Mohammed ben Zayed succède à son demi-frère à la présidence des Emirats

Cheikh Mohamed ben Zayed al-Nahyan d'Abou Dhabi succède à son demi-frère à la présidence des Emirats au palais Mushrif le 14 mai 2022 (Photo, AFP)..
Cheikh Mohamed ben Zayed al-Nahyan d'Abou Dhabi succède à son demi-frère à la présidence des Emirats au palais Mushrif le 14 mai 2022 (Photo, AFP)..
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Publié le Dimanche 15 mai 2022

Mohammed ben Zayed succède à son demi-frère à la présidence des Emirats

  • Agé de 61 ans, Mohammed ben Zayed, a été élu à l'unanimité par les membres du Conseil suprême de la fédération des Emirats
  • La présidence française a annoncé qu'Emmanuel Macron se rendrait dimanche à Abou Dhabi pour exprimer son soutien à Mohammed ben Zayed

ABOU DHABI: Le prince héritier d'Abou Dhabi Mohammed ben Zayed, déjà dirigeant de facto des Emirats arabes unis, a été élu samedi président de la riche monarchie du Golfe, succédant à son demi-frère, Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, mort la veille.

Agé de 61 ans, Mohammed ben Zayed, dit "MBZ", "a été élu à l'unanimité" par les membres du Conseil suprême de la fédération des Emirats qui regroupe sept émirats dont ceux d'Abou Dhabi et de Dubaï, a indiqué l'agence de presse officielle WAM.

Troisième fils de cheikh Zayed ben Sultan Al-Nahyane, premier président et père-fondateur de la fédération des Emirats en 1971, "MBZ" était déjà aux commandes depuis qu'un accident cérébral en janvier 2014 avait écarté Khalifa ben Zayed Al-Nahyane.

"MBZ" a aussi été nommé à la tête de l'émirat d'Abou Dhabi, dont il avait été nommé prince héritier à la mort de son père, en novembre 2004.

Son élection officialise sa position de leader du riche pays pétrolier de quelque 10 millions d'habitants, alors que le pays a entamé une période de 40 jours de deuil après le décès à l'âge de 73 ans de cheikh Khalifa. 

Mohammed ben Zayed hérite d'un pays pétrolier en ascension diplomatique et militaire cette dernière décennie qui l'a placé au coeur de la géopolitique du Moyen-Orient.

Politique plus affirmée

Sous la direction de "MBZ", les Emirats ont mené une politique plus affirmée sur la scène internationale. 

Pays allié de l'Arabie saoudite et des Etats-Unis, les Emirats de "MBZ" ont été le premier pays du Golfe à normaliser en 2020 les relations avec Israël. 

"MBZ" est aussi largement considéré comme celui qui a envoyé en 2015 des troupes émiraties au Yémen, dans le cadre d'une coalition menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles Houthis.

Considéré comme particulièrement hostile aux soulèvements populaires du Printemps arabe de 2011, "MBZ" peut compter sur la richesse d'Abou Dhabi, qui détient 90% des réserves pétrolières des Emirats, pour affirmer sa puissance dans la région et afficher son soutien à certains régimes, comme celui de l'Egyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Les ONG de défense des droits humains ne manquent pas de déplorer les violations, en particulier le sort d'Ahmed Mansour, un militant pro-démocratie emprisonné depuis 2017.

Elles critiquent en outre régulièrement les mauvaises conditions de travail des nombreux travailleurs migrants aux Emirats et dans d'autres pays du Golfe.

Macron aux Emirats

Juste après l'annonce du décès du président vendredi, ce dernier a été enterré au cimetière al-Bateen à Abou Dhabi. 

Vêtu d'une gandoura gris clair -robe traditionnelle portée par les hommes dans le Golfe- "MBZ" a porté le cercueil du président défunt lors des prières funéraires.

Plusieurs dirigeants du monde ont présenté leurs condoléances aux Emirats puis félicité le nouveau dirigeant, comme le président américain Joe Biden.

