Un homme tué par balle à Paris: un sympathisant d'extrême droite mis en examen

Dans la nuit de vendredi à samedi, aux alentours de 3h00 sur le boulevard de Clichy dans le 17e arrondissement, «à la suite d'un différend opposant plusieurs individus sur la voie publique, un homme a été victime d'un tir par arme à feu» (Photo, AFP).
Dans la nuit de vendredi à samedi, aux alentours de 3h00 sur le boulevard de Clichy dans le 17e arrondissement, «à la suite d'un différend opposant plusieurs individus sur la voie publique, un homme a été victime d'un tir par arme à feu» (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 17 mai 2022

Un homme tué par balle à Paris: un sympathisant d'extrême droite mis en examen

  • Un quinquagénaire, connu pour sa proximité avec des thèses d'extrême droite et d'opposition à la politique sanitaire, a été mis en examen
  • Selon une seconde source policière, le mis en cause est adepte des thèses complotistes et antisémites

PARIS: Un quinquagénaire, connu pour sa proximité avec des thèses d'extrême droite et d'opposition à la politique sanitaire, a été mis en examen lundi pour "meurtre", soupçonné d'avoir tué par balle un jeune homme après une rixe à Paris samedi, a-t-on appris de source judiciaire.

Il a été placé en détention provisoire, selon la même source.

Dans la nuit de vendredi à samedi, aux alentours de 3h00 sur le boulevard de Clichy dans le 17e arrondissement, "à la suite d'un différend opposant plusieurs individus sur la voie publique, un homme a été victime d'un tir par arme à feu", avait rapporté une première source policière. 

La victime est décédée sur place et le suspect, Martial L. a pris la fuite en voiture avant d'être rapidement localisé puis interpellé.

Selon les premiers éléments de l'enquête, une bagarre opposait sur le terre-plein plusieurs personnes quand un automobiliste, âgé de 50 ans, a stoppé sa voiture pour aller à leur rencontre, a expliqué une seconde source policière.

L'un des participants à la rixe lui aurait intimé de "dégager". Le conducteur a alors sorti une arme et lui a tiré dans la tête avant de reprendre le volant, selon cette même source.

Contacté, son avocat n'a pas souhaité s'exprimer.

"L'un des enjeux de l'instruction va être la question du mobile raciste, vu le profil du suspect, qui aurait fait un appel à la violence raciale quelques heures avant les faits", a réagi Me Avi Bitton, avocat de la famille de la victime, âgée de 27 ans et  vivant à Poissy (Yvelines), de nationalité française et d'origine marocaine et espagnole.

Selon une seconde source policière, le mis en cause est adepte des thèses complotistes et antisémites.

Il s'était distingué en septembre 2020 en perturbant l'émission "Balance ton post!" animée par Cyril Hanouna sur C8 en tenant des propos véhéments et confus sur la politique sanitaire en France.

Dans des vidéos plus anciennes mises en ligne intitulées "Sauvez-la-France" ou "Immigration non voulue par les Français", il se dit notamment pour "le parti de (Alain) Soral et Dieudo(nné)", l'essayiste et le polémiste tous deux condamnés pour propos antisémites.

Cet homme, qui a passé une partie de sa vie au Japon, est connu de la justice. Selon une source proche du dossier, il était inscrit au fichier des personnes recherchées.

Dans un tweet samedi, le maire de Poissy Karl Olive a demandé "au ministre de l’intérieur de faire toute la lumière" et présenté ses "condoléances à la famille du quartier Clos-Miroir".


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.