Les défenseurs de l'aciérie d'Azovstal se rendent, le G7 au chevet de l'Ukraine

Un bâtiment endommagé lors d'un bombardement à proximité à Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 18 mai 2022. (Photo, AFP)
Un bâtiment endommagé lors d'un bombardement à proximité à Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 18 mai 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 19 mai 2022

Les défenseurs de l'aciérie d'Azovstal se rendent, le G7 au chevet de l'Ukraine

Un bâtiment endommagé lors d'un bombardement à proximité à Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 18 mai 2022. (Photo, AFP)
  • Ces soldats, parmi lesquels 80 blessés, sont sortis depuis lundi et « se sont constitués prisonniers », a précisé le ministère russe de la Défense
  • Ils étaient retranchés depuis plusieurs semaines dans le dédale de galeries souterraines creusées à l'époque soviétique sous la gigantesque aciérie

KIEV: La Russie a annoncé jeudi la reddition de 1 730 militaires ukrainiens du site sidérurgique Azovstal à Marioupol, montrant des images d'hommes, certains s'aidant de béquilles, en train d'émerger après une longue bataille devenue mondialement un symbole de la résistance à l'invasion russe. 

Ces soldats, parmi lesquels 80 blessés, sont sortis depuis lundi et « se sont constitués prisonniers », a précisé le ministère russe de la Défense. 

Ils étaient retranchés depuis plusieurs semaines dans le dédale de galeries souterraines creusées à l'époque soviétique sous la gigantesque aciérie. 

Mercredi, le dirigeant séparatiste prorusse Denis Pouchiline avait précisé que les commandants ne s'étaient pas encore rendus et affirmé qu'il y avait initialement « plus de 2 000 personnes » sur le site. 

Leur sort reste en suspens : l'Ukraine veut organiser un échange de prisonniers de guerre mais la Russie a fait savoir à maintes reprises qu'elle considérait au moins une partie d'entre eux non pas comme des soldats, mais comme des combattants « néonazis ». 

Tandis que cette reddition constitue une importante avancée pour la Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, portant la chemise traditionnelle brodée, a déclaré jeudi que son peuple demeurait « fort, indestructible, courageux et libre », dans une vidéo marquant le jour de Vychyvanka, la fête des traditions folkloriques ukrainiennes. 

Le premier procès pour crime de guerre sur le sol ukrainien, celui d'un soldat russe accusé d'avoir abattu un civil ukrainien, a repris quant à lui jeudi à Kiev après une première séance, la veille, au cours de laquelle Vadim Chichimarine, 21 ans, avait plaidé coupable.  

Jeudi, il a demandé pardon à l'épouse de l'homme de 62 ans tué dans le nord-est de l'Ukraine le 28 février, tandis qu'il poussait son vélo tout en téléphonant.  

« Je sais que vous ne pourrez pas me pardonner, mais je vous demande pardon », a dit le sous-officier, au cours d'un échange avec Katerina Chelipova. 

Le Parquet ukrainien a requis jeudi contre lui la prison à perpétuité, la peine maximale. 

Un autre procès pour crimes de guerre s'est ouvert ce même jour dans le nord-est de l'Ukraine : celui de deux militaires russes accusés d'avoir tiré des roquettes sur des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays. 

Le Parquet général d'Ukraine a précisé avoir déjà ouvert plus de 12 000 enquêtes pour crimes de guerre, tandis que les institutions internationales mènent leurs propres enquêtes sur les exactions commises depuis le début de l'invasion russe le 24 février. 

Pénuries alimentaires mondiales en vue 

Sur le front économique, les grands argentiers du G7 se réunissaient en Allemagne jeudi et vendredi, au chevet de l'économie ukrainienne et pour examiner les conséquences à travers le monde de la guerre déclenchée par Moscou il y a presque trois mois. 

Inflation notamment liée à l'envolée des prix de l'énergie, menaces de crise alimentaire et spectre du surendettement dans de nombreux pays en développement, l'ordre du jour de la rencontre des ministres des Finances du groupe des Sept (Etats-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) est chargé. 

Première urgence : couvrir le budget ukrainien du trimestre en cours pour maintenir l'effort de guerre. 

