Le G7 promet 19,8 milliards de dollars pour le budget de l'Ukraine

L'Allemagne n'est pas favorable à un nouvel endettement européen commun sur le modèle du plan de relance post-Covid 19 pour financer la reconstruction de l'Ukraine, a affirmé vendredi le ministre des Finances Christian Lindner. (AFP)
L'Allemagne n'est pas favorable à un nouvel endettement européen commun sur le modèle du plan de relance post-Covid 19 pour financer la reconstruction de l'Ukraine, a affirmé vendredi le ministre des Finances Christian Lindner. (AFP)
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Publié le Vendredi 20 mai 2022

Le G7 promet 19,8 milliards de dollars pour le budget de l'Ukraine

  • Le document ne précise pas la contribution de chaque pays et organisation internationale à l'enveloppe totale, ni la proportion de prêts et aides directes
  • Les États-Unis doivent contribuer à hauteur de 7,5 milliards de dollars, pris sur la colossale enveloppe d'aide de 40 milliards que le Congrès américain a validé jeudi

KONIGSWINTER: Les pays du G7 ont promis vendredi de mobiliser 19,8 milliards (18,7 milliards d'euros) de dollars pour soutenir les finances de l'Ukraine fortement affectées par l'offensive russe, selon leur déclaration à l'issue d'une réunion des ministres des Finances en Allemagne.


"En 2022, nous mobilisons 19,8 milliards de dollars d'aide budgétaire, dont 9,5 milliards de dollars d'engagements récents (...) afin d'aider l'Ukraine à combler son déficit financier et permettre la continuité des services de base au peuple ukrainien", selon cette déclaration conjointe.


Le document ne précise pas la contribution de chaque pays et organisation internationale à l'enveloppe totale, ni la proportion de prêts et aides directes.


Sur la somme de 19,8 milliards de dollars, la part de 9,5 milliards a été sécurisée au terme des discussions qui se sont tenues durant deux jours entre les grands argentiers du G7 réunis près de Bonn (ouest)


"Les liquidités de l'Ukraine sont garanties pour les temps prochains", a précisé le ministre allemand des Finances au cours d'une conférence de presse.

L'Allemagne opposée à un nouvel endettement européen commun pour reconstruire l'Ukraine

L'Allemagne n'est pas favorable à un nouvel endettement européen commun sur le modèle du plan de relance post-Covid 19 pour financer la reconstruction de l'Ukraine, a affirmé vendredi le ministre des Finances Christian Lindner.


La Commission européenne a dit cette semaine envisager cette piste d'un nouvel emprunt commun au sein de l'UE au profit de Kiev. 


"L'Allemagne refuse un fonds supplémentaire sur le modèle du mécanisme NextGenerationEU" lancé dans le cadre de pandémie, a affirmé M. Lindner, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion du G7 sur l'aide à l'Ukraine. "Il s'agissait d'une occasion unique", avec des fonds qui n'ont "d'ailleurs pas encore été utilisés entièrement", a-t-il ajouté. Le gouvernement ne "soutient pas" une telle proposition a affirmé M. Lindner.


Berlin privilégie des mécanismes plus classiques de "soutien financier aux pays tiers" déjà éprouvés par l'UE, a-t-il détaillé.


Ce projet, évoqué mi-mai par la Commission européenne, consiste en un instrument financier adossé au budget européen, qui permettrait d'accorder à l'Ukraine des prêts et des subventions.


Ceux-ci seraient conditionnés à des réformes en matière d'État de droit et de lutte contre la corruption, et des investissements alignés sur les objectifs européens en matière de numérique et de climat.


La Commission a précisé que ce mécanisme s'appuierait sur "l'expérience acquise par l'UE dans le cadre de la Facilité pour la reprise et la résilience", l'instrument principal du plan de relance européen visant à soutenir les pays de l'UE dans la crise du Covid-19, financé de manière inédite par un endettement commun.


Mais l'idée d'une nouvelle dette commune suscite des réticences des pays du nord dits "frugaux", qui s'étaient ralliés difficilement au plan de relance européen à l'été 2020.


Historiquement défavorable à toute idée d'endettement commun, l'Allemagne, menée à l'époque par Angela Merkel, avait d'ailleurs surpris les commentateurs en étant à l'origine, avec la France, de ce nouveau mécanisme.

Ministres et banquiers centraux des sept puissances industrielles (États-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) étaient réunis dans la ville allemande de Köningwinter pour réunir des fonds destinés à aider l'État ukrainien, confronté à l'invasion russe.


L'urgence était essentiellement de fournir des liquidités au budget de Kiev pour le trimestre en cours alors que le conflit provoque un effondrement des rentrées d'argent.


Les États-Unis doivent contribuer à hauteur de 7,5 milliards de dollars, pris sur la colossale enveloppe d'aide de 40 milliards que le Congrès américain a validé jeudi. 


Mercredi, la Commission européenne a de son côté proposé une "nouvelle assistance macrofinancière" à l'Ukraine pour cette année d'un montant "allant jusqu'à 9 milliards d'euros".


Pour faire tourner le pays, Kiev estime ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.


"Nous continuerons à nous tenir aux côtés de l'Ukraine pendant (...), et nous sommes préparés à faire plus que ce qui est nécessaire", ont assuré vendredi les représentants du G7.


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.