Nomination de Borne: pour Zemmour, Macron «veut avoir la main sur tout»

Sur cette photo d'archive prise le 22 juillet 2020, la ministre française du travail Elisabeth Borne (à gauche) et le président français Emmanuel Macron sont photographiés lors d'une visiteau château de Chambord. Ludovic Marin / POOL / AFP
Sur cette photo d'archive prise le 22 juillet 2020, la ministre française du travail Elisabeth Borne (à gauche) et le président français Emmanuel Macron sont photographiés lors d'une visiteau château de Chambord. Ludovic Marin / POOL / AFP
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Publié le Mardi 17 mai 2022

Nomination de Borne: pour Zemmour, Macron «veut avoir la main sur tout»

  • «Je ne suis pas dupe. Emmanuel Macron nomme une fois de plus un Premier ministre technocrate comme Jean Castex pour avoir la main sur tout»
  • Interrogé sur la réforme de la retraite que pourrait mener Mme Borne, «je verrai ce qui va sortir de son chapeau. Si effectivement il y a le report de l'âge légal de 62 à 64 ans, oui je suis favorable», a ajouté l'ancien journaliste du Figaro

PARIS:En nommant Elisabeth Borne au poste de Première ministre, Emmanuel Macron "nomme une fois de plus un technocrate" pour "avoir la main sur tout", a jugé mardi l'ancien candidat d'extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour (Reconquête!).
"Je ne suis pas dupe. Emmanuel Macron nomme une fois de plus un Premier ministre technocrate comme Jean Castex pour avoir la main sur tout", a déclaré M. Zemmour sur RTL, qui se présente aux législatives dans la 4e circonscription du Var, celle de Saint-Tropez.
Interrogé sur la réforme de la retraite que pourrait mener Mme Borne, "je verrai ce qui va sortir de son chapeau. Si effectivement il y a le report de l'âge légal de 62 à 64 ans, oui je suis favorable", a ajouté l'ancien journaliste du Figaro.
"Ce que je constate c'est que c'est une femme de gauche, qui a fait ses classes à gauche, de Lionel Jospin à François Hollande. Manifestement Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de gauche, ça c'est un signe", a-t-il encore relevé, estimant que "c'est l'année de la gauche, la gauche qu'on croyait morte".
"On constate que Marine Le Pen a passé son temps à draguer la gauche, que LR se soumet à la gauche, que Macron nomme un Premier ministre de gauche. Qu'est-ce qui reste ?", s'est interrogé M. Zemmour, se présentant comme "le seul opposant de droite".
Interrogé sur le burkini, dont le conseil municipal de Grenoble a autorisé lundi le port dans les piscines municipales, le polémiste a estimé que "au nom de la liberté, on accroît l'islamisation du pays".
"Depuis 20 ans, c'est la technique des Frères musulmans, ils ont très bien compris notre faiblesse: le culte sacré et dévastateur de la liberté individuelle qui nous fait sacrifier notre identité et Eric Piolle (maire écologiste de Grenoble, ndlr) veut être pris dans ce piège", a-t-il jugé.
L'autorisation du burkini "est une décision politique de la part du maire de Grenoble qui est un islamo-gauchiste qui veut absolument détruire ce qui reste de la vieille France en se servant de l'Islam", a ajouté M. Zemmour.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.