« Je suis assez optimiste quant au fait que nous serons en mesure, avec le G7, de rassembler les fonds qui permettront à l'Ukraine de se défendre au cours des prochains mois », a déclaré à l'ouverture des discussions Christian Lindner, le ministre allemand des Finances, dont le pays préside le G7 cette année. 

A plus long terme, alors que la guerre continue de ravager une large partie du territoire ukrainien, des réflexions sont déjà en cours sur l'aide à la reconstruction. Des pistes de financement sont évoquées comme celle consistant à utiliser des actifs russes gelés dans le cadre des sanctions occidentales. 

La guerre livrée par la Russie devrait provoquer une contraction massive de l'économie ukrainienne, évaluée à 30% par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) et même à 45% par la Banque mondiale. 

A des degrés divers, c'est toute l'économie mondiale qui est affectée par cette offensive et les sanctions contre Moscou qui en ont découlé. « Nous assistons à de graves conséquences économiques, en particulier pour les pays à faibles revenus, en raison de la hausse des taux d'intérêt et des prix mondiaux des produits agricoles », a constaté jeudi le ministre allemand des Finances.  

La veille, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres mettait en garde contre le « spectre de pénuries alimentaires mondiales dans les mois à venir », implorant la Russie de libérer les exportations de céréales ukrainiennes et l'Occident d'ouvrir l'accès des engrais russes aux marchés mondiaux. 

Il avait souligné que la guerre en Ukraine avait amplifié et accéléré les facteurs contribuant déjà à la crise alimentaire mondiale : changement climatique, pandémie provoquée par la Covid-19 et inégalités croissantes entre nations riches et pauvres. 

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Invasion de l'Ukraine par la Russie, derniers développements, 18-19 mai. (Graphique, AFP)

« Comme un jeu »  

Sur le terrain militaire, dans la région de Lougansk (est), quatre personnes ont été tuées et trois blessées à Severodonetsk, une ville soumise à d'intenses bombardements, et toute la région est privée d'électricité, a annoncé la présidence ukrainienne dans son point quotidien. 

Une équipe de l'AFP sur place a constaté que cette cité industrielle était transformée depuis plusieurs jours en un champ de bataille et engloutie sous le feu de l'artillerie. 

« On ne sait même pas qui tire, ni d'où », s'exclame un homme de 55 ans qui vit avec d'autres personnes dans un sous-sol : « Comme s'ils jouaient à un jeu » . 

« Je ne sais pas combien de temps nous pouvons tenir », s'interroge Nella Kachkina, 65 ans, une ancienne employée de la municipalité, aujourd'hui à la retraite. 

« Nous n'avons plus de médicaments et beaucoup de malades - notamment des femmes - qui ont besoin de soins », se lamente-t-elle. 

Severodonetsk et Lyssytchansk constituent la dernière poche de résistance ukrainienne dans la région de Lougansk. Les Russes encerclent désormais ces deux localités, seulement séparées par une rivière, et les bombardent sans relâche pour épuiser la résistance et empêcher l'arrivée de renforts. 

 


Pologne : la Cour suprême ordonne le renvoi en justice de deux ministres

Le Tribunal se prononçait sur un cas remontant à huit ans, lorsque le président Andrzej Duda a gracié deux hommes politiques du même bord condamnés à trois ans de prison pour des abus de pouvoir. (Photo, AFP)
Le Tribunal se prononçait sur un cas remontant à huit ans, lorsque le président Andrzej Duda a gracié deux hommes politiques du même bord condamnés à trois ans de prison pour des abus de pouvoir. (Photo, AFP)
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  • Mardi, la Cour Suprême a ignoré une décision prise la semaine dernière par le Tribunal constitutionnel, sur la compétence du chef de l'Etat à accorder sa grâce
  • La grâce est intervenue avant même que le verdict ne prenne force de droit. Selon nombre de juristes, la loi polonaise ne connaît pas de recours à la grâce présidentielle pendant un processus judiciaire en cours

VARSOVIE: La Cour suprême polonaise a ordonné mardi le renvoi en justice de deux ministres, graciés il y a huit ans par le président, en contradiction avec une décision prise la semaine dernière par le tribunal constitutionnel.

Le gouvernement polonais a dénoncé un acte de "rébellion".

