PARIS:En nommant Elisabeth Borne au poste de Première ministre, Emmanuel Macron "nomme une fois de plus un technocrate" pour "avoir la main sur tout", a jugé mardi l'ancien candidat d'extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour (Reconquête!).
"Je ne suis pas dupe. Emmanuel Macron nomme une fois de plus un Premier ministre technocrate comme Jean Castex pour avoir la main sur tout", a déclaré M. Zemmour sur RTL, qui se présente aux législatives dans la 4e circonscription du Var, celle de Saint-Tropez.
Interrogé sur la réforme de la retraite que pourrait mener Mme Borne, "je verrai ce qui va sortir de son chapeau. Si effectivement il y a le report de l'âge légal de 62 à 64 ans, oui je suis favorable", a ajouté l'ancien journaliste du Figaro.
"Ce que je constate c'est que c'est une femme de gauche, qui a fait ses classes à gauche, de Lionel Jospin à François Hollande. Manifestement Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de gauche, ça c'est un signe", a-t-il encore relevé, estimant que "c'est l'année de la gauche, la gauche qu'on croyait morte".
"On constate que Marine Le Pen a passé son temps à draguer la gauche, que LR se soumet à la gauche, que Macron nomme un Premier ministre de gauche. Qu'est-ce qui reste ?", s'est interrogé M. Zemmour, se présentant comme "le seul opposant de droite".
Interrogé sur le burkini, dont le conseil municipal de Grenoble a autorisé lundi le port dans les piscines municipales, le polémiste a estimé que "au nom de la liberté, on accroît l'islamisation du pays".
"Depuis 20 ans, c'est la technique des Frères musulmans, ils ont très bien compris notre faiblesse: le culte sacré et dévastateur de la liberté individuelle qui nous fait sacrifier notre identité et Eric Piolle (maire écologiste de Grenoble, ndlr) veut être pris dans ce piège", a-t-il jugé.
L'autorisation du burkini "est une décision politique de la part du maire de Grenoble qui est un islamo-gauchiste qui veut absolument détruire ce qui reste de la vieille France en se servant de l'Islam", a ajouté M. Zemmour.
Le jeune homme de 20 ans a été assassiné le 13 novembre par deux hommes à moto, et la justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" lié au militantisme de son frère.
"Le gouvernement sera présent et je me rendrai samedi à Marseille en compagnie de mon collègue Vincent Jeanbrun, qui est ministre de la Ville et du Logement", a déclaré Maud Bregeon sur TF1 vendredi, ajoutant que ce drame avait "profondément choqué tous nos concitoyens".
La porte-parole a assuré que son déplacement serait fait "humblement, avec la modestie et la pudeur que cet événement nécessite, sans communication sur place".
Il s'agit, selon elle, de "marquer l'engagement total du gouvernement et le soutien de l'État, du président de la République et du Premier ministre, à cette famille et aux proches de Mehdi Kessaci".
"Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement où habitants, élus locaux et nationaux feront bloc contre le narcotrafic", a précisé l'entourage de Maud Bregeon à l'AFP.
La porte-parole retrouvera à Marseille de nombreuses autres personnalités politiques, dont beaucoup issues de gauche, comme Olivier Faure (PS) ou Marine Tondelier (les Ecologistes).
"Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi.
Si les courants politiques s'accordent sur le constat, ils s'opposent sur les voies à suivre pour contrer le narcotrafic.
Le député LFI du Nord Ugo Bernalicis a ainsi affirmé sur franceinfo que "ce qu'on demande au gouvernement, c'est pas tant la participation à cette marche, c'est de faire en sorte que les moyens soient à la hauteur des enjeux". Et "le compte n'y est pas", a-t-il dit.
Il a notamment appelé à s'attaquer au "cœur du problème" en légalisant le cannabis, dont la vente est "le moteur financier" des trafiquants, selon lui.
Le député insoumis des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard, qui sera présent samedi, a exhorté à un "changement de doctrine complet", demandant par exemple plus de moyens pour la police judiciaire.
"Plutôt que d'envoyer des policiers chasser le petit consommateur, je pense au contraire qu'il faut concentrer les moyens dans le démantèlement des réseaux de la criminalité organisée", a-t-il dit.
Quant à la suggestion du maire de Nice Christian Estrosi d'engager l'armée contre le narcotrafic, Maud Bregeon a rappelé que ce n'était "pas les prérogatives de l'armée" et "qu'on a pour ça la police nationale, la gendarmerie nationale, la justice de la République française".







