin de la campagne militaire doit s'accompagner d'une action politique", a répondu M. Gallant, alors qu'Israël mène depuis près de 10 jours des opérations au sol dans Rafah, à l'extrême-sud du territoire palestinien, pour y anéantir les derniers bataillons du mouvement islamiste palestinien.

Selon M. Gallant, "le +jour d'après le Hamas+ n'existera qu'avec des entités palestiniennes prenant le contrôle de Gaza, accompagnées par des acteurs internationaux, formant une alternative de gouvernement au régime du Hamas. C'est, par dessus tout, dans l'intérêt de l'Etat d'Israël".

"L'idée d'une direction militaire et civile dans Gaza" est "négative et dangereuse pour l'Etat d'Israël", a-t-il insisté.

Si cela devait arriver "l'administration militaire de Gaza deviendrait le principal effort militaire et sécuritaire de l'Etat d'Israël ces prochaines années (...). Le prix à payer serait un bain de sang et des victimes, ainsi qu'un lourd coût économique".

Volée de critiques

Selon lui, le "plan de bataille" présenté par l'appareil militaire après l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas en Israël, prévoyait d'oeuvrer "simultanément" à la destruction militaire du Hamas et "à la mise en place d'une alternative gouvernementale palestinienne non hostile" à Israël.

"J'ai soulevé ce sujet de façon répétée au gouvernement et n'ai reçu aucune réponse", a déploré M. Gallant.

"La première condition pour préparer le terrain à une autre entité est de détruire le Hamas et le faire sans chercher des excuses", a réagi sur Telegram M. Netanyahu, semblant implicitement critiquer le bilan de son ministre.

"Le ministre de la Défense qui a échoué le 7 octobre et qui continue d’échouer encore aujourd’hui (...) doit être remplacé afin d’atteindre les objectifs de la guerre", a lui réagi le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, d'extrême droite.

"Le peuple israélien n’acceptera pas de remettre Gaza au contrôle de l’Autorité terroriste palestinienne" et sa sécurité "ne sera assurée que par la détermination à gagner" a pour sa part rétorqué le ministre de la Justice, Yariv Levin, membre du Likoud de M. Netanyahu.

M. Gallant a "annoncé aujourd'hui son soutien à la création d'un Etat terroriste palestinien", a fustigé Betzalel Smotrich, ministre des Finances d'extrême droite.

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 considérées mortes, selon l'armée.

L'offensive israélienne déclenchée en riposte à Gaza a fait plus de 35.000 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 


Pour Erdogan, Israël s'en prendra à la Turquie si le Hamas est vaincu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan (AP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan (AP)
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  • La Turquie, rare pays à majorité musulmane à reconnaître Israël, a récemment suspendu ses relations commerciales avec Israël
  • « Ne pensez pas qu'Israël s'arrêtera à Gaza», a lancé le chef de l'Etat aux députés de son parti, l'AKP, à Ankara

ISTANBUL: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a soutenu mercredi qu'Israël s'en prendra à la Turquie "tôt ou tard" s'il parvient à défaire le Hamas dans la bande de Gaza.

"Ne pensez pas qu'Israël s'arrêtera à Gaza", a lancé le chef de l'Etat aux députés de son parti, l'AKP, à Ankara.

"Si on ne l'arrête pas, cet État voyou et terroriste jettera tôt ou tard son dévolu sur l'Anatolie", a-t-il jugé, faisant référence à la partie de la Turquie située en Asie mineure et qui représente la plus grande partie de son territoire.

La Turquie, rare pays à majorité musulmane à reconnaître Israël, a récemment suspendu ses relations commerciales avec Israël pour le "forcer à accepter un cessez-le-feu et à augmenter le volume d'aide humanitaire entrant" à Gaza.

Contrairement aux Etats-Unis, à Israël et à l'Union européenne qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, Recep Tayyip Erdogan multiplie les déclarations de soutien au mouvement palestinien.

"Nous continuerons à soutenir le Hamas, qui lutte pour l'indépendance de son propre pays et qui défend l'Anatolie", a-t-il affirmé devant les députés de l'AKP.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque contre Israël, faisant plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas, menant une vaste opération militaire dans la bande de Gaza, qui a fait plus de 35.000 morts, selon un nouveau bilan communiqué lundi par le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


L'émir du Koweït demande au nouveau gouvernement de mener des réformes

L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah. (AFP)
L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah. (AFP)
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  • L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, s’est entretenu mercredi avec le nouveau Premier ministre et son gouvernement
  • Le cheikh Mechaal a nommé le cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah au poste de Premier ministre en avril

RIYAD: L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, s’est entretenu mercredi avec le nouveau Premier ministre et son gouvernement.

Selon l’agence de presse du Koweït, le cheikh Mechaal a déclaré: «Nous entamons une nouvelle phase de réformes, ce qui signifie que des mesures sérieuses doivent être prises.»

Il a ajouté que les ministres devraient «accélérer la mise en œuvre des projets de développement tant attendus, s’occuper des dossiers nécessaires et travailler sur les projets d’infrastructure, améliorer les soins de santé et le système éducatif et veiller à la transparence et à la préservation des fonds publics».

Le cheikh Mechaal a nommé le cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah au poste de Premier ministre en avril et il a dissous le Parlement vendredi dernier lors d’un discours télévisé.

Il a exhorté les ministres à faire en sorte que le Koweït dispose d’une économie forte et durable en investissant dans le capital humain et en assurant la promotion de l’innovation et de la recherche scientifique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com