Ce nouveau conflit de compétences entre institutions de l'Etat s'inscrit dans le cadre du dérèglement du système judiciaire introduit par les réformes du parti populiste Droit et Justice (PiS) et ses alliés au pouvoir, vivement critiquées par une bonne partie des magistrats, l'opposition et Bruxelles.

Mardi, la Cour Suprême a ignoré une décision prise la semaine dernière par le Tribunal constitutionnel, sur la compétence du chef de l'Etat à accorder sa grâce.

Le Tribunal se prononçait sur un cas remontant à huit ans, lorsque le président Andrzej Duda, issu de la majorité conservatrice, a gracié deux hommes politiques du même bord condamnés à trois ans de prison pour des abus de pouvoir commis à l'époque où ils étaient chef et chef adjoint de l'Office national anticorruption.

Les deux hommes, Mariusz Kaminski et Maciej Wasik, sont respectivement ministre et vice-ministre de l'Intérieur dans le gouvernement actuel.

La grâce est intervenue avant même que le verdict ne prenne force de droit. Selon nombre de juristes, la loi polonaise ne connaît pas de recours à la grâce présidentielle pendant un processus judiciaire en cours.

Le vice-ministre de la Justice Sebastian Kaleta, a réagi en dénonçant "une rébellion" de la Cour suprême.

"Une nouvelle fois, en l'espace des dernières années, la Cour suprême représentée par un jury qui, de fait, n'a pas reconnu les résultats des élections successives depuis 2015, a pris une décision qui ignore le partage des compétences et des prérogatives attribuées par la Constitution, ainsi que les verdicts du Tribunal constitutionnel", s'est élevé M. Kaleta sur Twitter.

Lundi, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a jugé qu'un important volet de la réforme polonaise de la justice, relatif notamment au système disciplinaire des juges et à leur indépendance, enfreignait le droit communautaire, une décision violemment critiquée à Varsovie.


Rishi Sunak à Washington pour parler technologie et défense avec Joe Biden

Le Premier ministre Rishi Sunak arrive à la base aérienne d'Andrews le 6 juin 2023, à Maryland, avant sa visite à Washington DC. (AFP)
Le Premier ministre Rishi Sunak arrive à la base aérienne d'Andrews le 6 juin 2023, à Maryland, avant sa visite à Washington DC. (AFP)
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  • Les deux dirigeants s'entretiendront jeudi après-midi à la Maison Blanche pour réaffirmer leur soutien sans faille à l'Ukraine
  • Selon plusieurs médias britanniques, Rishi Sunak va pousser la candidature de son ministre de la Défense Ben Wallace pour succéder à la tête de l'Otan au Norvégien

WASHINGTON: Le Premier ministre britannique Rishi Sunak est arrivé mardi soir à Washington pour une visite de deux jours, au cours de laquelle il doit défendre auprès de Joe Biden le rôle du Royaume-Uni dans la future régulation mondiale de l'intelligence artificielle.

Les deux dirigeants s'entretiendront jeudi après-midi à la Maison Blanche pour réaffirmer leur soutien sans faille à l'Ukraine après la destruction d'un important barrage hydroélectrique dans le sud du pays, dont s'accusent Moscou et Kiev.

Toute attaque intentionnelle du barrage de Kakhovka représenterait "l'assaut d'infrastructures civiles en Ukraine le plus important depuis le début de la guerre et montrerait de quelles nouvelles bassesses la Russie est capable dans son agression", a déclaré M. Sunak à la presse au cours du vol.

Si Londres et Washington partagent la même ligne sur le conflit en Ukraine, ou encore une position ferme contre la Chine, Rishi Sunak veut encore renforcer la position britannique sur la scène mondiale après le Brexit.

Il cherche aussi à réchauffer les relations avec Joe Biden, plutôt fraîches sous ses prédécesseurs Boris Johnson et Liz Truss.

Sur le front en pleine ébullition du contrôle du développement de l'intelligence artificielle (IA), Rishi Sunak souhaiterait que le futur régulateur mondial soit basé à Londres, selon des médias britanniques, mettant en avant l'expertise et l'important secteur de la tech dans le pays.

Mais sur ce sujet, les Etats-Unis discutent directement avec l'Union européenne pour mettre en oeuvre l'engagement pris par les dirigeants du G7 le mois dernier d'oeuvrer à une "utilisation responsable" de cette technologie.

