Dix figures de l'Eglise, dont Charles de Foucauld, proclamés «saints» par le pape

Le pape François a proclamé «saints» dimanche dix figures de l'Eglise catholique (Photo, AFP).
Le pape François a proclamé «saints» dimanche dix figures de l'Eglise catholique (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 15 mai 2022

Dix figures de l'Eglise, dont Charles de Foucauld, proclamés «saints» par le pape

  • Arrivé en voiture, le pape François, 85 ans, qui souffre de douleurs au genou, n'est pas apparu en fauteuil roulant pour présider cette messe de canonisation
  • Tôt dimanche, par un temps estival, des groupes de pèlerins avaient commencé à affluer devant la plus grande basilique du monde

CITE DU VATICAN: Le pape François a proclamé "saints" dimanche dix figures de l'Eglise catholique, dont l'ermite du désert Charles de Foucauld, devant quelque 45 000 fidèles du monde entier réunis sur la place Saint-Pierre à Rome.

Parmi ces dix "canonisés" figurent les religieux français Marie Rivier (1768-1838) et César de Bus (1544-1607) ainsi que le prêtre et journaliste néerlandais Titus Brandsma, connu pour son engagement contre la propagande nazie durant la Seconde Guerre mondiale et tué à Dachau en 1942.

Arrivé en voiture, le pape François, 85 ans, qui souffre de douleurs au genou, n'est pas apparu en fauteuil roulant pour présider cette messe de canonisation - la première depuis la pandémie - aux côtés d'une cinquantaine de cardinaux et de 2 000 prêtres et évêques.

Tôt dimanche, par un temps estival, des groupes de pèlerins - dont beaucoup venus de France, des Pays-Bas, d'Afrique et d'Amérique latine - avaient commencé à affluer devant la plus grande basilique du monde, sur lequel étaient accrochés des portraits des nouveaux "saints". Certains pèlerins portaient eux-mêmes un vêtement à leur effigie.

"Notre fils s'appelle Foucauld, c'est une grande joie de venir en famille pour la canonisation de son saint patron. Ca ne se passera qu'une fois dans sa vie, alors nous sommes tous venus", a confié Marie, sa mère, 30 ans, venue de Bourg-en-Bresse.

"Depuis deux ans, nous avons vécu beaucoup de choses en local, dans nos petites paroisses, dans nos diocèses, en distanciel, et enfin (...) nous pouvons nous retrouver ensemble autour du Saint-Père", s'est réjoui auprès de l'AFP Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg.

Cette canonisation "donne une ampleur universelle à Saint Charles de Foucauld, c'est rejoindre au fond ce qu’il a toujours voulu être et ce que le pape François nous dit à la fin de son encyclique +Fratelli tutti+ (tous frères)", a-t-il ajouté, en référence au surnom de l'ermite du désert, le "frère universel".

«Grande émotion»

"Alors que malheureusement les distances, les tensions et les guerres augmentent dans le monde, que ces nouveaux saints inspirent des voies de dialogue, surtout le cœur et l'esprit de ceux qui occupent des postes à responsabilité, et sont appelés à être des protagonistes de la paix et non de la guerre", a déclaré le pape à la fin de la messe.

La canonisation - étape finale vers la "sainteté" dans l'Eglise catholique, succédant à la béatification - requiert trois conditions: être mort depuis cinq ans au moins, avoir mené une vie chrétienne exemplaire et avoir accompli au moins deux miracles.

Le procès en béatification de Charles de Foucauld, mort assassiné en 1916 à Tamanrasset, dans le Sud désertique algérien, avait commencé dans les années 1930. Il avait été déclaré "bienheureux" en 2005 par le pape Benoît XVI.

Après la guérison d'un cancer en 1984, un deuxième miracle lui a été attribué par le Vatican: l'histoire insolite d'un jeune charpentier de Saumur (centre de la France), qui survit en 2016 à une chute de 15 mètres sur un banc, malgré un abdomen transpercé.

Le martyr Devasahayam (Lazare) Pillai (1712-1752), un hindou converti au christianisme, est quant à lui le premier laïc indien à devenir "saint". Arrêté, il est torturé pendant trois ans puis exécuté, ayant refusé d'abjurer sa foi.

Les cinq autres canonisés sont les prêtres italiens Luigi Maria Palazzolo et Giustino Maria Russolillo, les religieuses italiennes Maria Domenica Mantovani et Maria di Gesù Santocanale et l'italo-uruguayenne Maria Francesca Rubatto, qui devient la première sainte de l'Uruguay.

Nancy Gómez, Colombienne de 46 ans, a dit ressentir une "grande émotion" d'assister à la reconnaissance ultime de cette religieuse "qui a aidé les enfants et les nécessiteux".

Après la cérémonie, qui a duré environ deux heures, le souverain pontife, souriant, s'est livré à son traditionnel tour de "Papamobile" sur la place, embrassant et bénissant des bébés et saluant les fidèles massés derrière les barrières.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.

 


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.