La réforme du marché du carbone franchit une étape-clé au Parlement européen

Cette photo prise à Cordemais Lavau-sur-Loire, dans l'ouest de la France, le 11 janvier 2022, montre le soleil se levant au-dessus de la centrale électrique au charbon de la multinationale française EDF. (AFP).
Cette photo prise à Cordemais Lavau-sur-Loire, dans l'ouest de la France, le 11 janvier 2022, montre le soleil se levant au-dessus de la centrale électrique au charbon de la multinationale française EDF. (AFP).
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Publié le Mercredi 18 mai 2022

La réforme du marché du carbone franchit une étape-clé au Parlement européen

  • La commission Environnement s'est prononcée pour réduire d'au moins 55% d'ici 2030 par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre de l'UE
  • Actuellement, le marché carbone européen, où s'échangent depuis 2005 les «permis à polluer» que doivent acheter certains secteurs (industrie, énergie) représente seulement 40% des émissions des Vingt-Sept

BRUXELLES : Le projet de réforme du marché du carbone a franchi mardi une étape-clé au Parlement européen lors du vote d'une commission en faveur de son élargissement aux transports et au bâtiment et une accélération du calendrier pour une taxe carbone aux frontières de l'UE.

La commission Environnement s'est prononcée sur plusieurs textes de la feuille de route proposée en juillet 2021 par la Commission européenne ("Fit for 55") pour réduire d'au moins 55% d'ici 2030 par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre de l'UE.

Les positions adoptées par la commission Environnement devront encore être approuvées en séance plénière début juin, avant que ne s'engagent des négociations avec les Etats pour finaliser les textes.

Actuellement, le marché carbone européen, où s'échangent depuis 2005 les "permis à polluer" que doivent acheter certains secteurs (industrie, énergie) représente seulement 40% des émissions des Vingt-Sept.

Les eurodéputés de la commission ont approuvé l'élargissement du marché carbone aux transports et au bâtiment en le limitant aux professionnels (chauffeurs routiers, immeubles de bureaux), à partir de 2025, selon un communiqué du Parlement.

Les particuliers (voitures, logements) devraient en être exclus jusqu'en 2029, afin de ne pas peser sur les ménages, sur fond de flambée des cours de l'énergie.

Ils seront éventuellement concernés après "une évaluation rigoureuse" de la Commission européenne suivie d'une nouvelle proposition législative qui devra faire l'objet d'un accord entre le Parlement et le Conseil, selon la même source.

Climat: la production prévue de voitures électriques ne suffira pas, alerte un rapport

Les plans de production des grands constructeurs automobiles mondiaux concernant les véhicules zéro-émission, électriques ou à hydrogène, seront très loin de permettre de tenir l'objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C, a alerté mardi une ONG.

Alors que le transport routier pèse près de 20% des émissions de CO2, l'AIE calcule que pour tenir cet objectif les voitures individuelles zéro-émission (ZEV) devraient représenter 57,5% des ventes totales en 2030 et 20% du stock total de voitures en 2030, puis 86% en 2050.

En 2021 les véhicules électriques ont représenté 5,9% des ventes et les hybrides 2,4%, relève l'étude. 

Or, d'après les prévisions de production (données de mars 2022) analysées par InfluenceMap, 68% des véhicules produits en 2029 seront toujours à combustion thermique, en incluant les véhicules hybrides, contre 32% d'électriques et 0,1% à hydrogène. 

Sur 12 grands constructeurs mondiaux étudiés (dont aucun Chinois) seuls Tesla, qui produit uniquement des véhicules électriques, et Mercedes-Benz (56% de ZEV en 2029) sont en ligne avec ces objectifs.

Ils sont suivis par les autres grands groupes allemands BMW (45%) et Vokswagen (43%), les constructeurs japonais se situant en queue de peloton, Nissan (22%), Honda (18%, mais les données utilisées ne prennent pas en compte les dernières annonces du groupe en matière de ZEV, souligne l'étude) ainsi que Toyota (14%). 

Les autres constructeurs étudiés sont Stellantis (ex-PSA-Fiat-Chrysler, 40%), Ford (36%), Renault (31%), General Motors (28%) et Hyundai (27%).

Sans entrer dans les détails du marché chinois, l'étude relève que les véhicules électriques devraient y passer de 12% de la production en 2021 à 40% en 2029.

Concernant les différents segments du marché, InfluenceMap relève que l'engouement persistant pour les SUV, plus lourds et consommateurs d'énergie, qui devraient passer de 39% du marché mondial en 2020 à 47% en 2029, risque "d'annuler beaucoup des réductions d'émissions liées à l'augmentation des véhicules électriques".

Les eurodéputés se sont également entendus pour accélérer l'inclusion du transport maritime dès 2024 (la Commission européenne proposait 2027).

Pour la commission parlementaire, l'"ajustement carbone aux frontières", qui permet d'imposer les contraintes climatiques européennes aux produits importés, s'appliquerait de façon "complète" en 2030, "soit 5 ans plus tôt" que ce qui est proposé par l'exécutif bruxellois, souligne le communiqué.

Afin de respecter les principes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ils se prononcent pour l'élimination complète dès 2030 des quotas gratuits offerts dans l'UE aux industriels européens, à mesure que seront taxées les importations de secteurs polluants (acier, aluminium, ciment, engrais, électricité) sur base du prix du CO2.

Ce calendrier accéléré devrait être âprement négocié avec les États, soucieux de ne pas déstabiliser la compétitivité de l'industrie européenne.

Cette taxe carbone serait aussi élargie à d'autres produits que ceux proposés par la Commission, comme l'aluminium, l'hydrogène, la chimie organique et les polymères.


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com