Et si Rishi Sunak doit rencontrer jeudi matin de grands patrons américains, il a renoncé à concrétiser rapidement l'ambition affichée depuis le Brexit par Londres d'arriver à un accord commercial avec les Etats-Unis.

"La relation (entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis) est très forte sur les fondamentaux: la défense, la sécurité, l'attitude face à la Chine", analyse Leslie Vinjamuri, directrice du programme sur les Etats-Unis et les Amériques au sein du groupe de réflexion Chatham House.

"Mais sur des sujets précis comme l'IA et le commerce, il est peu probable que (Joe) Biden lâche grand-chose à l'approche d'une année électorale décisive", estime-t-elle, ajoutant que sur l'IA les deux pays "seront probablement plus naturellement alignés" par rapport à la position plus dure de l'Union européenne.

Candidature à l'Otan 

Royaume-Uni et Etats-Unis enregistrent plus de 1.000 milliards de livres (1.160 milliards d'euros) d'investissements croisés, selon Downing Street.

Avant l'arrivée de Rishi Sunak à Washington, Londres a annoncé près de 14 milliards de livres (16,25 milliards d'euros) d'investissements américains supplémentaires au Royaume-Uni, même si une partie d'entre eux ont déjà été déployés.

"Comme l'interopérabilité de nos armées nous a donné un avantage sur nos adversaires sur le champ de bataille, une plus grande interopérabilité économique nous apportera un avantage crucial pour les prochaines décennies", a plaidé dans un communiqué Rishi Sunak, ancien banquier d'affaires qui a étudié aux Etats-Unis et possède une propriété en Californie.

En pleine guerre en Ukraine, la défense sera l'un des principaux sujets de discussion avec Joe Biden.

Selon plusieurs médias britanniques, Rishi Sunak va pousser la candidature de son ministre de la Défense Ben Wallace pour succéder à la tête de l'Otan au Norvégien Jens Stoltenberg, dont le mandat s'achève en octobre.

Le porte-parole du Conseil national de sécurité américain John Kirby est toutefois resté prudent sur la position américaine, alors que certains pays européens poussent pour qu'une femme ou un dirigeant issu d'Europe de l'est dirige l'Otan pour la première fois.

"Je n'ai aucun doute que la guerre en Ukraine sera un sujet majeur des discussions" de la rencontre de jeudi, a-t-il simplement affirmé. "Les Britanniques ont été là, littéralement en première ligne, pour aider l'Ukraine. Et je n'ai aucun doute qu'ils (Rishi Sunak et Joe Biden) parleront des moyens de travailler ensemble à l'avenir", a-t-il ajouté.

Avant sa rencontre avec Joe Biden, Rishi Sunak déposera mercredi une gerbe de fleurs au cimetière national d'Arlington près de Washington, avant de rejoindre le Capitole pour des entretiens avec des élus du Congrès.

Il assistera ensuite au match de baseball entre les Washington nationals et les Arizona Diamondbacks à l'occasion du jour de l'amitié américano-britannique, qui marque 238 ans de relations.


Ukraine: évacuations massives après la destruction partielle d'un important barrage

Le barrage de Nova Khakovka dans le sud de l'Ukraine, le 28 mai 2022. (AFP)
Le barrage de Nova Khakovka dans le sud de l'Ukraine, le 28 mai 2022. (AFP)
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  • «A ce stade, 24 localités en Ukraine ont été inondées»
  • De son côté, un haut responsable installé par les Russes dans la partie de la région de Kherson (sud) qu'ils contrôlent a annoncé l'évacuation d'environ 900 personnes des zones occupées proches du Dniepr

KHERSON: Les évacuations massives continuent mercredi dans le Sud de l'Ukraine après la destruction partielle dans une zone occupée par les forces russes du barrage de Kakhovka dont Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité et qui a provoqué des inondations le long du Dniepr, laissant craindre un désastre humanitaire.

Pour le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, c'est "une nouvelle conséquence dévastatrice de l'invasion russe de l'Ukraine", lancée fin février 2022. "Les attaques contre les civils et les infrastructures civiles essentielles doivent cesser", a-t-il dit.

Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité mardi après-midi, le responsable de l'ONU pour les affaires humanitaires Martin Griffiths a décrit une catastrophe dont "l'ampleur ne pourra être pleinement évaluée que dans les prochains jours" mais dont les conséquences seront "graves et de portée importante" des deux côtés de la ligne de front.