"Les Emirats sont un partenaire essentiel des Etats-Unis" a souligné samedi M. Biden dans un communiqué soulignant qu'il avait hâte de "renforcer les liens" entre les deux pays.

La présidence française a annoncé de son côté qu'Emmanuel Macron se rendrait dimanche à Abou Dhabi pour "exprimer son soutien" à Mohammed ben Zayed, avec qui il s'est entretenu vendredi.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi doivent également se rendre aux Emirats dimanche. La Maison Blanche a annoncé que la vice-présidente Kamala Harris s'y rendrait lundi.

D'autres dirigeants, dont le président israélien, y sont également attendus.

Le président syrien Bachar al-Assad, qui s'était rendu en mars aux Emirats --son premier déplacement dans un pays arabe depuis le début du conflit en Syrie en 2011-- a aussi félicité "MBZ".

Selon les analystes, l'élection de Mohammed ben Zayed "change peu (de choses) dans les faits, MBZ mène le show presque depuis le début", a tweeté Ryan Bohl, analyste du Moyen-Orient chez Stratfor Worldview.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.


Gaza: le Hamas et le Jihad islamique annoncent rendre le corps d'un otage

Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire. (AFP)
Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire. (AFP)
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  • Le Hamas a depuis libéré l'ensemble des otages vivants enlevés lors de son attaque sanglante en Israël le 7 octobre 2023, et remis - plus tard que prévu - les dépouilles de 25 otages morts, conformément aux termes du cessez-le-feu
  • Il a justifié ces retards par la difficulté à retrouver des corps de personnes décédées sous les décombres laissés par les bombardements israéliens, en l'absence aussi du manque d'engins de déblaiement

GAZA: Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire.

"Les Brigades al-Quds et les Brigades al-Qassam remettront le corps d'un des captifs israéliens, retrouvé au centre de la bande de Gaza", détaille un communiqué conjoint des deux organisations.

Peu avant, Israël avait accusé le Jihad islamique de violer le fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre, en tardant à remettre aux autorités un corps que le groupe avait annoncé avoir localisé lundi.

"A la lumière de l'annonce du Jihad islamique concernant la localisation des restes d'un otage décédé, Israël considère comme grave le retard dans sa remise immédiate. Il s'agit d’une nouvelle violation de l'accord" de cessez-le-feu, avait indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Au début du cessez-le-feu négocié par les Etats-Unis entre Israël et le Hamas, les groupes armés détenaient 20 otages vivants et 28 dépouilles de personnes prises en otage alors qu'elles étaient déjà décédées ou mortes durant leur captivité.

Le Hamas a depuis libéré l'ensemble des otages vivants enlevés lors de son attaque sanglante en Israël le 7 octobre 2023, et remis - plus tard que prévu - les dépouilles de 25 otages morts, conformément aux termes du cessez-le-feu.

Il a justifié ces retards par la difficulté à retrouver des corps de personnes décédées sous les décombres laissés par les bombardements israéliens, en l'absence aussi du manque d'engins de déblaiement.

En échange, Israël a libéré près de 2.000 prisonniers palestiniens et restitué les corps de centaines de Palestiniens morts.

Le Hamas et Israël, qui a mené la semaine dernière des bombardements meurtriers sur le territoire, s'accusent mutuellement ces derniers jours de ne pas respecter la fragile trêve en vigueur après deux ans d'une guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque du 7-Octobre.

De nombreux points restent en suspens sur la mise en oeuvre de l'accord du cessez-le-feu, en particulier sur le calendrier et le déroulé de ces différentes étapes.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 17 novembre une résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour le territoire palestinien, qui prévoit le déploiement d'une force internationale chargée notamment de désarmer le Hamas, qui refuse jusque-là de rendre les armes.

La résolution prévoit aussi la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire, excluant le Hamas, qui a dénoncé un "mécanisme de tutelle internationale" inacceptable.