Il a évoqué le "fait de ne pas pouvoir fournir d'aide à des millions de personnes touchées" ainsi que le "coup porté à la production agricole" et les "risques de contamination par les mines et engins explosifs" qui pourraient être emportés dans les eaux "dans des zones évaluées sûres récemment".

A Washington, un porte-parole de la Maison Blanche a estimé que la destruction partielle du barrage, qui fournit l'eau de refroidissement à la plus grande centrale nucléaire d'Europe, avait "certainement (fait) de nombreux morts, tout en précisant n'avoir "pas de conclusion définitive sur ce qui s'est passé".

Lors de cette réunion d'urgence, les représentants russe et ukrainien se sont mutuellement accusés de cette destruction, comme l'avaient fait leurs capitales. Moscou parle d'un "sabotage délibéré" mené par Kiev qui dénonce un acte de "terrorisme écologique et technologique" en vue de "freiner" l'offensive de son armée.

Selon les autorités ukrainiennes, 17.000 personnes ont été évacuées et 24 villages inondés à ce stade.

Evacuations

"La situation la plus difficile a lieu dans le district de Korabelny de la ville de Kherson. Jusqu'à présent, le niveau de l'eau s'est élevé de 3,5 mètres, plus de 1.000 maisons sont inondées", dans cette cité reprise aux Russes par les Ukrainiens en novembre 2022, a déclaré mardi soir dans un communiqué le chef de cabinet adjoint de la présidence ukrainienne, Oleksiï Kouleba.

Selon lui, les évacuations vont se poursuivre mercredi et dans les prochains jours par bus et par train.

"Plus de 40.000 personnes risquent d'être en zones inondées", a prévenu le procureur général ukrainien Andriï Kostine. "Malheureusement, plus de 25.000 civils se trouvent sur le territoire sous contrôle russe", a-t-il ajouté.

Les autorités installées par les Russes dans les régions qu'ils occupent ont quant à elles dit avoir commencé l'évacuation de la population de trois localités, mobilisant une cinquantaine de cars.

Vladimir Leontiev, le maire mis en place par Moscou à Nova Kakhovka, où se trouve le barrage, a indiqué que sa ville était sous les eaux et que 900 de ses habitants avaient été évacués.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie d'avoir "fait exploser une bombe, causant des dommages environnementaux massifs". En octobre, il l'avait accusée d'avoir miné le barrage.

Pour lui, "la Russie est coupable d'un écocide brutal". Plus de 150 tonnes d'huile de moteur ont été répandues dans le fleuve et des milliers d'hectares de terres cultivables vont être inondées, selon Kiev.

L'attaque du barrage a aussi suscité de nouvelles inquiétudes pour la centrale nucléaire de Zaporijjia, située à 150 km en amont et refroidie par l'eau retenue par le barrage.

Nucléaire 

Mais il n'y a "pas de danger nucléaire immédiat", a estimé l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA).

Comme le barrage, la centrale est située dans une zone occupée par les Russes après l'invasion qu'ils ont déclenchée le 24 février 2022.

"Il est physiquement impossible de (le) faire sauter d'une manière ou d'une autre de l'extérieur, avec des bombardements", la version donnée par Moscou, a ajouté M. Zelensky.

"Le monde doit réagir. La Russie est en guerre contre la vie, contre la nature, contre la civilisation", a-t-il martelé, assurant toutefois que cela "n'affecterait pas la capacité de l'Ukraine à libérer ses propres territoires".

Si les lignes défensives russes le long du Dniepr vont être submergées, c'est surtout une potentielle opération militaire ukrainienne dans cette région qui risque d'être entravée.

L'Ukraine avait affirmé lundi avoir gagné du terrain près de Bakhmout (Est) tout en relativisant l'ampleur des "actions offensives" menées ailleurs.

La Russie dit pour sa part repousser ces attaques d'envergure, tout en reconnaissant mardi que 71 de ses soldats étaient morts et 210 avaient été blessés ces derniers jours. Et ce alors que l'armée russe fait rarement état de ses pertes.

Les Ukrainiens affirment préparer depuis des mois une vaste contre-offensive destinée à obliger les troupes russes à se retirer des territoires dont elles se sont emparées.